Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Rhodésie (suite)

La ruée vers l’or a été le moteur de la colonisation de la Rhodésie du Sud. Actuellement, la production d’or est retombée autour de 15 tonnes par an. La Rhodésie est le troisième producteur mondial du chrome (280 000 t). La principale richesse minérale demeure toutefois l’amiante, produite presque en totalité par la mine de Shabani au sud de Gwelo (80 000 t). La Rhodésie produit aussi de l’étain, de l’argent, du cuivre, du mica et du minerai de fer (450 000 t de métal contenu). Le bassin charbonnier de Wankie, dans l’ouest du pays, fournit 3 Mt. L’un des plus importants barrages du monde a été construit sur le Zambèze à Kariba, créant un lac de retenue long de 280 km. L’énergie électrique produite (plus de 5 TWh) alimente l’industrie rhodésienne, mais aussi le Copper Belt zambien.

L’industrie emploie environ 130 000 ouvriers et employés. La métallurgie lourde est en cours de développement à Redcliff, près de Que Que. Le ferrochrome est produit à Gwelo. Les industries légères se groupent autour de Salisbury et de Bulawayo (produits alimentaires, boissons, tabac, etc.) et de Gatooma (industries textiles).

La Rhodésie possède un réseau ferré relié aux réseaux sud-africain et zambien. La région du haut Veld est reliée par voie ferrée au port de Beira, principal débouché de la Rhodésie sur la mer, et à Lourenço Marques.

Depuis la déclaration unilatérale d’indépendance, la Rhodésie subit un blocus international qui a des conséquences graves sur son économie, malgré la poursuite de relations économiques normales avec la république d’Afrique du Sud et le Mozambique.

Avant 1965, l’essentiel du commerce extérieur se faisait avec la Grande-Bretagne ; la république d’Afrique du Sud et les États-Unis venaient en seconde et en troisième position. Aux importations figuraient surtout de l’outillage, des véhicules, des tissus et des produits pétroliers. Aux exportations, le tabac venait en tête, suivi par l’or, l’amiante, le chrome et les cuirs. Il semble qu’actuellement la république d’Afrique du Sud soit devenue le principal partenaire économique.

R. B.

 P. Mason, The Birth of a Dilemma : the Conquest and Settlement of Rhodesia (Londres, 1958). / N. Sithole, African Nationalism (Londres, 1959 ; nouv. éd., 1968). / T. R. M. Creighton, The Anatomy of Partnership. Central Southern Rhodesia and Central African Federation (Londres, 1960). / A. J. Hanna, The Story of the Rhodesias and Nyasaland (Londres, 1960 ; 2e éd., 1965). / C. Leys et C. Pratt, A New Deal in Central Africa (Londres, 1960). / W. J. Barber, The Economy of British Central Africa (Londres, 1961). / O. Guitard, les Rhodésies et le Nyassaland (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1964). / A. J. Wills, An Introduction to the History of Central Africa (Londres, 1964 ; 2e éd., 1967). / R. Battistini, l’Afrique australe et Madagascar (P. U. F., coll. « Magellan », 1966). / S. J. Samkange, Origins of Rhodesia (Londres, 1968).

Rhodophycées

Algues rouges, dont la couleur est due à la présence, en plus de la chlorophylle et des pigments jaunes habituels, de deux pigments particuliers, la phycocyanine, bleue, et la phycoérythrine, rouge. (On ne retrouve ces deux pigments, en abondance comparable, que chez les Algues bleues, ou Cyanophycées, mais, chez les Rhodophycées, la couleur résultante est presque toujours nettement rouge violacé.)


Cette classe comprend des espèces très nombreuses, surtout marines, et qui prennent toutes sortes d’aspects : filaments isolés ou en faisceaux, croûtes, lames, corps massifs, ensembles complexes parfois en réseaux. La présence de calcaire est de règle dans certains groupes ; il peut s’agir de cristaux lâchement disposés entre eux et donnant alors, seulement, une couleur blanchâtre à la plante, mais chez les Corallinacées et les Peyssonéliacées l’incrustation est telle que les thalles ressemblent souvent plus à des cailloux qu’à des plantes.


Anatomie des Rhodophycées

Les deux subdivisions faites à l’intérieur de la classe se distinguent bien par leur anatomie. Chez les Bangiées, les cellules, après division de la cellule mère, se séparent complètement par une membrane ; chez certains genres, les cellules se libèrent même l’une de l’autre (état unicellulaire). Chez les Floridées, au contraire, les cellules restent unies entre elles par une formation très spéciale, la synapse, sorte de plasmodesme volumineux, complexe et unique pour chaque division, formation que l’on ne retrouve guère — et encore sous une forme assez différente — que chez les Champignons supérieurs. La présence de cette synapse crée un lien obligatoire entre les cellules filles, ce qui fait que tout le thalle sera constitué de files de cellules ramifiées, dont l’origine peut être retrouvée même sans étude du développement, grâce à la succession de ces synapses. Des complications interviennent cependant par formation de « synapses secondaires » et par fusions entre les cellules, autre trait original des Floridées.


Reproduction et cycle

Bien que l’anatomie soit déjà remarquable, c’est surtout par leur reproduction que les Rhodophycées sont des plantes très curieuses. On retrouve évidemment chez elles les principales phases génétiques du cycle sexué, méiose et fécondation, mais le cycle biologique n’est pas superposable simplement au cycle digénétique des Algues brunes ou des plantes vertes. Dans ce dernier cas, en effet, des pieds haploïdes donnent des gamètes qui fusionnent pour former un œuf, lequel se développe en une plante diploïde dont certaines cellules subissent la méiose pour fournir des spores haploïdes qui germent à leur tour en redonnant les gamétophytes dont on est parti. Chez les Rhodophycées, il existe aussi de tels gamétophytes, qui disséminent de petits gamètes mâles dépourvus de flagelle ; ils portent également des gamètes femelles, surmontés chacun d’un trichogyne, cellule en forme de poil sur laquelle se fixera le gamète mâle et qui permettra à ce gamète de rejoindre le noyau femelle. Cette « trichogamie » n’est pas sans analogie avec la formation des tubes polliniques chez les plantes supérieures, mais ici c’est la partie femelle qui fabrique l’élément conducteur. Après fusion des noyaux, l’œuf résultant reste fixé sur la plante mère et il germe sur place en une plantule, le gonimoblaste, ou carposporophyte ; chez les formes inférieures, cette plantule est simplement portée par la plante mère, mais chez les espèces plus évoluées elle devient parasite ; des cellules fusionnent, notamment des cellules filamenteuses, et déversent dans des cellules de la plante mère gamétophytique des noyaux diploïdes provenant du noyau de l’œuf. On observe de nombreuses variantes dans la manière dont se font ces fusions.