Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Seine-et-Marne. 77 (suite)

Au sud de la Marne, on distingue : à l’extrémité est, la Brie champenoise, où la prédominance des calcaires favorise l’élevage du mouton et la culture des céréales ; la Brie laitière entre les vallées des Morins et la Marne ainsi que l’Orxois au nord de la rivière, où les prairies se multiplient et où l’élevage des bovins est très important et orienté vers la production de lait nécessaire aux fromageries réputées ; la Brie centrale, où s’associent et s’épanouissent le plus largement les cultures les plus riches.

Au sud du plateau de Brie, les paysages sont beaucoup plus verdoyants : c’est la vallée de la Seine, ou Bassée, où l’élevage ovin et bovin est abondant, où les prés sont plus nombreux, où les cultures accompagnent la plaine alluviale ; c’est le pays de Bière et de la forêt de Fontainebleau, où s’étend, sur les magnifiques sables fins purs et blancs qui portent le même nom, une des plus belles forêts de la région parisienne, qui attire les Parisiens aussi bien pour y trouver tout autour des résidences secondaires que pour y passer les week-ends ; la vallée de la Seine avec ses plaisirs nautiques accroît encore l’attrait de tout ce secteur.

À l’extrême sud-est, le Bocage gâtinais mélange cultures et prairies, champs ouverts et pièces de terre bordées de haies, élevage bovin et ovin, aviculture.

La Seine-et-Marne a un taux de boisement de 20,1 p. 100, élevé pour un département non montagnard. Mais c’est surtout le premier département de France par la valeur de sa production agricole : céréales, betteraves à sucre, plantes fourragères, élevage. Les rendements y sont aussi parmi les plus élevés de France.

Les résidences secondaires se multiplient, surtout dans les vallées de la Seine, de la Marne et de leurs affluents, ainsi qu’en bordure des forêts et des bois et le long des coteaux.

La Seine-et-Marne a enfin des activités industrielles non négligeables : industries alimentaires de la Brie, verreries du Loing, papeteries du Grand Morin, vieilles industries des agglomérations de Melun, de Montereau-faut-Yonne, de Nemours, de Provins, de Meaux, plus celles de la banlieue parisienne à Chelles, à Vaires-sur-Marne et à Lagny. S’y ajoutent les perspectives ouvertes par la raffinerie de pétrole de Grandpuits, près de Nangis.

C’est un département dont l’économie est particulièrement équilibrée, mais sur lequel s’exerce de plus en plus l’influence de Paris, au moins sur toute sa moitié occidentale, où se développe la grande banlieue, tandis que la moitié orientale continue à se dépeupler en raison de la concentration et de l’industrialisation de la production agricole.

J. B.

➙ Fontainebleau / Meaux / Melun.

Seine-Maritime. 76

Départ. de la Région Haute-Normandie* ; 6 254 km2 ; 1 172 743 hab. Ch.-l. Rouen*. S.-préf. Le Havre* et Dieppe.



Les paysages

Le département occupe la partie septentrionale de la Normandie, au nord de la vallée de la Seine. On peut y distinguer quatre types de paysages.

Le littoral du pays de Caux s’allonge depuis le cap de la Hève, au Havre, jusqu’à l’embouchure de la Bresle, aux limites de la Somme et de la Picardie. La côte est rectiligne ; des falaises de craie blanche, lardées de silex et hautes d’une centaine de mètres, forment une nette limite entre l’estran et le plateau de Caux. Seules les « valleuses » échancrent cette muraille verticale qu’interrompent en quelques endroits les estuaires de petites rivières abritant des ports : Le Tréport sur la Bresle, Dieppe sur l’Arques, Fécamp sur la rivière du même nom.

Le pays de Caux occupe la plus grande partie du département. Sur une table de craie crétacée qui s’élève lentement d’une centaine de mètres près du Havre à 247 m à l’est du pays de Bray, le pays occupe un vaste plateau recouvert d’argile à silex et de limon. La présence de nombreuses vallées sèches anime la topographie. Le pays de Caux forme une riche campagne agricole qui se consacre aussi bien aux cultures de blé, d’orge, de lin, de betteraves sucrières qu’aux élevages de bovins et de porcs. Sur un horizon de champs ouverts ou d’herbages clos de fils barbelés se dressent les fières silhouettes des fermes, qui abritent leurs cours derrière des talus surmontés de hêtres. La fréquence des vents d’ouest et de sud-ouest, l’abondance des précipitations (plus de 800 mm par an et parfois plus d’un mètre) caractérisent un climat maritime assez rude. Vers l’est, les principaux traits du paysage cauchois s’altèrent autour du Bray. Profondément rural, le pays de Caux ne possède pas de ville, mais un réseau dense de bourgs, tels Goderville, Cany-Barville, Tôtes. Yvetot (10 708 hab.) fait seul figure de centre important.

Le pays de Bray occupe une boutonnière échancrée par l’érosion dans une ondulation des couches sédimentaires qui s’allonge du N.-O. au S.-E. à l’est du département. Sur des terrains lourds à dominance argileuse s’est développée une économie d’élevage pour le lait et pour la viande dans un réseau de fermes isolées ou de hameaux entourés d’herbages et de haies. Gournay-en-Bray, Forges-les-Eaux et Neufchâtel-en-Bray abritent des foires et des industries laitières. Autour du Bray s’étendent de vastes massifs forestiers, surtout composés de hêtres, l’arbre par excellence de la Haute-Normandie : forêts de Lyons, d’Eawy, d’Arques, d’Eu, etc.

La basse vallée de la Seine forme la partie méridionale du département et concentre la masse principale de la population autour des deux grandes agglomérations du Havre et de Rouen. Le fleuve dessine de vastes méandres dont les lobes convexes sont généralement couverts par des forêts (Rouvray, Roumare, Brotonne). Des villages de petits agriculteurs occupent les coteaux ensoleillés au milieu de vergers de pommiers et de cerisiers, particulièrement autour de Sahurs, Duclair, Caudebec-en-Caux, Villequier. La Seine se jette dans la Manche par un vaste estuaire entre Le Havre et Honfleur.