Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

santé (suite)

Par personne, la dépense de soins médicaux dépasserait 1 500 F (plus du double de celle de 1969), mais resterait inférieure aux dépenses prévues au Canada (1 730 F), aux États-Unis (2 150 F) et en Suède (2 600 F), en admettant que dans ces pays l’accroissement d’ici 1975 soit du même ordre que ce qu’il a été depuis 1967. Ainsi, en France, le volume de la consommation totale de soins médicaux s’accroîtrait en moyenne de 8,3 à 10,5 p. 100 par an (8,7 p. 100 par an de 1950 à 1969 et 9 p. 100 par an de 1962 à 1969).

Selon les hypothèses retenues, la structure des soins médicaux (en valeur) se modifierait notamment dans le sens d’un accroissement de la part de l’hospitalisation (41 p. 100 en 1969, 43 p. 100 en 1975) et d’une diminution de celle des soins médicaux proprement dits (16 p. 100 en 1969, 15 p. 100 en 1975). Pendant la durée du VIe Plan, le nombre des journées d’hospitalisation par personne s’accroîtrait de 3,1 à 3,4, chiffre voisin de ceux des Pays-Bas, de l’Allemagne fédérale et des États-Unis. Le volume des soins hospitaliers augmenterait de 9 p. 100 l’an environ. En valeur nominale, les dépenses des services d’hospitalisation représenteraient autour de 3,5 p. 100 du P. I. B. et de 5 p. 100 de la consommation des ménages (2,6 et 3,8 p. 100 en 1969). La répartition des dépenses entre le secteur public et le secteur privé resterait celle de 1969.

Alors que les dépenses d’hospitalisation par personne avoisineraient 700 F, les dépenses par personne non hospitalisée devraient être de l’ordre de 480 F (232 F en 1969), mais la structure de ces dépenses varierait au profit des analyses de laboratoire et des soins d’auxiliaires médicaux. En ce qui concerne le secteur pharmaceutique, la dépense française par personne, actuellement déjà supérieure à la dépense correspondante dans les pays les plus avancés, serait proche de 400 F (210 F en 1969, alors qu’en 1967 elle était de 141 F aux États-Unis et de 101 F en Suède). La consommation pharmaceutique représenterait près de 2 p. 100 du P. I. B. et de 3 p. 100 de la consommation totale des ménages.

Quel que soit le degré de confirmation ou d’infirmation de ces prévisions, il n’en reste pas moins vrai que, dans tous les pays industrialisés, la « consommation médicale » augmente régulièrement et pas seulement en valeur nominale et du fait de l’inflation* qui caractérise l’économie des pays industrialisés en cette fin du troisième quart du xxe s.

R. M.

R. M.

➙ Accidents / Accidents du travail / Alcoolisme / Circulation / Démographie / Hôpital / Hygiène / Invalidité (assurance) / Maladie / Maladie (assurance) / Maternité (assurance) / Médecine / Médicament / Organisations professionnelles / Pharmacie / Pollution / Sécurité sociale / Toxicomanie / Transferts sociaux / Vieillesse (assurance).

 H. E. Sigerist, Einführung in die Medizin (Leipzig, 1931 ; trad. fr. Introduction à la médecine, Payot, 1933). / D. Ceccaldi, les Institutions sanitaires et sociales (Foucher, 1952 ; nouv. éd., 1972). / F. Roberts, The Cost of Health (Londres, 1952). / M. Baudry, Panorama de la santé (Éd. de la Pensée moderne, 1953). / H. Pequignot, Médecine et monde moderne (Éd. de Minuit, 1953). / L. Portes, À la recherche d’une éthique médicale (P. U. F., 1954 ; nouv. éd., 1964). / C. F. Brockington, World Health (Harmondsworth, 1958 ; 2e éd., Londres, 1968). / M. Eck, L. Dumortier et J. Saulnier, la Santé d’aujourd’hui (Lethielleux, 1962). / H. Hatzfeld, le Grand Tournant de la médecine libérale (Éd. ouvrières, 1963). / P. Grandjeat, la Santé gratuite (Éd. du Seuil, 1965). / H. E. Klarman, The Economics of Health (New York et Londres, 1965). / G. Canguilhem, le Normal et le pathologique (P. U. F., 1966). / J. Brunet-Jailly, Essai sur l’économie générale de la santé (Cujas, 1971). / J. Hamburger, la Puissance et la fragilité (Flammarion, 1972). / J. Bernard, Grandeur et tentations de la médecine (Buchet-Chastel, 1973). / I. Illich, Némésis médicale (Éd. du Seuil, 1975). / E. Lévy, Économie du système de santé (Dunod, 1975). / Économie de la santé (Revue économique, Armand Colin, mai 1976).

L’œuvre de l’Organisation mondiale de la santé

Institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies (O. N. U.), l’O. M. S. s’est assignée le grand dessein de créer pour tout être humain les conditions de la santé, c’est-à-dire « d’un état de bien-être physique, mental et social », et « d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible ». (V. organisations internationales.)

Née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’O. M. S., dont la dénomination anglo-saxonne est WHO (World Health Organization), n’a été dotée d’un mandat étendu que le 7 avril 1948, après ratification de sa constitution par les États membres de l’O. N. U.

On distingue en son sein l’organisation centrale, chargée de l’étude des problèmes sanitaires à l’échelle mondiale, et les organisations régionales, responsables de zones géographiquement définies, dont l’activité est dirigée et coordonnée par l’organisation centrale. Par ailleurs siège à Genève (au palais des Nations) le secrétariat général permanent, qui comprend des services techniques centraux et des services consultatifs. Les services centraux s’occupent, à l’échelle mondiale, de l’établissement et de l’interprétation des statistiques sanitaires, des questions épidémiologiques et des problèmes posés par les substances thérapeutiques ; ils diffusent les renseignements ainsi obtenus et les résultats des travaux effectués. Les services consultatifs sont chargés, à l’échelon régional, de la lutte contre les maladies transmissibles, des services de santé publique, de la formation professionnelle de médecins, d’hygiénistes, de travailleurs sociaux, etc. Ainsi, les pays membres de l’O. M. S. échangent leurs connaissances, mettent en commun leurs expériences et unissent leurs efforts pour élever le plus possible le niveau de santé des populations.

L’O. M. S. s’intéresse surtout aux problèmes que ne peuvent résoudre seuls certains pays ou territoires, notamment les pays en voie de développement. Au cours de ces dernières années, on a cherché à éliminer — ou plutôt on s’est appliqué à combattre — le paludisme, les schistosomiases (bilharzioses), la variole, le pian, le trachome et d’autres maladies transmissibles sévissant à l’état endémique dans diverses régions ; de même, une lutte énergique a été entreprise contre certaines affections cardio-vasculaires et le cancer.