Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sélection végétale (suite)

Conclusion

L’agriculture moderne se caractérise par la recherche d’une amélioration continue de la productivité, facteur déterminant de l’augmentation des disponibilités alimentaires de l’humanité et de la diminution du coût de production des produits agricoles.

L’amélioration du potentiel génétique des espèces cultivées par la sélection végétale est un élément de progrès à la fois très puissant et économique. En effet, elle modifie essentiellement les caractéristiques internes des plantes, en les rendant mieux aptes à répondre aux autres facteurs d’intensification (mécanisation, fertilisation, technologie de la transformation, etc.).

Il est, de ce fait, difficile de distinguer la part de progrès due à la sélection dans l’ensemble des améliorations phytotechniques. On peut, toutefois, estimer que l’amélioration de l’efficacité génétique des espèces cultivées est responsable de plus de la moitié des gains de productivité, qui, depuis 1945, ont été de l’ordre de 50 p. 100 pour le Blé et de 100 p. 100 pour le Maïs en France.

Sur le plan du développement mondial, des résultats particulièrement spectaculaires ont déjà été obtenus et d’autres se préparent chaque jour. Par exemple, les travaux du Centre international du blé et du maïs (Centro Internacional de Mejoramiento de Maíz y Trigo) de Mexico, dirigé par le docteur Norman Ernest Borlaug (né en 1914), ont permis de faire progresser les rendements du Blé au Mexique de 7 à 25 quintaux à l’hectare entre 1945 et 1964. L’extension de ces variétés productives à d’autres pays (Pākistān et Inde) a fait naître une véritable « révolution verte » et valu en 1970 au professeur Borlaug le prix Nobel de la paix.

Y. H.

 H. K. Hayes et F. R. Immer, Methods of Plant Breeding (New York, 1942 ; 2e éd. avec la coll. de D. C. Smith, 1955). / T. Roemer et W. Rudorf (sous la dir. de), Handbuch der Pflanzenzüchtung (Berlin, 1949-50, 5 vol. ; 2e éd., 1958-1960, 6 vol.). / J. M. Poehlman, Breeding Field Crops (New York, 1959). / R. W. Allard, Principles of Plant Breeding (New York, 1960). / G. Valdeyron, Génétique et amélioration des plantes (Baillière, 1961). / W. Williams, Genetical Principles and Plant Breeding (Philadelphie, 1964). / R. Diehl, la Sélection végétale (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965). / K. J. Frey (sous la dir. de), Plant Breeding Symposium (Ames, Iowa, 1966). / F. N. Briggs et P. F. Knowles, Introduction to Plant Breeding (New York, 1967).

sélénium

Corps simple solide non métallique.


C’est en 1817 que Berzelius* découvrit dans les boues des chambres de plomb un élément nouveau, qu’il appela sélénium, du mot grec désignant la Lune. L’origine de cette désignation vient de l’analogie de cet élément avec le tellure découvert une vingtaine d’années auparavant et dont le nom avait pour origine l’appellation latine de la Terre.


État naturel

Le sélénium se trouve à l’état libre dans divers sites et aussi dans le soufre libre. Il figure également dans certains séléniures naturels, tels PbSe, Cu2Se, Ag2Se, HgSe, (Cu, Tl, Ag)2Se, et surtout dans un séléniure double de cuivre et de plomb. On le rencontre dans diverses pyrites, et sa présence dans les sols de diverses contrées arides des États-Unis a rendu les herbes poussant sur ces sols toxiques pour le bétail. Le sélénium peut être extrait de boues des chambres de plomb utilisées dans la fabrication de l’acide sulfurique ou de boues d’électrolyse du cuivre. Il ne constitue que 9 . 10–6 p. 100 de la lithosphère.


Atome

Le sélénium appartient à la colonne VI B de la classification de Mendeleiev. Son numéro atomique est 34. L’état fondamental de l’atome a la structure électronique suivante : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p4. D’où le rayon atomique de 1,17 A et un rayon de 1,98 Å pour l’ion Se2–. Les énergies successives d’ionisation prennent les valeurs respectives suivantes en électrons-volts : 9,78 ; 21,7 ; 34,2 ; 43,0 ; 68,0 ; 81,6 ; 166,0.


Corps simple

Le sélénium fond à 217,4 °C et a pour température normale d’ébullition 648,8 °C. Il présente une allotropie cristalline à l’état solide. Par évaporation d’une solution de sélénium dans le sulfure de carbone, on obtient deux variétés de cristaux rouges et monocliniques (forme α, forme β), qui sont constitués de cycles gauches de huit atomes de sélénium régulièrement disposés les uns par rapport aux autres. Par chauffage un peu au-dessous de la température de fusion, ces variétés rouges se transforment en une variété dite « métallique » grise et semi-conductrice, qui est formée d’hélices d’atomes de sélénium régulièrement disposées dans le cristal avec une direction commune d’axe. On peut préparer aussi des solides ayant un aspect amorphe (vitreux noir et poudre rouge). On considère que, lors de la fusion, les cycles octogonaux se brisent et que des molécules en chaîne se forment.

Dans la vapeur, on observe une dépolymérisation des molécules Se8 en diverses molécules plus simples, aboutissant vers 1 700 °C à Se2, puis à des atomes libres à plus haute température.

Le sélénium métallique est utilisé pour ses propriétés photoélectriques.

Ses propriétés chimiques sont analogues à celles du soufre. Le sélénium donne des séléniures avec divers métaux. Il brûle difficilement dans l’air en donnant le dioxyde SeO2 et n’est qu’un faible réducteur. Toutefois, il réduit l’acide sulfurique concentré.


Principaux composés

L’hydrogène sélénié H2Se est un diacide faible, mais un peu moins que H2S. Un certain nombre de séléniures métalliques sont semi-conducteurs. L’anhydride SeO2 donne avec l’eau une solution d’un acide plus fort que l’acide sulfureux. Cet acide H2SeO3 est converti en acide sélénique H2SeO4 par l’eau oxygénée ou l’acide chlorique. Cet acide sélénique ressemble à l’acide sulfurique, mais il est moins stable et perd de l’oxygène lorsqu’il est chauffé à 200 °C ; il oxyde les chlorures avec dégagement de chlore.

H. B.