Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

roman (suite)

➙ Courtoise (littérature) / Critique / Écrivains, auteurs, hommes de lettres / Fantastique (le) / Héros littéraire (le) / Littérature / Naturalisme / Policière (littérature) / Populaire (littérature) et populiste (littérature) / Préciosité / Réalisme / Romantisme / Science-fiction / Sémiotique / Structuralisme.

 P. D. Huet, Lettre-traité sur l’origine des romans (1669 ; rééd., Nizet, 1971). / W. Besant, The Art of Fiction (Londres, 1884). / G. Lukács, Die Theorie des Romans (Berlin, 1920, nouv. éd., 1963 ; trad. fr. la Théorie du roman, Gonthier, 1963) ; Der historische Roman (Neuwied, 1955 ; trad. fr. le Roman historique, Payot, 1965). / P. Lubbock, The Craft of the Fiction (Londres, 1921 ; nouv. éd., New York, 1929). / E. M. Forster, Aspects of the Novel (Londres, 1927 ; nouv. éd., New York, 1956). / E. Muir, The Structure of the Novel (Londres, 1928). / R. Wellek et A. Warren, Theory of Literature (Londres, 1949 ; trad. fr. la Théorie littéraire, Éd. du Seuil, 1971). / R. Barthes, le Degré zéro de l’écriture (Éd. du Seuil, 1953). / R. Humphrey, Stream of Consciousness in the Modern Novel (Berkeley, 1955). / N. Sarraute, l’Ère du soupçon (Gallimard, 1956). / M. D. Zabel, Craft and Character in Modern Fiction (New York, 1957). / G. Blin, Stendhal et les problèmes du roman (Corti, 1958). / Lu Hsun (Lou Siun), A Brief History of Chinese Fiction (trad. du chinois, Pékin, 1959). / W. C. Booth, The Rhetoric of Fiction (Chicago, 1961). / R. Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque (Grasset, 1961). / R. M. Albérès, Histoire du roman moderne (A. Michel, 1962 ; nouv. éd., 1967). / V. S. Woolf, l’Art du roman (trad. de l’angl., Éd. du Seuil, 1963). / M. M. Bakhtine, Problèmes de la poétique de Dostoïevski (Moscou, 1963 ; trad. fr., l’Âge d’homme, Lausanne, 1970). / M. Robert, l’Ancien et le nouveau (Grasset, 1963) ; Roman des origines et origines du roman (Grasset, 1972). / L. Goldmann, Pour une sociologie du roman (Gallimard, 1964). / A. Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman (Gallimard, 1964). / J. Ricardou, Problèmes du nouveau roman (Éd. du Seuil, 1967). / Cl. Lévi-Strauss, « Du mythe au roman » dans l’Origine des manières de table (Plon, 1968). / R. Marichal, « Naissance du roman », dans Entretiens sur la renaissance du xiie siècle (Mouton, 1969). / J. Kristeva, le Texte du roman (Mouton, 1969) ; Séméiôtiké. Recherches pour une sémanalyse (Éd. du Seuil, 1969). / M. Zeraffa, Personne et personnage. Le romanesque des années 1920 aux années 1950 (Klincksieck, 1969) ; Roman et société (P. U. F., 1971). / G. Dumézil, Du mythe au roman (P. U. F., 1970). / G. Jean, le Roman (Éd. du Seuil, 1971). / R. Bourneuf et R. Ouellet, l’Univers du roman (P. U. F., 1972). / Analyses du roman, numéro spécial de Littérature (Larousse, 1972).

romance

Forme vocale issue des chansons de toile des troubadours et des trouvères.



Introduction

Le sujet de la romance doit être « naïf et attendrissant » (Marmontel). Cette forme de la chanson est soumise à certaines règles. Elle est divisée en stances ; la musique se répète à chaque strophe et doit s’adapter au caractère des paroles.

La romance comporte trois genres différents : narratif (le poète raconte une succession d’événements), dramatique (mise en scène de plusieurs personnages qui parlent et agissent) et lyrique (le poète parle pour son compte). Elle se rattache à la chanson littéraire, car elle est due en général à la collaboration d’un poète et d’un musicien. Cependant, quelques romances furent chantées sur des « timbres ».

Si certaines reverdies médiévales, certaines chansons tendres et pastorales des xvie et xviie s. peuvent être considérées comme des romances, celles-ci ne connaîtront le succès populaire qu’à la fin du xviiie s., pour trouver leur plein épanouissement sous le premier Empire et à la période romantique : 250 000 romances sont vendues en 1845, et, dès 1836, Ma Normandie (Frédéric Bérat) a été imprimée à 40 000 exemplaires.

En 1781, une œuvre posthume de J.-J. Rousseau, les Consolations des misères de ma vie, qui contient de nombreuses romances, connaît un tel succès qu’elle est rééditée en 1788.

Au milieu du xixe s., la romance cède la place à la mélodie, qui, à ses débuts, présente beaucoup d’analogie avec elle (Berlioz, Gounod). Certaines mélodies gardent encore le caractère de la romance : les premières mélodies de G. Fauré*, certaines œuvres de Reynaldo Hahn (1875-1947), de C. Franck*, de Charles Kœchlin (1867-1950), de Cécile Chaminade (1861-1944), etc.

La mélodie appartenant au domaine de la musique de chambre, la romance trouve un refuge au café-concert*, dans les cabarets artistiques, plus tard au music-hall* et dans certains films. Le premier film parlant français, Sous les toits de Paris (R. Clair, 1930), popularise une romance de Moretti et R. Nazelles ; de même, le film 14-Juillet (1932) fait connaître À Paris dans chaque faubourg (M. Jaubert - R. Clair).

Après la période yé-yé, il semble que le répertoire actuel des jeunes chanteurs s’oriente de plus en plus vers des chansons qui peuvent être considérées comme des romances (Je n’aurai pas le temps, M. Fugain - P. Delanoé).


Les grands romancistes (milieu du xviiie s. et xixe s.)

Parmi les principaux auteurs de romances, il faut citer Marmontel, Florian, Parny, A. Berquin, Moncrif, Marceline Desbordes-Valmore, Chateaubriand, H. Moreau, Paul de Kock, etc. Les grands compositeurs ne dédaignèrent pas ce genre prétendu mineur : Gossec*, Grétry*, N. d’Alayrac, F. Devienne, Cherubini*, E. Méhul, Boieldieu, N. Isouard, E. Auber, etc. D’autres compositeurs de moindre renommée ont laissé des œuvres charmantes : Beffroy de Reigny, J. M. Beauvarlet-Charpentier, Gervais François Couperin, M. P. Dalvimare, F. J. Nadermann, G. P. A. Gatayes, Castil-Blaze, Camille Pleyel, R. N. C. Bochsa, A. Grisar, J. D. Doche, etc. Les romances les plus représentatives restent la Romance du chevrier (Plaisir d’amour, Florian-J.-P. Martini), le Montagnard émigré (Chateaubriand - J.-B. Bédard) et l’Hospitalité (Il pleut, il pleut bergère, Fabre d’Églantine-Victor Simon). Certains compositeurs se sont fait de la romance une spécialité : Hortense de Beauharnais, P. Gaveaux, P. J. Garat, Coupigny, Romagnesi, G. Blangini, Pradher, Sophie Gail, F. Bérat, L. J. Abadie, Wilhem, de Beauplan, Marie Nodier, Pauline Duchambge, Paul Henrion, Étienne Arnaud, Loïsa Puget, et, au xxe s., Federico Mompou.