Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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réserves biologiques (suite)

La différenciation, chez les animaux, des tissus adipeux de réserves au service de l’organisme exige que leurs cellules — adipocytes — soient informées de l’état nutritionnel de l’organisme et réagissent rapidement à une demande énergétique par une mobilisation de leurs acides gras. Un mécanisme complexe mettant en jeu les systèmes nerveux et surtout hormonal assure cette fonction. De façon schématique, alors que l’insuline commande l’utilisation des sucres et leur transformation en acides gras, l’adrénaline commande au contraire la libération des acides gras des triglycérides des réserves adipeuses et leur mise en circulation. Remarquons que, lorsque cela est nécessaire, l’accélération des débits circulatoire et respiratoire participe au même objectif de satisfaction du besoin énergétique.

L’oxygène étant généralement indispensable, qu’en est-il des réserves d’oxygène de l’organisme ? Ces réserves sont infimes (chez l’Homme, 2 litres dissous ou combinés à l’hémoglobine du sang et à la myoglobine du muscle) et doivent être très rapidement renouvelées.


Autres réserves

L’animal adulte ne dispose pas de réserves protéiques. Par contre, les organismes végétaux en développement en disposent dans les graines en vue de la germination. Ces réserves protéiques se présentent sous forme de grains d’aleurone dans les cellules ; le gluten du blé en est un exemple.

Les réserves de nutriments nécessitent pour leur utilisation des facteurs coenzymatiques, dont beaucoup sont des dérivés de vitamines. Les réserves de vitamines sont très variables selon leur nature. Localisées dans les fruits ou les graines chez les végétaux, elles se trouvent généralement dans le foie chez les animaux. Le foie des Mammifères détient un stock de vitamine A dont le terme d’utilisation est de un à deux ans. En raison d’une concentration d’utilisation métabolique infime, la réserve hépatique de vitamine B 12 est à échéance encore plus longue, de dix à vingt ans.

En ce qui concerne les constituants minéraux, la réserve structurale osseuse de calcium est énorme (1,5 kg chez l’Homme). En fait, le calcium osseux, malgré un apport exogène optimal, est constamment recyclé dans l’organisme. Par contre, les réserves minérales mobiles, comme l’eau et les ions dissous, sont très faibles, aussi bien chez les végétaux que chez les animaux. Leur apport régulier est donc fondamental pour la vie des organismes.


Conclusion

Une vue d’ensemble des formes chimiques et des localisations anatomiques des réserves chez les êtres vivants met en évidence une certaine variabilité. Il ressort, cependant, de façon générale, que ces réserves, aussi bien énergétiques que structurales, caractérisent, plus que l’adulte, l’organisme prêt à se développer : graine de végétal, œuf d’animal. Encore doit-on remarquer que les réserves (albumine, lipides), bien qu’à sa disposition, sont, en fait, extérieures à l’organisme en développement.

Plus qu’au service de l’individu, la différenciation des réserves nutritionnelles apparaît au service de l’espèce, permettant sa perpétuation. Par son alimentation quotidienne, l’Homme a détourné à son avantage cette finalité des graines et des fruits végétaux. Il convient, toutefois, de ne pas rompre, par une expansion démographique non contrôlée, l’équilibre entre les besoins de consommation humaine et la production de ces réserves végétales.

M. P.

➙ Amidon / Glucides / Lipides / Métabolisme / Nutrition / Protides.

 C. Kayser (sous la dir. de), Physiologie, t. II (Flammarion, 1963 ; nouv. éd., 1970). / H. Laborit, les Régulations métaboliques (Masson, 1965).

réservoir

Capacité d’un volume déterminé apte à recevoir, à emmagasiner, à conserver à l’abri et à distribuer à la demande un fluide, liquide ou gazeux, destiné à être utilisé dans des conditions et des modalités déterminées. (S’il s’agit de matières solides, en général granuleuses ou pulvérulentes, telles que les grains, le ciment, etc., la capacité porte le nom de silo.)



Réservoir d’eau potable

C’est une capacité close constituant, en premier lieu, un volant entre l’acheminement des eaux captées — et éventuellement traitées — et le réseau de distribution pour tous usages collectifs (alimentation, lavages, hygiène, réserve d’incendie et parfois usages industriels). D’autre part, grâce au réservoir, on peut mettre sous pression de l’eau distribuée pour en permettre le soutirage par vannes ou robinets, soit en cas d’incendie, soit aux divers étages des immeubles desservis. On choisit comme emplacement un point haut, s’il en existe, ou l’on édifie un réservoir aérien à une hauteur suffisante. L’amenée des eaux à un niveau à peu près constant dans le réservoir se fait par pompage et refoulement. Le départ s’effectue par une canalisation comportant une dérivation placée en deux branches, munies chacune d’une vanne, l’une pour la distribution courante, l’autre utilisée en cas d’incendie. Pour ce dernier usage, la réserve d’eau est maintenue constante et est fixée en France à 120 m3.


Capacité et altitude du niveau d’eau

S’il fallait ne tenir compte que de la distribution journalière, il suffirait, grâce aux moyens de pompage, de donner au réservoir un volume égal au quart ou au tiers de cette consommation journalière. Mais de multiples incidents peuvent provoquer un arrêt prolongé de l’adduction : accidents de pompage, pénurie d’eau au point de captage, etc. Aussi choisit-on en général la moitié de la plus grande consommation journalière (plus les 120 m3 de réserve en cas d’incendie). La cote du plan d’eau dans le réservoir est choisie de telle sorte que la pression hydrostatique, calculée à partir du radier de l’ouvrage, surpasse de 10 m le point le plus haut à alimenter ; à l’arrivée, au niveau du sol, il faut compter de 18 à 20 m de pression d’eau pour un immeuble de quatre étages. S’il est unique, le réservoir doit être aussi près que possible du centre des immeubles à desservir, car les pertes de charge dans les canalisations croissent beaucoup aux heures de pointe. Mais d’autres considérations interviennent souvent, notamment le relief. Selon l’étendue, la forme, les différences d’altitude et l’importance de l’agglomération, on peut être conduit à utiliser, par exemple, trois réservoirs au lieu d’un seul, avec communication éventuelle d’un réservoir à l’autre. Les réservoirs uniques sont divisés en deux compartiments pour les mises en service séparées (cas de réparations, de vidage, de propreté).