Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Sax (les instruments de) (suite)

 O. Comettant, Histoire d’un inventeur au xixe siècle, Adolphe Sax (Pagnerre, 1860). / J. Kool, Das Saxophon (Leipzig, 1931). / P. Gilson, les Géniales Inventions d’Adolphe Sax, et A. Rémy, la Vie tourmentée d’Adolphe Sax (Institut nat. belge de radiodiffusion, Bruxelles, 1939). / M. Perrin, le Saxophone (Fischbacher, 1952). / J.-M. Londeix, Cent Vingt-Cinq Ans de musique pour saxophone (Leduc, 1971).

Saxe

En allem. Sachsen, région méridionale de la République démocratique allemande.



La géographie

C’est la région du pays la plus peuplée (plus de 7,3 millions d’habitants, soit près de la moitié de la population du pays, sur le quart seulement de sa superficie) et la plus industrialisée, fournissant environ la moitié de la valeur de la production industrielle.

Le golfe de plaines de Halle-Leipzig représente un large confluent où l’Elbe reçoit l’Elster, la Mulde et la Saale. Il s’agit de larges terrasses ou de collines douces et de plaines portant des lœss rappelant la Börde de Magdeburg. La montagne, cristalline ou primaire, s’élève doucement vers la frontière tchécoslovaque : Erzgebirge (monts Métallifères), dont l’Allemagne démocratique possède le versant nord. Les plateaux de grès donnent les paysages pittoresques de la « Suisse saxonne ». Les vallées larges, comme celle de l’Elbe, les bassins de confluence et les dépressions, comme celle de Zwickau, constituent un troisième milieu pénétrant la vieille montagne.

La Saxe comprend plusieurs districts industrialisés. Le district de Karl-Marx-Stadt (anc. Chemnitz) s’étend sur les montagnes du Sud. Zwickau est l’un des rares bassins houillers de la R. D. A. On exploite encore de l’argent, du plomb, de l’étain à Freiberg. Le textile demeure dispersé dans la montagne (cotonnades à Aue), la lutherie se maintient à Plauen, et l’industrie des jouets un peu partout. Le piémont de Freiberg à Zwickau construit des machines textiles et des camions. Depuis 1961 est extrait du nickel. La quincaillerie anime le Vogtland. Mais c’est dans la capitale que l’industrie est la plus active. Karl-Marx-Stadt possède une école supérieure pour la construction de machines ; les automobiles de marque Trabant y sont fabriquées, et une mécanique fine s’y est développée.

Le district de Dresde comprend la région des grès et les vallées de l’Elbe et de ses affluents. Il possède une zone cotonnière étendue. Meissen a gardé sa réputation due à la porcelaine. Dans toutes les petites et moyennes villes se sont développées la construction de machines, l’électrotechnique et les industries légères. Pirna, en particulier, fabrique des textiles artificiels, et Heidenau du papier et de l’équipement électrique.

Dresde*, reconstruite, avec la restauration de son Zwinger baroque, une rocade routière et de vastes ensembles résidentiels, se spécialise dans les industries de qualité (optique, photo, cinéma, radio et télévision, machines automatiques). Elle possède de grandes écoles.

Le district de Halle et le district de Leipzig ont la plus dense agriculture, mais le sous-sol renferme du lignite, exploité dès la fin du xixe s. Leuna utilisait ce lignite pour produire de l’essence synthétique. Schkopau fabrique du caoutchouc synthétique. La pétrochimie tend à remplacer la carbochimie avec l’arrivée de la bretelle de l’oléoduc de l’Amitié. On fabrique à Leuna des matières plastiques et des fibres synthétiques. Enfin, la ville de Leipzig* l’emporte sur celle de Halle (cité du sel et de la mécanique moderne). Ses foires célèbres en font un centre commercial de niveau international, et l’industrie graphique y est originale, d’autant plus que Leipzig est restée l’une des plus grandes villes artistiques et intellectuelles de la R. D. A.

A. B.


L’histoire

Les richesses naturelles du pays ont attiré très tôt des colons : d’abord les Slaves, puis des groupes germaniques. Les Slaves semblent avoir été plutôt des agriculteurs, et les groupes venus de l’ouest des commerçants, des artisans et surtout des mineurs. Au long des siècles s’est ainsi formée une population originale, « germano-slave », et l’ironie de l’histoire a voulu que ce soit elle qui donne aux pays allemands leur langue littéraire, le Hochdeutsch. Une grande partie des noms de lieux est restée slave, et les contacts avec les voisins de Bohême et de Pologne n’ont jamais cessé ; au moins autant que le Brandebourg (ou la Prusse), la Saxe est un pays de rencontre entre les grandes cultures de l’Europe centrale et de l’Europe orientale.

C’est d’ailleurs dans ce contexte que se développe la Saxe du haut Moyen Âge ; le duché protège l’Empire contre la poussée slave et scandinave, avant de servir de base de départ à un mouvement en sens inverse en direction de la Baltique et de la haute vallée de l’Elbe. La part que la Saxe prend aux affaires de l’Empire est très importante, puisque le duché donne des empereurs de 919 à 1024 (le roi de Germanie Henri Ier l’Oiseleur et les empereurs Otton Ier, II, III et Henri II le Boiteux). Ensuite, la Saxe se tourne vers l’est et accroît sa puissance aux dépens des voisins slaves ; à l’époque d’Henri le Lion (v. 1129-1195), le duché de Saxe est l’un des plus puissants États d’Europe et occupe une position extrêmement forte, dominant les voies commerciales et exploitant les riches gisements miniers. C’est l’époque de la lex Saxonum, code original qui inspire de nombreux textes législatifs de l’Europe centrale ; c’est aussi l’époque d’une très active colonisation, qui atteint la Transylvanie ; les Saxons s’acquièrent très tôt une grande réputation de mineurs.

L’État d’Henri le Lion, dont la capitale est Braunschweig (Brunswick), est détruit par Frédéric Ier* Barberousse ; la portion orientale attribuée à la maison des Ascaniens reçoit le nom de « Saxe » et hérite de la dignité électorale (institution mal précisée tout d’abord). En 1260, ce duché est partagé en deux : la Saxe-Lauenburg au nord et la Saxe-Wittenberg au sud. Électorat de plein droit depuis la Bulle d’or de 1356, la Saxe-Wittenberg est attribuée en 1422/23 à la maison de Wettin, qui s’est constitué un domaine déjà fort important sur l’Elbe supérieure.