Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sexe (suite)

• Chez l’homme
La gamétogenèse aboutit à la formation de spermatozoïdes et se fait en trois périodes : une période de multiplication, aboutissant à la formation d’un stock de spermatogonies ; une période d’accroissement, allant de la spermatogonie au stade de spermatocyte de premier ordre ; enfin une phase de maturation, caractérisée d’une part par une division réductionnelle, qui se situe entre spermatocytes de premier et de second ordre, et d’autre part par la phase de spermiogenèse, qui transforme le spermatide en spermatozoïde. La division réductionnelle est l’élément capital de cette maturation, qui aboutit à une réduction chromatique. Mais, à la différence de ce qui se passe chez la femme, la méiose aboutit ici à la formation de deux cellules à potentiel identique. Il est à noter que la spermatogenèse peut être affectée par de nombreux facteurs extérieurs, les uns capables d’entraîner des anomalies graves, telles les radiations ionisantes, les intoxications par le naphtalène, l’arsenic, les sels de cadmium, les autres aboutissant à une réduction de la spermatogenèse, voire à son arrêt, telles les agressions auditives par des bruits intenses et prolongés. Enfin, la spermatogenèse ne peut se produire qu’à une température sensiblement plus basse que celle de l’organisme, et la migration du testicule de l’abdomen vers les bourses est, à ce point de vue, indispensable : un testicule restant intra-abdominal est improductif. Les hormones mâles, ou androgènes, sont des hormones stéroïdes dérivant de l’androstane et dont le principal représentant est la testostérone. Celle-ci est sécrétée uniquement par les testicules au niveau des cellules de Leydig. Son taux de sécrétion est de 7 à 8 mg par 24 heures chez l’homme. À côté de cette hormone purement testiculaire, les corticosurrénales produisent également des androgènes. Deux stimulines hypophysaires règlent la sécrétion des androgènes : L. H. (lutéostimuline hormone) contrôle la sécrétion de testostérone avec un effet de feed-back régulant cette sécrétion ; l’A. C. T. H. a une certaine action sur les androgènes corticosurrénaliens, mais il n’existe pas ici d’inhibition rétroactive par les androgènes circulants. La testostérone est de loin l’androgène le plus actif. Ses actions sont diverses. Elle entretient les caractères sexuels secondaires et accessoires mâles, qui régressent après castration ; elle conserve ainsi un état trophique constant de l’épithélium des vésicules séminales et de la prostate. D’autre part, elle favorise le développement du larynx (voix grave) et de la pilosité (barbe, moustache, régions intermamelonnaires, péri-anale et sus-pubienne). Elle favorise la spermatogenèse et la survie des spermatozoïdes, et elle agit sur la composition du liquide séminal. L’injection de testostérone stimule en effet la production de fructose, d’acide citrique et de phosphatases, et elle augmente ainsi le pouvoir nutritif et énergétique du liquide séminal. Les androgènes ont en outre quelques actions non sexuelles, en particulier sur le métabolisme protéique, où l’on observe un effet anabolisant (faisant grossir). Ils favorisent également le développement et la soudure des cartilages de conjugaison, et, par conséquent, limitent la croissance.


Les organes génitaux

Le coït permet la rencontre des gamètes, point de départ de la fécondation et de la grossesse. Il nécessite un état de désir se traduisant par des modifications des organes génitaux externes. Chez l’homme, la verge devient ferme, tendue et augmente de volume. Chez la femme, les sécrétions vaginales augmentent, les grandes lèvres s’amincissent, les petites lèvres augmentent de volume et le clitoris se gorge de sang. L’accouplement se fait par intromission de la verge dans la cavité vaginale. Au bout d’un temps variable et par répétition des sensations voluptueuses se produit un paroxysme, l’orgasme, aboutissement normal du rapport sexuel. Il s’agit d’un réflexe médullaire dont le point de départ est le gland chez l’homme et le clitoris chez la femme. Il provoque chez la femme une contraction brutale et répétitive des muscles périvaginaux et périvulvaires, et chez l’homme l’éjaculation, qui est l’expulsion brusque du liquide séminal et qui projette le sperme à proximité du col utérin. À la différence de la plupart des animaux, l’Homme est capable d’excitation sexuelle en dehors de toute périodicité saisonnière. Cette excitation se produit dans l’espèce humaine sous l’influence de facteurs divers : stimulation visuelle, auditive, olfactive, psychique et surtout tactile. Le rapport sexuel se fait donc en trois phases : une phase de préambules, où s’exacerbe le désir sexuel des deux partenaires par stimulation érogène, attouchements, caresses, auxquelles certaines zones sont particulièrement sensibles (cheveux, paupières, seins, flancs, clitoris, verge) ; une phase de tension, pendant laquelle se réalise l’acte sexuel, qui aboutit à l’orgasme ; enfin une phase de résolution, où les organes génitaux reprennent leur aspect initial et pendant laquelle aucune stimulation n’est plus désirée et peut même être douloureuse. Les spermatozoïdes ainsi libérés vont migrer à travers le col utérin et l’utérus jusqu’au tiers supérieur des trompes utérines. Ils y ont une survie moyenne de quatre à cinq jours, et, si cette période coïncide avec une ponte ovulaire, aura lieu une fécondation. La fécondation est la pénétration d’un spermatozoïde à l’intérieur d’un ovule. À cet effet, le spermatozoïde contient des substances favorisant sa pénétration à travers la membrane ovulaire. Normalement, un seul spermatozoïde féconde un seul ovule, mais il est néanmoins indispensable qu’il y ait la présence d’un très grand nombre de spermatozoïdes autour de l’ovule. La phase essentielle de la fécondation est la constitution, à partir de deux noyaux cellulaires haploïdes (c’est-à-dire contenant 22 autosomes et 1 chromosome sexuel), d’une cellule diploïde (c’est-à-dire contenant 44 autosomes et 2 chromosomes sexuels) [v. fécondation]. À partir de ce moment, l’ovule est devenu l’embryon*, qui commence à se diviser en deux, quatre, huit, seize, trente-deux, etc., cellules contenant toutes la totalité de l’information génétique du futur organisme. En même temps, il migre du tiers supérieur de la trompe, où a eu lieu la fécondation, vers le corps utérin, où aura lieu la nidation, c’est-à-dire l’implantation de l’œuf et la formation du placenta. Parallèlement, le taux d’hormones circulantes dans l’organisme féminin reste élevé ; il n’y a donc pas de menstruation et il n’y a plus d’ovulation pendant toute la grossesse. Le maintien de la gestation nécessite en effet l’intervention des hormones œstrogènes et progestatives, qui sont fournies d’une part par le corps jaune, cicatrice ovarienne de la ponte ovulaire, qui prend un aspect dit « gravidique » lorsque la fécondation a eu lieu, et d’autre part, à partir du 3e mois, par le placenta, qui prend le relais de la sécrétion hormonale. Le taux hormonal restera élevé pendant toute la durée de la grossesse et chutera seulement à la fin de celle-ci, responsable ainsi en partie de l’accouchement.