Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sérologie (suite)

De fausses réactions positives peuvent également s’observer. Il peut s’agir de l’action d’un antigène non spécifique (réaction de Bordet-Wassermann positive dans le pian et pas seulement dans la syphilis). L’anticorps peut seul fixer le complément (il s’agit d’un sérum dit « anticomplémentaire »), il faut alors faire une réaction témoin sans mettre l’antigène ; l’hémolyse doit se produire. De même, l’antigène peut être anticomplémentaire, il doit y avoir hémolyse en tube témoin contenant l’antigène et le système hémolytique.

La réaction de fixation du complément est utilisée pour le diagnostic de la syphilis (réactions de Bordet-Wassermann, Hecht, Kolmer, Kline), la brucellose, les maladies virales telles que l’ornithose, la psittacose, la grippe, les oreillons, et dans le diagnostic de parasitoses (toxoplasmose, distomatoses, filarioses).


Les réactions d’immobilisation de germes

Elles sont essentiellement utilisées dans la sérologie de la syphilis : c’est le test de Nelson, qui permet d’apprécier le pourcentage d’immobilisation des tréponèmes par le sérum ou le liquide céphalo-rachidien du malade présumé syphilitique.


L’immunofluorescence

C’est une technique de plus en plus utilisée. Elle est fondée sur le marquage d’un anticorps avec une substance fluorescente (isothiocyanate de fluorescéine, chlorure de rhodamine, etc.). La lecture est faite au microscope à fluorescence en lumière ultraviolette.

La technique directe concerne essentiellement les antigènes circulants ou tissulaires ; on peut aussi rechercher des bacilles de Koch dans un pus par un sérum antibacillaire fluorescent.

Les anticorps sont recherchés par technique indirecte. Il est possible de rechercher les anticorps circulants en incubant le sérum avec un antigène correspondant à l’anticorps recherché, puis on ajoute des anticorps fluorescents antiglobulines.

Ces méthodes d’immunofluorescence sont importantes pour le diagnostic des maladies bactériennes ou virales, ou le diagnostic des affections auto-immunes.

La sérothérapie

La sérothérapie est le traitement par un sérum antibactérien ou antiviral de certaines infections, elle peut être préventive ou curative. Elle est utilisée dans le tétanos, la diphtérie, la rage, etc.

La sérothérapie par globulines de cheval (préparé par injection d’anatoxine ou d’agent pathogène atténué ou tué) fait courir le risque de maladies sériques. Elle tend donc à être remplacée par la sérothérapie par les immunoglobulines humaines, plus coûteuses mais moins allergisantes.

P. V.

➙ Immunologie.

 A. Calmette, A. Boquet et L. Nègre, Manuel technique de microbiologie et de sérologie (Masson, 1948). / M. Faure, R. Pautrizel et L. Le Minor, les Réactions sérologiques dans les maladies infectieuses et parasitaires (De Visscher, Bruxelles, 1956 ; 2e éd., Maloine, 1964). / L. Nuzzolo, Serological Diagnostic (Springfield, Illinois, 1966).

Serpents

Sous-ordre de Vertébrés Reptiles* de la sous-classe des Lépidosauriens, de l’ordre des Squamates. Ce sous-ordre comprend des espèces au corps très allongé, toujours dépourvues de pattes, et qui habitent surtout les régions équatoriales, tropicales et tempérées chaudes.


Les Serpents — ou Ophidiens — se subdivisent en trois grandes superfamilles : Scolécophidiens, Hénophidiens et Cænophidiens, dont on peut prendre pour types respectifs le Typhlops, le Boa et la Couleuvre.


Place des Serpents parmi les Reptiles

Lézards*, Serpents et Rhynchocéphales (v. Hattéria) forment la sous-classe des Lépidosauriens (étymologiquement : « Reptiles à écailles »), connus depuis le Permien. On oppose ces Lépidosauriens aux Tortues* d’une part, que caractérisent leur carapace et l’absence de fenêtres temporales, aux Crocodiles (v. Crocodiliens) d’autre part, qui appartiennent au groupe des grands Reptiles fossiles de l’ère mésozoïque.

Les Squamates ou Saurophidiens (ensemble des Lézards et des Serpents) se distinguent des autres Reptiles par un certain nombre de caractères ostéologiques souvent complexes et d’identification malaisée, ainsi que par deux caractères anatomiques externes très faciles à constater : la tente cloacale est transversale (alors qu’elle est longitudinale chez les Crocodiliens) et l’appareil copulateur des mâles est fait de deux hémipénis symétriques, alors qu’il existe un seul pénis impair et médian chez les Tortues et les Crocodiles et pas de pénis chez Hattéria. Les Squamates comptent 5 700 espèces environ, à peu près également réparties entre Lézards (3 000 espèces) et Serpents (2 700).

On a longtemps cru que les Serpents dérivaient des Lézards, en particulier par la perte des membres, et on a successivement cherché la forme d’origine soit chez les Varans, soit chez les Geckos. En fait, il semble que les Serpents se soient séparés du rameau des Squamates assez précocement ; la rareté des formes fossiles rend malheureusement malaisée la recherche de leurs origines.

Parmi les caractères propres aux Serpents, et dont la plupart ont trait à des particularités ostéologiques trop complexes pour être rapportées ici, citons la mobilité relative d’un nombre important d’os du crâne (cinétisme crânien), les dents pointues, les vertèbres procœliques (à concavité antérieure), l’absence de membres et de ceintures (vestiges de la ceinture pelvienne chez les espèces les plus primitives), l’absence d’oreille moyenne, l’existence d’une lunette (écaille transparente recouvrant l’œil), l’absence de plaques dermiques ossifiées, enfin la perte fréquente du poumon gauche et l’existence d’un poumon trachéen.


Les Scolécophidiens

Ils possèdent bon nombre de caractères primitifs et diffèrent assez des autres Serpents pour qu’on ait songé à les en séparer. On distingue deux familles, que rapproche par convergence leur mode de vie fouisseur : les Typhlopidés et les Leptotyphlopidés. Parmi les premiers, on connaît une vingtaine d’espèces sud-américaines, auxquelles il faut adjoindre les 180 espèces du genre ubiquiste Typhlops ; ce sont des espèces petites ou moyennes, à allure de vers de terre, à tête peu distincte, qui mènent une vie souterraine dont on sait peu de chose. Les Leptotyphlopidés, généralement plus petits et au corps de diamètre très faible, comprennent une cinquantaine d’espèces africaines ou sud-américaines. Également fouisseurs, ils sortent parfois la nuit ; on pense qu’ils se nourrissent de Termites.