Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Salvador (suite)

Salvador est située à l’angle nord de la grande baie de Todos os Santos. Dans la partie intérieure de celle-ci, sur les bords marécageux, se trouvent les grandes zones de cabanes, souvent montées sur pilotis. Elles abritent la fraction de la population qui n’a pu s’insérer dans l’économie urbaine. Par ailleurs, la vieille ville, au sein de l’agglomération actuelle, présente une importance particulière en raison du passé de la cité : elle est divisée en deux par un grand escarpement encore partiellement occupé par la végétation, qui oppose ville haute et ville basse, réunies par des ascenseurs. La ville haute, traditionnelle, abrite le long de ses axes principaux le centre des affaires et le centre culturel, avec des maisons anciennes, de vieux monuments et surtout des églises et des couvents, célèbres en raison de la qualité de leur architecture baroque. Mais à l’intérieur de ces zones actives se trouvent des îlots de taudis. La ville basse est davantage le lieu du grand commerce et du port. De ce fait, il y a eu une rénovation avec construction d’un certain nombre d’immeubles élevés. Les quartiers aisés, qui se situaient déjà dans l’axe de la haute mer, ont tendance à envahir les plages du littoral septentrional à partir de l’entrée de la baie. Cette zone vit partiellement d’une fonction touristique non négligeable, que la ville doit à sa tradition culturelle.

L’architecture religieuse de Salvador

Salvador possède un grand nombre d’édifices religieux, églises, chapelles et couvents. Au xvie s., les Jésuites s’y installent pour fonder un collège, réalisé par le frère Francisco Dias (1538-1633) et inauguré en 1590 ; l’église définitive est, par contre, d’auteur inconnu et est terminée en 1672. Elle est de plan rectangulaire, à nef unique couverte d’une fausse voûte en caissons de bois, avec des chapelles latérales profondes. La façade a un caractère « civil » très marqué (comme toujours au nord-est du Brésil), avec des fenêtres et l’ébauche de deux tours. Vers 1760, à l’expulsion des Jésuites du Brésil, l’église devient cathédrale, l’ancienne cathédrale — la Sé — étant très détériorée.

Le magnifique couvent de Santa Teresa, aujourd’hui musée des Beaux-Arts, est de la fin du xviie s. ; son église comporte un transept et une coupole, ce qui est exceptionnel dans la région. Le couvent du Carmo, fondé au xvie s., voit achever son église vers 1655, le grand cloître et la tour vers la fin du xviiie s.

Le chef-d’œuvre de l’architecture coloniale du Nord-Est, le couvent de São Francisco, fondé en 1587, est détruit lors de l’invasion hollandaise. Le nouveau bâtiment est commencé en 1686, et l’église en 1708. On travaille au couvent jusqu’à la fin du xviiie s. Le plan de l’église est le même que celui de la cathédrale ; son décor se caractérise par la prolifération du bois taillé (talha), doré et polychrome. L’édifice utilise la pierre, les murs en briques passées à la chaux et les carreaux de faïence bleue à fond blanc (azulejos).

Tous les monuments cités jusqu’ici imitent l’architecture provinciale portugaise. Mais il y a des exceptions. L’église de la Conceição da Praia, commencée en 1739, s’inspire de l’art cultivé de Lisbonne. Elle a une nef unique prise entre deux corridors ; ses tours carrées sont placées à 45° par rapport à la ligne de façade. Une autre église surprenante est celle de la Ordem Terceira de São Francisco, terminée en 1703, dont la façade-retable, sans doute postérieure, est d’allure hispanique.

D. B.

 E. de Cerqueira Falcão, Relíquias da Bahia (São Paulo, 1940 ; 3e éd., 1950).

M. R.

➙ Bahia.

Salzbourg

En allem. Salzburg, v. d’Autriche ; 129 000 hab.


L’histoire de la ville peut être divisée en trois époques : la période romaine, qui a vu la naissance de la ville (Juvavum) sur la rive droite de la Salzach ; la période médiévale, pendant laquelle se dégagèrent les quartiers qui devinrent les noyaux de la ville actuelle : Bischofsburg avec les abbayes Sankt Peter et du Nonnberg ainsi que celui de la cathédrale (Domkirche) ; la période contemporaine, à partir du xixe s.

La situation sur la Salzach, au pied des Préalpes, correspond à un important carrefour. Le nom de la cité rappelle les richesses du sous-sol en sel (de même que le nom de Salzkammergut porté par la région voisine). Salzbourg fut longtemps une principauté religieuse ; le prince-archevêque y exerça le pouvoir jusqu’en 1803, ce qui renforça l’autonomie urbaine par rapport à l’Autriche, à laquelle la ville ne fut définitivement rattachée qu’en 1816. La ville était, encore au Moyen Âge, entourée de tourbières. Elle perdit sa fonction de forteresse en 1861 ; l’expansion urbaine connut alors une phase nouvelle.

La population s’élevait à 7 000 personnes en 1572. Elle n’était encore que de 33 000 unités en 1900. La première annexion de commune suburbaine n’eut lieu qu’en 1935. Mais, d’un seul coup, la superficie urbaine passa de 9 à 25 km2. En 1939, une deuxième annexion porta la superficie à 67 km2. Enfin, en 1950, une troisième annexion, doublée d’un échange avec des communes voisines, ramena la surface à 65,34 km2. La ville dépasse 100 000 habitants depuis 1951, devenant ainsi, officiellement, « Grosstadt » et quatrième ville de l’Autriche. L’extraction précoce de sel, d’or, d’argent et de cuivre donna à la ville une fonction commerciale importante. La bourgeoisie ne cessa d’investir dans les immeubles. A. de Humboldt considérait que « Salzbourg était avec Naples et Constantinople une des plus belles villes du monde ».

La ville reste avant tout un grand centre commercial et culturel (festival annuel, université). L’industrie, avec le bâtiment, occupe à peine 40 p. 100 de la population active. Elle est essentiellement représentée par des établissements de taille moyenne. La transformation des métaux vient en tête avec 25 p. 100 des actifs. Le tourisme est une des activités majeures. Avec plus de 250 hôtels et pensions, Salzbourg dispose de plus de 9 000 lits. C’est un des hauts lieux du tourisme autrichien et alpin.

F. R.