Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

rubéole (suite)

Il est donc fondamental de faire un diagnostic de rubéole formel en cas de suspicion de cette affection durant la grossesse : en raison du risque tératogène se pose en effet le problème de l’avortement « thérapeutique ». Si le prélèvement est fait moins de 15 jours après le contage, la présence d’anticorps au premier prélèvement traduit une immunité et écarte tout risque. L’absence d’anticorps traduit une réceptivité. Seule l’augmentation du taux des anticorps 15 jours plus tard peut permettre d’affirmer qu’il s’agit de la rubéole. Si le prélèvement a lieu plus de 15 jours après le contage, l’absence d’anticorps aux deux prélèvements élimine le diagnostic ; l’augmentation du taux des anticorps le confirme.

Dans les cas douteux, il faut caractériser les anticorps. Seule une augmentation des immuno-globulines signale une infection actuelle. Dans certains cas de réinfestation, les anticorps peuvent s’élever sans risque tératogène.

En fait, le problème serait simplifié par la détermination du taux des anticorps avant le mariage et par le recours, en cas de négativité, à la vaccination. Le vaccin vivant (injection unique sous-cutanée) entraîne une séroconversion (apparition d’anticorps) dans 90 p. 100 des cas, mais il est actuellement impossible d’affirmer la durée de son efficacité. Il ne peut être fait qu’avec la certitude formelle qu’il n’y a pas de grossesse en cours chez la vaccinée et il doit être suivi de la prise de contraceptifs durant 2 mois. Les problèmes posés par les modifications immunologiques, la possibilité d’infestation après vaccination sont multiples, et de nombreuses études sont en cours pour juger de la valeur de cette vaccination.

Il n’existe pas de traitement curatif, et l’administration de gammaglobulines spécifiques est d’une efficacité discutable.

P. V.

Rubiales

Ordre rassemblant les familles des Rubiacées, des Caprifoliacées, des Valérianacées et des Dispacacées (ce sont des gamopétales inférovariés).



Rubiacées

Seulement connues en France par des plantes herbacées (Gaillet), les Rubiacées (500 genres et 6 000 espèces ; respectivement 6 et 60 en France) sont en majorité des espèces ligneuses, des lianes ou des épiphytes. Les feuilles sont opposées et possèdent des stipules parfois semblables aux feuilles, donnant l’impression de feuilles verticillées. Les fleurs, en grappes ou en cymes, sont actinomorphes et hermaphrodites ; la corolle gamopétale, du type 4 ou 5, est souvent en tube avec des lobes bien étalés ; les étamines sont soudées au tube de la corolle ; l’ovaire est à 4 carpelles. Cette famille est très riche en alcaloïdes divers, et certains genres ont un intérêt économique mondial, tels les Quinquinas et les Caféiers.

Les Quinquinas*, plantes d’Amérique du Sud, sont maintenant cultivés dans toutes les régions tropicales. On distingue les Quinquinas gris, rouges ou jaunes. Un Quinquina jaune (Cinchona calisaya) et son hybride avec C. succirubra, rouge, sont les types qui contiennent le plus de quinine ; celle-ci est localisée dans l’écorce, qui en possède de 5 à 6 p. 100.

D’autres genres tels Ladenbergia, Remijia, Exostemma et Pausinystalia contiennent de nombreux alcaloïdes* ; notamment, le dernier renferme de la yohimbine, qui a un effet inverse de l’adrénaline.

Le genre Gardenia (Asie tropicale, 100 espèces) comprend des arbres ou des arbustes à feuillage persistant ; une espèce, G. jasminoides, est parfois cultivée ; elle doit être rentrée en hiver en serre tempérée ; c’est une plante décorative grâce à ses fleurs, qui possèdent également un parfum très délicat.

Le genre Coffea (Caféier) comprend une soixantaine d’espèces originaires des régions tropicales asiatiques et africaines (v. tropicales [cultures]). Les Caféiers sont de petits arbustes à feuilles persistantes, du moins ceux qui sont cultivés pour leurs graines, à fleurs blanches ou crème, odorantes, groupées à l’aisselle des feuilles ; le fruit est une drupe rouge ayant deux graines à albumen (ce sont les « grains de café »). Trois espèces sont surtout à signaler : C. arabica, d’Abyssinie, surtout cultivée au Brésil ; C. liberion, du Liberia, plus résistante aux attaques du Champignon Hemileia vastatrix et plus vigoureuse que le C. arabica ; enfin C. robusta, d’Afrique tropicale (Congo).

Le café n’a pas été connu des croisés, et ce sont les Arabes, vers le xve s., qui ont propagé la culture du Caféier en Arabie. Le premier pied importé en France le fut en 1712 et fut présenté à Louis XIV à Marly ; il fut ensuite confié au Jardin du roi (Jardin des Plantes), et ce sont les descendants de ce pied qui furent introduits en 1723 par le chevalier de Glier à la Martinique, où la culture prospéra. La graine de café renferme entre 1 et 2 p. 100 de caféine — ce qui lui donne ses propriétés stimulantes —, des substances azotées et des matières grasses.

Le genre Uragoga (200 espèces intertropicales) fournil grâce à ses racines l’Ipéca officinal, qui contient de 2 à 3 p. 100 d’alcaloïdes, en particulier l’émétine. D’autres genres peuvent être signalés, notamment les Gaillets, les Aspérules. La Garance (Rubia), qui est une herbe, fournit à partir de ses racines un colorant rouge, l’alizarine ; sa culture en France, très importante autrefois (exportation dans le monde entier), a complètement disparu depuis l’obtention industrielle de l’alizarine en 1868.

Il faut citer enfin deux genres : Hydrophytum et Myrmecodia, plantes d’Indo-Malaisie qui peuvent abriter dans leurs tissus des colonies importantes de Fourmis ; ces plantes réagissent en fabriquant des tissus néo-formés ayant l’allure de galles plus ou moins grosses, à l’intérieur desquelles les Fourmis creusent des galeries où elles vivent. Certains genres, enfin, fournissent des bois appréciés (bois de fer...).


Caprifoliacées

Les Caprifoliacées (20 genres et 300 espèces vivant surtout dans l’hémisphère Nord ; respectivement 4 et 16 en France) sont le plus souvent des arbustes ou des lianes à feuilles opposées simples ou composées-pennées. Les fleurs sont du type 5 ; les pétales sont soudés en un tube plus ou moins long, à ovaire infère ; suivant les genres, le fruit est une baie, une drupe ou une capsule. Le Sureau (Sambucus, 80 espèces, dont 3 en France) a des fleurs en ombelles ; quelques cultivars ont été obtenus à partir de S. nigra et peuvent servir comme décoration dans les parcs. La moelle des rameaux sert pour les coupes botaniques. Les Viornes (Viburnum, 150 espèces européennes, asiatiques et d’Amérique du Nord) sont des arbustes ou des arbrisseaux à feuilles opposées avec des fleurs en corymbe. Une espèce, V. opulus, a donné un cultivar très commun, la « Boule de neige », dont toute » les fleurs blanches sont stériles. D’autres espèces sont remarquables : V. rhythidophyllum, grâce à ses feuilles persistantes, épaisses, vert foncé en dessus et duveteuses bronzées en dessous ; V. tinus, dont la floraison s’effectue au début de l’hiver jusqu’au printemps ; V. fragans ; V. tomentosum...