Soleil (suite)
La zone de transition
Entre la photosphère, à 5 755 K, et la couronne, à plusieurs millions de degrés, doit nécessairement exister une zone où se fait l’échange thermique. On considère actuellement que le flux conductif est constant dans cette zone, avec une valeur d’environ 6.105 erg/cm2/s. Cela implique que la pression, qui est de l’ordre de 12 000 dyn.cm–2 dans la haute photosphère, décroît à 8 dyn.cm–2 dans cette région, pour atteindre 0,2 dyn.cm–2 dans la basse hylosphère. Parallèlement, la densité électronique passe de 1,2.1010 à 6.108 électrons par centimètre cube (valeurs calmes). Siégeant à 1 000 km du limbe environ, cette zone très fine, de quelques centaines de kilomètres seulement, est étudiée activement dans l’ultraviolet proche et lointain au moyen de fusées et de satellites.
Le vent solaire
La couronne n’est pas en équilibre statique, mais en permanente expansion. Cette idée, émise par Parker vers 1958, fut confirmée par la sonde spatiale « Mariner II » en 1962. Un flot de particules électrisées, notamment électrons et protons, en provenance de la couronne balaye continuellement le système solaire, passant au voisinage de la Terre avec une vitesse moyenne de 300 à 400 km/s et une densité moyenne de 8 particules par centimètre cube. Ce courant, du nom de vent solaire, possède des répercussions astronomiques, par exemple sur la queue des comètes.
J.-P. R.
➙ Astronomie / Ciel / Éclipse / Étoile / Galaxie / Lyot / Radioastronomie / Univers / Zodiaque.
J. C. Pecker et E. Schatzman, Astrophysique générale (Masson, 1959). / E. Schatzman (sous la dir. de), l’Astronomie (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1962). / D. E. Billings, A Guide to Solar Corona (New York, 1966). / A. Boischot, le Soleil et la Terre (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966). / R. Michard, le Soleil (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966). / H. Zirin, The Solar Atmosphere (Waltham, Mass., 1966). / R. J. Bray et R. E. Loughead, The Solar Granulations (Londres, 1967). / E. Tandberg-Hanssen, Solar Activity (Waltham, Mass., 1967).
Principales dates de la connaissance du Soleil
1611L’Allemand Christoph Scheiner observe les taches solaires sans savoir que Galilée les avait découvertes avant lui.
1630Scheiner mesure la période de rotation du Soleil.
1680Le Français J. D. Cassini* mesure la parallaxe du Soleil. L’Anglais John Flamsteed calcule les éclipses de Soleil.
1698Dans un ouvrage posthume, le Hollandais Christiaan Huygens* assimile le Soleil aux étoiles.
1738Le Français Joseph Nicolas Delisle détermine le pôle de rotation du Soleil.
1783L’Anglais William Herschel reconnaît le mouvement propre du Soleil.
1802L’Anglais William Hyde Wollaston découvre l’existence de raies noires dans le spectre solaire.
1814Le Bavarois Joseph von Fraunhofer réalise un des premiers spectroscopes et met en évidence l’existence de raies sombres dans le spectre du Soleil. Il en dénombre environ six cents. Ces raies portent encore le nom de raies de Fraunhofer. L’application de cette méthode permet une première classification spectrale des étoiles.
1824L’Allemand Johann Franz Encke établit une valeur approchée de la parallaxe solaire.
1837L’Allemand Friedrich Argelander précise le mouvement propre du Soleil. Le Français Claude Pouillet mesure la constante solaire.
1840Le Français François Arago* précise les caractéristiques de la chromosphère solaire.
1843L’Allemand Samuel Heinrich Schwabe découvre la périodicité des taches solaires.
1845Les Français Hippolyte Fizeau* et Léon Foucault* obtiennent le premier daguerréotype du Soleil.
1852Le Suisse Rudolf Wolf calcule la période de l’activité solaire.
1854L’Allemand Hermann von Helmoltz* croit pouvoir attribuer le rayonnement du Soleil à sa contraction.
1859L’Anglais Richard Christopher Carrington découvre la rotation différentielle du Soleil.
1863Carrington énonce la loi de variation de la période de rotation des points de la surface solaire suivant leur latitude.
1865Le Français Hervé Faye proclame la nature gazeuse du Soleil.
1868Le Français Jules Janssen et l’Anglais Norman Lockyer découvrent l’hélium dans les protubérances solaires.
1869Les Américains William Harkness et Charles Augustus Young obtiennent un spectre de la couronne solaire lors d’une éclipse visible aux États-Unis.
1870Young observe, le premier, le spectre de la chromosphère lors d’une éclipse visible en Espagne.
1892Le Français Henri Deslandres, à Meudon, et l’Américain George Hale, à Chicago, réalisent, indépendamment l’un de l’autre, le spectrohéliographe.
1904Hale crée l’Union solaire internationale.
1908Hale découvre le magnétisme des taches solaires.
1913Hale effectue les premières mesures de champs magnétiques dans les taches solaires.
1918L’Américain Harlow Shapley précise la position excentrique du Soleil.
1931Le Français Bernard Lyot* met au point le coronographe.
1935Lyot obtient des films des protubérances solaires. L’Américain Robert Richardson note pour la première fois la simultanéité entre une éruption solaire et un évanouissement brusque dans la propagation des ondes courtes.
1942Les Américains James Stanley Hey et Stratton découvrent le rayonnement radioélectrique du Soleil.
1948Lyot réalise un filtre monochromateur.
1950Lyot construit le spectrophotomètre coronal.
1959Une fusée fournit la première image du Soleil dans la radiation ultraviolette Lyman.
J. D.