Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sauvetage maritime (suite)

Les sinistres maritimes

Les progrès de la construction navale et de la science nautique rendent de plus en plus sûrs les voyages maritimes. Cela est dû, d’une part, aux efforts des constructeurs, auxquels des règlements de sécurité d’une sévérité accrue sont d’ailleurs imposés, et, d’autre part, aux aides apportées à la navigation par les équipements modernes : radars, radiogoniomètres, sondeurs par ultrasons, etc. En revanche, l’augmentation considérable des dimensions des navires, en particulier des pétroliers et des vraquiers, donne une ampleur précédemment inconnue aux intérêts matériels mis en jeu, tandis que, sur les grands paquebots, des centaines de vies humaines peuvent être perdues en un seul naufrage.

Les causes les plus fréquentes des sinistres maritimes, en dehors des faits de guerre, sont les abordages occasionnant des voies d’eau pouvant faire sombrer ou chavirer le navire, les chocs sur des écueils ou des épaves et les échouages causant la déchirure ou la rupture de la coque, les incendies ou encore, surtout par gros temps, le ripage du chargement entraînant le chavirement.

En 1973, d’après les statistiques du Lloyd’s Register of Shipping, les navires perdus représentaient encore 0,50 p. 100 du nombre total de navires en service et 0,27 p. 100 de leur tonnage brut global. Dans ce tonnage, les navires coulés comptaient pour 24 p. 100, les navires incendiés pour 31 p. 100 et les navires perdus par échouages ou par chocs sur des écueils pour 33 p. 100.

E. C. et H. C.

H. C. et E. C.

➙ Affaires maritimes (Administration des) / Classification (société de) / Navigation / Navire / Paquebot / Remorquage maritime / Renflouement.

 C. Dollfus, C. de La Roncière, R. Lestonnat, commandant Rondeleux, G. G. Toudouze et J. Tramond, Histoire de la marine (l’Illustration, 1939). / J. Merrien, les Drames de la mer (Hachette, 1962). / A. Amman, le Sauvetage des personnes en détresse en mer auprès des côtes françaises (Académie de marine, 1971). / G. Croisile, Connaissance du navire. La navigation maritime. Pratique de la navigation maritime (École nat. sup. de techniques avancées, 1972).

savane

Formation herbacée continue, des régions tropicales, constituée d’herbes vivaces et de haute taille, avec parfois de petits arbres et des arbustes plus ou moins abondants (forêt claire).


Dans la littérature nord-américaine, ce terme recouvre tout un ensemble de groupements d’origines variées qui correspondent à certaines prairies*, landes* ou toundras* des régions européennes.


Flore et faune

Les Graminacées (Andropogon, Pennisetum, Imperata, Aristida...) à structure xéromorphe occupent une place importante, même en forêt claire ; leur taille, en moyenne de 1 m (Pennisetum purpureum, plus de 2 m), est réduite dans les régions très sèches, où l’on trouve même alors parfois des plantes annuelles, ce qui, pour certains auteurs, rapproche ces formations des steppes. Les arbres, absents ou rares, comme dans les campos d’Amérique du Sud, sont quelquefois abondants (campos cerrados brésiliens) : on arrive à la forêt claire si les arbres deviennent contigus ; on trouve en Afrique des Légumineuses (Acacias, Albizzia, Prosopis), des Celtis, des Combretum, des Butyrospermum (B. Parkii, le Karité), des Adansonia digitata (Baobab), des Balanites et des Palmiers comme les Roniers (Borassus flabellifer), les Hiphæne et les Mauritia, en Australie des Eucalyptus, en Asie des Dipterocarpus et en Nouvelle-Calédonie le Niaouli (Melaleuca leucodendron). Ces arbres ont, comme les herbes, une structure xéromorphe : les feuilles, caduques (perte des feuilles généralement au cours de la saison sèche), sont ordinairement coriaces, bien adaptées à la sécheresse (faible transpiration) ; les troncs sont bas et tortueux, et le système radiculaire est extrêmement important (en profondeur comme en surface), même pour les plantes relativement petites (Andira humilis). Il faut remarquer que toutes ces espèces de la savane, tant herbacées que ligneuses, ne sont pas, le plus souvent, proches parentes de celles des peuplements forestiers contigus. Il en est de même pour la faune, très abondante, qui est nettement différente de celle des forêts voisines : des herbivores (Antilopes, Girafes, Buffles, Rhinocéros, Éléphants et Zèbres), et des grands carnivores (Lions, Tigres, Panthères). Il faut également citer de nombreux Oiseaux (Rapaces), des Reptiles et des Insectes, tout particulièrement des Termites, des Sauterelles et des Fourmis. Certaines Sauterelles migratrices, en masses énormes, sont l’aliment prépondérant des Oiseaux et des Reptiles.


Distribution et origine

La répartition des savanes sur le globe est assez vaste, puisque ces dernières se rencontrent sous tous les climats tropicaux, en Afrique, en Asie, en Australie et en Amérique tropicale, jusqu’à des altitudes élevées : 3 000 m au mont Cameroun et même 4 000 m dans les Andes au nord de l’équateur (paramos).

Les savanes africaines, maintenant fractionnées en divers territoires, le sont uniquement par suite du phénomène de désertification : avant le Pléistocène, elles étaient réunies entre elles et s’étendaient jusqu’à l’Asie. Certaines affinités floristiques (répartition des Andropogonées) attestent cette continuité ; il en est de même avec le peuplement animal, quelques groupes relictuels africains ayant eu vers le Pliocène une extension beaucoup plus vaste (Girafes, Hippopotames).

Dans les régions subissant une saison sèche assez longue et où le couvert forestier est détruit, une transformation de certains horizons du sol fait apparaître une « latéritisation », c’est-à-dire une cuirasse dure formée par accumulation, cristallisation et déshydratation d’oxydes de fer, qui ne permettent plus la régénération de la forêt, la savane herbacée pouvant seule alors subsister.