Serpents (suite)
Les Hénophidiens
Pas plus que les Scolécophidiens, ils ne sont venimeux ; ils possèdent également des caractères primitifs, comme des rudiments de ceinture pelvienne. On y distingue cinq familles.
Les Aniliidés comprennent une dizaine d’espèces de Serpents adaptés à la vie souterraine, que leur forme allongée et leur tête peu distincte font appeler « serpents-tuyaux ». Ils se nourrissent d’Insectes et de Vers. Toutes les espèces sont vivipares. Ils vivent en Amérique du Sud et en Malaisie.
Les Uropeltidés comprennent une cinquantaine d’espèces des zones montagneuses de Ceylan et du sud de l’Inde ; également de mœurs souterraines, on les appelle parfois « fouisseurs à queue écailleuse » ; leurs écailles caudales en effet les aident à progresser dans leurs galeries. Ils se nourrissent de Vers et d’Insectes ; ils sont tous vivipares.
Les Xénopeltidés se limitent à une seule espèce, Xenopeltis unicolor, asiatique ; elle vit dans l’humus des forêts et se nourrit de petits Vertébrés.
Les Acrochordidés sont des espèces aquatiques de grande taille (2 m) des fleuves d’Indo-Malaisie, qui s’aventurent même en mer. Ils sont ichtyophages. Les deux espèces connues sont vivipares.
La dernière famille des Hénophidiens est celle des Boïdés, chez lesquels on trouve des rudiments de ceinture pelvienne et de membres postérieurs. On subdivise cette famille, riche d’une centaine d’espèces, en Boïnés (Boas) et en Pythoninés (Pythons), présents dans toutes les régions chaudes du monde. C’est chez les Boïdés qu’on rencontre les plus grands Serpents : le Python réticulé (Python reticulatus), le Molure (P. molurus) et un Boa, l’Anaconda (Eunectes murinus), dépassent 7 m. Beaucoup sont arboricoles, quelques-uns semi-aquatiques, très peu sont fouisseurs. Souvent ornés de vives couleurs, ils immobilisent leurs proies par étouffement et peuvent en avaler de grande taille. Alors que les Pythons sont ovipares (les femelles protègent leurs œufs en s’enroulant autour d’eux), les Boas sont vivipares incubants.
Les Cænophidiens
Ils possèdent tous les caractères des Serpents : cinétisme crânien (notamment par l’allongement du carré), absence de vestiges pelviens, lunette toujours présente.
Tous ces Serpents sont carnivores, mais l’alimentation peut néanmoins être variée, sans exclure le cannibalisme. Parmi les régimes spécialisés, citons les gobeurs d’œufs (Dasypeltis), les mangeurs d’Anguilles, de Sauterelles, de Scorpions ou de Mollusques, enfin les espèces ophiophages (mangeuses de Serpents). Les proies sont en général avalées vivantes, mais on observe occasionnellement des mangeurs de charognes.
On les subdivise en quatre familles : les Colubridés (v. Couleuvre), les Élapidés (v. Cobra), les Vipéridés (v. Vipère) et les Hydrophidés, ou Serpents marins. Ceux-ci, proches des Élapidés, sont des espèces extrêmement venimeuses, qui se sont totalement adaptées à la vie aquatique au point d’être incapables de se déplacer à terre. On en connaît une cinquantaine d’espèces, vivant dans les eaux côtières et les estuaires de l’Asie du Sud-Est ; certaines se sont cantonnées dans les eaux douces. Tandis que les Laticauda ovipares reviennent au rivage pour y déposer leurs œufs dans le sable, à la façon des Tortues marines, les Enhydrina et les Hydrophis sont vivipares et font leurs petits vivants dans l’eau, mais à proximité des côtes.
R. B.
➙ Cobra / Couleuvre / Reptiles / Venin / Vipère.
A. Bellairs, The Life of Reptiles (Londres, 1969 ; 2 vol.). / C. Gans, Biology of the Reptilia (Londres, 1969-70 ; 3 vol.). / J. Guibé, « la Systématique des Reptiles actuels » dans Traité de zoologie, sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIV, fasc. 3 (Masson, 1971).