Rhône (le) (suite)
Disposant de plus de 7 000 hectares, avec possibilité d’extension sur 8 000 autres hectares, le complexe de Fos constitue un pôle d’attraction qui concentrera vers 1985 une population de 400 000 personnes et s’intègre dans les plans d’extension de la métropole marseillaise. Avec un trafic de 96 Mt en 1975 qui leur donnent cependant le second rang en Europe (109 Mt en 1974), reliés au Rhône par les écluses de Port-Saint-Louis puis par le canal d’Arles à Bouc aménagé, les ports marseillais vont pouvoir disposer d’une voie d’eau à grand débit donnant accès, d’ici quelques années, aux pays rhénans et dont le trafic pourrait atteindre une quinzaine de millions de tonnes ; le long de cette voie d’eau commencent à s’installer des industries nouvelles qui tirent parti des possibilités de transport et d’alimentation en eau et en énergie, celle-ci devant provenir également des installations thermiques classiques et nucléaires prévues le long du Rhône. L’axe Rhône-Saône devient ainsi l’axe du développement du Sud-Est français qui unit l’« Europort du Sud », pendant méridional de Rotterdam, à l’arrière-pays lyonnais au sein du « Grand Delta » ; le choix fait par Thyssen de participer à la sidérurgie de Fos plutôt que de poursuivre son développement à Duisburg-Ruhrort témoigne d’une force d’attraction rivalisant avec celle des pays rhénans et qui s’appuie sur le récent essor démographique des régions rhodaniennes, dont la population croît désormais à un rythme supérieur à la moyenne nationale. Cet essor rapide implique cependant que soit apporté un soin particulier à la sauvegarde de l’environnement.
J. R.
➙ Camargue / Lyon / Marseille.
D. Faucher, l’Homme et le Rhône (Gallimard, 1968). / J. Bethemont, le Thème de l’eau dans la vallée du Rhône (thèse, Saint-Étienne, 1972). / G. Demarcq, Lyonnais, vallée du Rhône. De Mâcon à Avignon (Masson, 1973). / J. Ritter, le Rhône (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1973). / J.-M. Delettrez, le Rhône. De Genève à la Méditerranée (Arthaud, 1974).
