Siréniens (suite)
• Les Dugongs (famille des Dugongidés). Ce sont des animaux longs de 3 m pour un poids de 200 à 250 kg. Ils ont le nez busqué ; la bouche est en position inférieure. Les mâchoires supérieure et inférieure portent des plaques cornées qui recouvrent les vestiges de quatre incisives. Les mâles ont une incisive supérieure à croissance continue et allongée en défense ; ils possèdent cinq ou six paires de molaires, dont deux seulement sont fonctionnelles en même temps.
On compte un seul genre de Dugong et plusieurs sous-espèces géographiques, dont l’habitat est indopacifique. On rencontre les Dugongs près des côtes orientales africaines, de la mer Rouge jusqu’à Madagascar, les Comores et l’île Maurice, et près des côtes de l’Inde, de l’Indochine et des Philippines. Ils vivent dans de grands herbiers pour y manger des végétaux, dont ils se nourrissent exclusivement (herbes et Algues).
• Les Lamantins (famille des Trichéchidés). De taille plus grande que les Dugongs (4,50 m) et d’un poids de 600 kg, ils s’en distinguent par une nageoire caudale en forme de palette arrondie. Ils ont aussi des plaques cornées qui occupent la partie antérieure des mâchoires et recouvrent ainsi les dents antérieures atrophiées.
Ils possèdent à la mâchoire supérieure deux incisives, dont la première est lactéale et la seconde permanente. À la mandibule, la plaque masticatrice recouvre trois incisives, une canine et deux molaires lactéales.
Les Lamantins vivent tout le long des côtes ouest d’Afrique, fréquentant les baies, les anses, les estuaires et remontant les grands fleuves Sénégal, Niger, Congo. On les trouve aussi le long de la côte ouest des Amériques, depuis le Texas et la Floride jusqu’au Brésil ; ils remontent l’Amazone, l’Orénoque et l’Uruguay.
Ces animaux ont des mamelles pectorales. Les femelles ont un petit seulement, qu’elles soignent avec une grande sollicitude. Pour allaiter son petit, la mère tient celui-ci dans ses bras contre sa poitrine et prend la position verticale, comme le font les humains, en s’appuyant sur le fond, dans les régions peu profondes. C’est probablement pour cette raison que ces animaux ont été appelés Siréniens.
• Les Rhytinidés. Cette famille n’existe plus. Elle n’était représentée que par une seule espèce, la Rhytine de Steller (Rhytina gigas), qui vivait dans le Pacifique Nord, fréquentait les îles du détroit de Béring et passait dans les herbiers côtiers. Cette espèce a été exterminée par l’Homme au xviiie s. ; la dernière capture remonterait à 1763.
La Rhytine de Steller était le Sirénien le plus long (de 7 à 8 m) ; elle était couverte de poils très fins et avait une peau rugueuse. Certains pêcheurs soviétiques croient avoir vu des Rhytines sur le littoral d’îlots inhabités.
P. B.
F. Bourlière, le Monde des Mammifères (Horizons de France, 1954). / F. Petter, les Mammifères (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963). / R. Lavocat, Histoire des Mammifères (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1967).
