Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Silure (suite)

Siluroïdes non venimeux

Au voisinage des Siluridés, on range six familles d’intérêt biologique variable. Parmi elles, citons les Malaptéruridés, ou Poissons-Chats électriques, de l’Afrique centrale et d’Égypte. Long de 1 m, le Malaptérure peut émettre, grâce à un tissu électrogène tégumentaire, des décharges électriques de 300 à 400 volts, qui paralysent les proies dont il se nourrit. Parmi les Trichomyctéridés, petits Poissons de l’Amérique du Sud aux opercules garnis d’épines, on trouve des formes parasites des filaments branchiaux des autres Poissons ainsi que le Candiru (Vandellia cirrhosa), seul Poisson parasite de l’Homme, qui, au cours de baignades, peut s’introduire parfois dans l’urètre ou le vagin.

Les Schilbéides d’Extrême-Orient comportent une espèce géante, le Poisson royal des Cambodgiens, Pangasianodon gigas, qui peut atteindre 2 m, mais qui est herbivore. Enfin les Clariidés d’Afrique et d’Insulinde possèdent au-dessus des branchies des organes arborescents qui leur permettent de respirer l’air en nature ; ils sont microphages.


Siluroïdes cuirassés

Les trois dernières familles diffèrent de toutes les autres par la présence d’écussons osseux dermiques, qui leur ont valu le nom de Poissons-Chats cuirassés. Les Doradidés de l’Amérique du Sud, proches des Bagridés, possèdent sur le flanc une rangée de plaques osseuses armées chacune d’une épine. Les Callichtyidés, armés d’aiguillons aux pectorales et aux deux dorsales, possèdent deux rangées latérales de plaques dermiques recouvertes de denticules cutanés. C’est à cette famille qu’appartiennent les Corydoras des aquariophiles. Enfin, les Loricariidés, enfermés dans une armure dermique presque complète, sont déprimés dorso-ventralement et se collent sous les roches pour résister aux courants des torrents sud-américains, où ils vivent. Ils se nourrissent d’Algues.

R. B.

➙ Électricité animale.

 L. Bertin et C. Arambourg, « Systématique des Poissons », dans Traité de zoologie sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1958).

Simiens ou Singes

Sous-ordre des Primates*.


Ce sont des animaux arboricoles de taille variable : 16 cm de long du bout du nez à la naissance de la queue chez l’Ouistiti mignon et 1,80 m chez le Gorille mâle adulte en position bipodale verticale, pour un poids respectif de 70 g à 250 kg !

Leur tête est souvent ronde : ils sont fortement cérébralisés. Leurs yeux, orientés vers l’avant, sont qualifiés pour une vision binoculaire.

Les Simiens ont la face souvent nue, plus ou moins colorée. Leurs membres antérieurs sont le plus souvent longs (caractère lié à la vie arboricole). Les femelles ont deux mamelles pectorales. Elles ont un cycle œstrien, avec un écoulement menstruel entre deux ovulations successives.


Classification sommaire

Les Simiens comprennent deux groupes.

• L’infra-ordre des Singes du Nouveau Monde (Platyrhiniens) :
Cébidés : les Singes capucins ;
Callimiconidés : le Tamarin de Goeldi ;
Callithricidés (ou Hapalidés) : les Ouistitis.

• L’infra-ordre des Singes de l’Ancien Monde (Catarhiniens) :
Cercopithécidés : les Cercopithèques ;
Colobidés : les Colobes ;
Hylobatidés : les Gibbons ;
Pongidés : les Orangs-Outans, les Chimpanzés et les Gorilles.

Bien que certains zoologistes incluent les Hominiens* dans les Simiens, il est préférable de leur réserver un sous-ordre spécial, car notre lignée évolutive s’est séparée de celle des Singes depuis longtemps.


Pelage

La face est tantôt nue et souvent pigmentée, tantôt ornée d’une barbiche ou de poils plus ou moins colorés.

Le corps est recouvert de poils. Ce pelage est d’épaisseur variable, plus épais sur le dos et la face externe des membres. La fourrure est abondante chez les Singes du Nouveau Monde : Singes de nuit (Aotes), Singes laineux (Lagotriches). Les Cercopithèques et les Gibbons ont aussi une fourrure bien fournie. Les fourrures sont parfois d’un coloris admirable, avec des reflets jaunes soyeux si vifs que l’on pourrait croire qu’ils sont recouverts d’une poussière d’or (Leontideus sud-américain).


Les membres et la queue

Tous les Singes sont arboricoles. Ils grimpent, se suspendent ou marchent au sol. Leurs membres sont, de ce fait, plus ou moins développés ; les Cercopithèques ont les jambes plus longues que les membres antérieurs. Ils grimpent aux arbres, mais vivent aussi au sol. Les Macaques et les Papions ont les membres antérieurs et postérieurs de même longueur ; ils vivent au sol le plus souvent. Les Singes du Nouveau Monde vivent constamment dans la grande forêt ; ils ont les membres antérieurs plus longs que les membres postérieurs, mais n’ont pas de bras aussi longs que ceux de « type suspendu », tels que les Gibbons et les Orangs-Outans, qui ont, de surcroît, des mains très longues et effilées, et qui sont très mal constitués pour vivre au sol. Quant aux Chimpanzés et aux Gorilles, ils ont les quatre membres à peu près de mêmes dimensions, mais ils sont trop lourds pour mener la vie d’arboricoles vrais. Ils marchent curieusement avec leurs membres antérieurs, en s’appuyant sur la face dorsale de la deuxième phalange des doigts de leurs mains.

Les Simiens sont en général porteurs d’une queue, mais il semble que la présence de celle-ci soit étroitement liée au mode de locomotion de l’animal. Les vrais arboricoles, qui sautent très loin de branche en branche, l’utilisent comme un gouvernail ou un balancier. La queue est parfois préhensile, comme chez quelques Singes sud-américains. Elle leur sert alors comme une cinquième main, avec laquelle ils s’agrippent aux branches ou prennent leur nourriture. Chez les Hurleurs, les Singes laineux et les Singes-Araignées, la face inférieure et nue du bout de la queue, préhensile, a de fins dessins, comme sur la face palmaire des mains.

La queue des Simiens est parfois recouverte de poils longs et très colorés. Les Guérézas ont une queue blanche à longs poils ; celle-ci sert alors comme signal pour avertir les congénères de leur présence. Les Macaques et les Papions ont une queue de longueur moyenne ; les Magots et les Anthropoïdes n’ont plus du tout de queue.