Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Sofia (suite)

Le début d’une centralisation excessive

La croissance de la capitale se manifeste par un des taux d’accroissement démographique les plus élevés dans l’Europe du Sud-Est et par le dépassement d’un plan de croissance limitant l’entrée dans la ville et l’octroi d’un emploi. Sofia assure ainsi plus du quart de la production industrielle nationale, avec 26 p. 100 des textiles, 35 p. 100 du cuir, 34 p. 100 de la production mécanique, 38 p. 100 de la production chimique, 43 p. 100 de la papeterie. Elle est devenue le grand centre de distribution des denrées de détail. Elle rassemble plus de la moitié des étudiants et des cadres administratifs d’un pays réputé par sa centralisation bureaucratique. Elle participe à la construction d’usines avec l’aide des pays occidentaux, mais elle est surtout en liaison avec les États du Comecon. Elle est la principale productrice du Comecon pour les engins de manutention et de levage. Une grande partie des usines nouvelles ou agrandies en Bulgarie se localisent sur le territoire de Sofia : Ernst Thälmann pour les tissages, Vasil Kolarov pour le matériel électrique ; Vorochilov pour l’équipement électrique, les chariots et tous les engins de levage ; Kirkov pour la chaudronnerie. L’énergie de ces ensembles, dont certains emploient plus de 5 000 salariés, est fournie non seulement par les centrales de la Stara Planina et du Rhodope, mais aussi par une grande centrale thermique située dans la ville même. Sofia compte plus de 200 000 salariés dans l’industrie (contre 120 000 à Plovdiv), la majeure partie des ouvriers dans la branche « construction », une forte proportion de population féminine travaillant dans le textile et les industries alimentaires, enfin cinq fois plus d’étudiants que l’ensemble de toutes les autres villes. Par son aéroport, et son rôle d’étape sur la diagonale touristique Belgrade-Istanbul, elle est un lieu de concentration et de redistribution des touristes (par voie aérienne ou par route). Comme à Bucarest et à Budapest, une chaîne hôtelière américaine a construit un hôtel de 450 chambres au centre de Sofia.

L’excédent de la population ne provient qu’en partie de la croissance naturelle (5,2 p. 1 000 contre 7,2 p. 1 000 pour l’ensemble de la Bulgarie). De nombreux immigrés, plus ou moins autorisés et logeant à la périphérie de la ville, sont venus s’employer dans la construction : Tsiganes instables, paysans des montagnes entourant la ville, musulmans du district frontalier de Kărdžali.


Problèmes d’équipement

Cette expansion rapide a provoqué une prise de conscience des problèmes d’aménagement, et, en 1968, la Direction au plan général de Sofia a été mise en place. Elle prévoit, entre autres objectifs : une restructuration du centre éliminant les traits encore ruraux ; une extension de cités nouvelles (le rythme de construction est passé de 1 200 logements par an vers 1960 à près de 10 000 actuellement) ; la création d’une agglomération avec zonage s’étendant à peu près sur le district actuel de la ville et unissant les deux centres sidérurgiques de Pernik à l’ouest et de Kremikovci à l’est. Mais il s’agit là de projets à long terme. Il serait alors créé un district urbain géant d’une cinquantaine de kilomètres de rayon, une sorte de « Grand Sofia », où la part de la population agricole resterait encore élevée, et où celle des services pourrait encore s’accroître aux dépens des secteurs primaire et secondaire. Deux grands ensembles seraient ainsi créés : au nord du centre actuel et du tracé de la voie ferrée, les quartiers industriels ; au sud, des quartiers résidentiels avec espaces verts sur les flancs de la montagne Vitoša, qui vient d’être aménagée sous forme d’une réserve naturelle de végétation, d’animaux et d’eaux, et qui resterait le « poumon » de Sofia. Il est certain que, même spontanément, l’agglomération a tendance à s’allonger du N.-N.-O. au S.-S.-E., le long de la route nationale qui dessert pratiquement les nouveaux ensembles. On peut se demander dans quels délais, en fonction du rythme de l’économie bulgare, ces projets peuvent être réalisés. Il est possible qu’on assiste à un ralentissement, à un essoufflement de la construction dans la seule ville balkanique avoisinant le million d’habitants.

A. B.

soie

Matière textile filée par la chenille du Bombyx du Mûrier, ou Bombyx mori ou Ver à soie.


Les origines du Ver à soie se perdent dans la nuit des temps préhistoriques. La soie existait bien avant que l’Homme n’existât lui-même. Lorsque l’on parle des origines de la soie, il faut s’en tenir aux origines de l’utilisation de la soie et rappeler la tradition selon laquelle, vers l’an 2640 av. J.-C., une jeune princesse chinoise aurait dévidé, la première, ce fil merveilleux d’un cocon sauvage trouvé sous un Mûrier. Et, pendant trente siècles, les Chinois conserveront ce secret biologique, en même temps que le monopole fructueux de la production et du commerce de la soie. Il faut, en effet, attendre le vie s. de notre ère pour que la production et le tissage de la soie s’implantent au Moyen-Orient. Enfin, au xvie s., cet artisanat pénètre en France, pour se fixer dans la région lyonnaise.


Fabrication

L’Insecte du Bombyx mori appartient à la catégorie des Papillons de nuit (ou Hétérocères). Ses œufs donnent naissance à des chenilles qui, se nourrissant exclusivement de feuilles fraîches de Mûrier blanc, atteignent en trente jours leur développement maximal. Les chenilles commencent alors à sécréter leur filament soyeux produisant les cocons, dans lesquels elles s’enferment pour effectuer leur métamorphose en chrysalides.


Étouffage

Sur la majeure partie des cocons provenant d’une récolte, on procède à un traitement, l’étouffage, afin de tuer les chrysalides dans les cocons, avant leur métamorphose en Papillons. Seule, en effet, une partie de la cueillette de cocons est destinée à la reproduction. Ces cocons percés par le Papillon ne sont plus propres au dévidage et constituent des déchets de sériciculture, utilisables pour la fabrication de la schappe.