Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

revue (suite)

Tout cela, dira-t-on, relève de l’histoire littéraire, non de l’histoire de la littérature, qui ne connaît que des individus (ceux précisément qui sont « sortis » de leur époque) et des chefs-d’œuvre (qui ne bougeront plus). C’est cet a priori que la lecture des revues remet en question en montrant à quel point aucune écriture n’est vraiment solitaire, à quel point aucune version n’est réellement définitive. Il faut des revues, disait Jean Paulhan, on y apprend à écrire. On y apprend aussi à lire.

D. H.

 L’Europe savante (La Haye, 1718-1720 ; 12 vol.) / A. Nettement, Histoire politique, anecdotique et littéraire du « Journal des débats » (Paris, 1838 ; 2e éd. 1842, 2 vol.). / E. Hatin, Histoire politique et littéraire de la presse en France (Poulet-Malassis et De Boise, 1859-1861 ; 8 vol.). / Les Petites Revues. Essai de bibliographie, préf. de R. de Gourmont (Mercure de France, 1900). / C. Des Granges, la Presse littéraire sous la Restauration, 1815-1830 (Mercure de France, 1907). / H. M. King, les Doctrines littéraires de « la Quotidienne », 1814-1830 (Champion, 1921). / D. Svetozar Petri, le Groupe littéraire de la Minerve française, 1818-1820 (De Boccard, 1928). / C. Beuchat, la Revue contemporaine, 1885-1886 (Champion, 1933). / K. Jones, la Revue britannique. Son histoire et son action littéraire, 1825-1840 (Droz, 1939). / T. R. Palfrey, le Panorama littéraire de l’Europe (1833-1834) ; Une revue légitimiste sous la monarchie de Juillet (Evanston, Illinois, 1950 ; nouv, éd., New York, 1970). / R. Arbour, les Revues littéraires éphémères paraissant à Paris entre 1900 et 1914 (Corti, 1956). / A. B. Jackson, la Revue blanche, 1889-1903 (Lettres modernes, 1960). / J. Kitchin, Un journal « philosophique » : la Décade, 1794-1807 (Minard, 1965). / V. Gartenfeld, l’Arche. Geschichte, Ziele und Funktion einer « revue littéraire » in den Übergangsjahren 1944-1947 (Tübingen, 1968). / J.-M. Plau et A. Vasseur, Bibliographie des revues et journaux littéraires des xixe et xxe siècles, t. I (Chronique des lettres françaises ; 1973).

Reykjavík

Capit. de l’Islande ; 90 000 hab.


Reykjavík est le siège du parlement et de la Cour suprême de justice, des évêchés catholique et luthérien, de l’université et de divers instituts. Ville industrielle, avec des chantiers navals et des usines alimentaires et de traitement du poisson, c’est aussi le premier port de pêche de l’Islande (env. 100 000 t de poisson par an, pour l’essentiel des morues). Au sud de Reykjavík, près d’Hafnarfjörður, est installée une importante raffinerie d’aluminium.

Reykjavík dispose du port de commerce le plus important de l’île, assurant les liaisons maritimes internationales et tête de ligne pour tous les services maritimes côtiers. L’aéroport, dont les services rayonnent sur tout le pays, est doublé pour le trafic international par celui de Keflavík, à une cinquantaine de kilomètres de la ville.

La ville est située par 64° 10′ de lat. N., sur une rive basse de la côte occidentale, au fond sud-est de la large baie de Faxaflói, entre la petite péninsule d’Akranes et le Hvalfjörður au nord, la longue et grande péninsule de Reykjanes au sud. Reykjavík est installée sur l’une des zones volcaniques actives qui traversent l’Islande du nord-est au sud-ouest, ce qui entraîne la présence de nombreux solfatares et sources d’eau chaude autour de la ville. La « Hitaveita Reykjavíkur » est un réseau de distribution qui assure toute l’année le chauffage à domicile des habitants de la ville et des nombreuses serres de fleurs et légumes qui l’entourent.

C’est le volcanisme qui a donné son nom à Reykjavík : « la baie des fumées ». Les premiers colonisateurs vikings qui débarquèrent dans l’île vers 874 s’installèrent sur son site. Pendant des siècles, ce ne fut qu’une petite agglomération de pêcheurs et marchands avec quelques maisons de bois groupées autour du petit port et d’une modeste église. Au début du xixe s., après les catastrophes démographiques provoquées par les éruptions volcaniques dans l’île, Reykjavík n’avait plus que 300 habitants. En 1900, avec le développement de la pêche, des industries et des relations maritimes, la ville comptait 9 000 habitants. En 1918, l’Islande étant totalement autonome, le rôle de Reykjavík grandit. En 1944, la ville devenait capitale et comptait alors 50 000 habitants.

Reykjavík, face à la mer au nord et au nord-ouest, s’étire vers l’est. La partie la plus ancienne s’étend sur quelques centaines de mètres entre le fond du port et le petit lac Tjörnin au centre de l’agglomération. Les traditionnelles maisons basses dans ce quartier, où les rues se coupent à angle droit, voisinent avec les grands immeubles d’affaires ou de l’administration. Au centre du quartier se trouve l’« Austursvöllur », vaste place carrée ornée d’un square, bordée par la cathédrale luthérienne. À côté s’élève le parlement, construit en 1881 en basalte sombre. L’hôtel de ville se localise aussi à proximité de la place.

Au sud du lac se trouvent les bâtiments de l’université (fondée en 1911) avec la bibliothèque, les résidences universitaires. À proximité s’élève la Maison nordique de la culture, édifiée en 1968 par Alvar Aalto.

J. G.

Reynolds (sir Joshua)

Peintre anglais (Plympton, Devonshire, 1723 - Londres 1792).


Son père, Samuel Reynolds, directeur d’institution, contrarie d’abord sa vocation, pensant pour lui à la médecine, mais, finalement, il peut aller en 1740 à Londres, chez Thomas Hudson (1701-1779), un portraitiste mondain qui enseigne cependant un art rigoureux. Il a dix-sept ans.

Il y reste vingt-deux mois, copiant les Italiens, notamment le Guerchin. Revenu au pays natal, il ne tarde pas à s’y faire quelque renommée, travaillant d’abondance (on lui prête soixante-dix œuvres en un an) et bien accueilli par les notables. En 1744, il retourne à Londres, où il reste deux ans et où il commence vraiment sa carrière de portraitiste. En 1746, la mort de son père le rappelle au pays, puis il s’établit dans les environs de Plymouth, à Devonport. Trois ans durant, il travaille assez irrégulièrement, voit les tableaux d’un peintre local, William Gandy (1660-1729), dont la manière vigoureuse l’inspire. En 1749, il fait une connaissance qui aura beaucoup d’importance, celle du commodore Augustus Keppel (1725-1786), dont le navire de guerre le Centurion va en Italie et qui l’emmène. Aux nombreuses escales, il multiplie les portraits. De Minorque, il gagne Livourne et Florence, puis Rome, où il séjourne deux ans, copiant le Guide, Rubens, Titien. Il repart pour Londres en 1752, s’attardant sur le chemin à Assise, Pérouse, Arezzo, Bologne, Parme, Venise, enfin à Lyon et à Paris.