Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Reptiles (suite)

Les Reptiles sont en majorité des animaux sédentaires qui n’effectuent pas de migrations, mais délimitent au contraire un domaine vital dont ils sortent peu. Ils sont, pour la plupart, solitaires et fortement agressifs envers leurs congénères. Il existe toutefois des exceptions, comme les rassemblements de Serpents au moment de l’hibernation (dans ce cas, les accouplements peuvent avoir lieu au réveil printanier, ce qui évite la recherche du partenaire sexuel) ou les colonies que constituent certaines espèces herbivores, comme les Iguanes des Galápagos. Quand la densité de population dans un biotope déterminé atteint un certain seuil, certaines espèces développent un comportement territorial ou une hiérarchie sociale, qui sont néanmoins relativement rares chez les Reptiles.

R. B.

➙ Caméléon / Crocodiliens / Dinosaures / Hattéria / Ichtyosaures / Lézards / Ptérosaures / Serpents / Théromorphes / Tortues.

 A. Bellairs, The Life of Reptiles (Londres, 1969 ; 2 vol.). / C. Gans, Biology of the Reptilia (Londres, 1969-70 ; 3 vol.). / P. P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. XIV, fasc. 2 et 3 : Classe des Reptiles (Masson, 1970 ; 2 vol.). / P. Janvier, le Monde des Reptiles (A. Michel, 1973).

républicain (parti)

Un des deux grands partis politiques américains.


Pour un observateur étranger, le bipartisme aux États-Unis reste mystérieux. Quelle différence sépare les républicains des démocrates ? Les symboles ne sont pas semblables (l’âne pour ceux-ci, l’éléphant pour ceux-là), mais les deux partis se sont organisés sur le même modèle et les conventions nationales qu’ils tiennent tous les quatre ans pour désigner leur candidat à la présidence se ressemblent à quelques nuances près. L’idéologie joue dans les programmes un rôle limité : les plates-formes électorales sont vagues et cherchent à attirer le plus grand nombre d’électeurs. Aucun des deux partis ne met en question la Constitution, aucun ne refuse de subir la loi de la majorité ni de respecter les droits de la majorité, aucun ne recommande l’usage de la violence ni ne conteste le droit de l’individu à la réussite économique et sociale, la liberté de la presse et des réunions publiques, la nécessité de la libre entreprise, le caractère sacro-saint de la propriété. Bonnet blanc et blanc bonnet ?


Le parti jusqu’en 1953

En fait, les apparences sont trompeuses : par son histoire comme par ses tendances actuelles, le parti républicain ne se confond pas avec son rival. Il naît d’une crise. Au milieu du xixe s., les Américains sont profondément divisés sur la question de l’esclavage. D’un côté, les démocrates, réorganisés et revivifiés au temps du président Andrew Jackson*, inclinent de plus en plus vers les « slavocrates », le poids du Sud se renforce considérablement. D’un autre côté, les whigs, ou républicains-nationaux, qui depuis 1834 combattent Jackson et les jacksoniens, se divisent en une aile sudiste — les whigs du coton —, de plus en plus attirée par les démocrates, et une aile nordiste — les whigs de la conscience —, qui se rapproche des abolitionnistes. Cessant de nationaliser la vie politique, les partis se « sectionnalisent ».

À partir de 1852, le parti whig se décompose tout à fait ; plusieurs petites formations politiques cherchent à prendre sa place. En 1854, la loi du Kansas-Nebraska (Kansas-Nebraska Bill), qui laisse, en violation du compromis du Missouri (1820), aux habitants de ces territoires le droit de décider s’ils auront ou non des esclaves, déclenche chez les abolitionnistes du Nord et de l’Ouest un mouvement spontané de protestation. Au cours d’une réunion publique qui se tient à Ripon (28 févr. 1854) dans le Wisconsin, d’anciens whigs, des abolitionnistes de toutes origines, et des démocrates indépendants décident de s’unir contre cette mesure législative et se donnent l’appellation de républicains.

Leur programme unit deux thèmes de revendications. Le premier se résume dans une opposition à l’esclavage ; mais si les « radicaux » veulent libérer partout et immédiatement les esclaves noirs, les « modérés » acceptent que le Sud conserve son institution particulière tout en refusant de la laisser s’implanter sur les terres nouvelles de l’Ouest. Le second thème touche à la vie économique : le Nord-Est, industriel, réclame des droits de douane protectionnistes, et l’Ouest, agricole, des moyens de transport et des terres à bon marché. Aussi le parti inscrit-il dans son programme l’attribution gratuite d’un homestead, c’est-à-dire d’une parcelle de terres publiques de 160 acres, à tout fermier qui s’engage à la mettre en culture, la construction d’un chemin de fer transcontinental et l’élévation des barrières douanières. En 1856, il présente un candidat, John C. Frémont, aux élections présidentielles et obtient la majorité des voix dans 11 États (sur 31), tous situés dans le Nord et l’Ouest.

Quatre ans après, plus raisonnable et modéré, Abraham Lincoln* profite de la division des démocrates et, avec 38 p. 100 des suffrages populaires, devient président des États-Unis. Un républicain au pouvoir ! Onze États du Sud font sécession (v. Sécession [guerre de]). Le conflit dure quatre ans (1861-1865) ; le parti républicain sauvegarde l’Union et en profile pour faire passer dans les actes l’essentiel de son programme.

Dès lors, il est assuré d’une supériorité incontestable sur son adversaire. Jusqu’en 1913, tous les présidents sont républicains, à l’exception de Stephen Grover Cleveland* (élu en 1884 et réélu en 1892) ; puis, de 1921 à 1933, c’est de nouveau le « parti de Lincoln » qui est au pouvoir. Mais, depuis 1865, il a évolué...

De 1865 à 1870, les « radicaux » l’emportent et s’efforcent d’imposer leur idée de la reconstruction, le président Andrew Johnson, qui fait mine de leur résister, est mis en accusation et acquitté de très peu (1868). Puis minoritaires au sein de leur propre parti, ils laissent la place aux partisans de la réconciliation : « agiter la chemise sanglante » devient vite de très mauvais goût ; les industriels, les financiers, le monde des affaires mettent au second plan le problème noir et abandonnent le Sud au parti démocrate : ils se préoccupent surtout du développement économique des États-Unis. Quant aux fermiers de l’Ouest, cessant de craindre la concurrence servile, ils se lancent dans la production à outrance avec l’inévitable menace de la surproduction. La différence entre républicains et démocrates s’estompe ; elle demeure toutefois sur quelques points : les premiers sont protectionnistes et veulent une monnaie solide, fondée sur le monométallisme ; les seconds préfèrent l’abaissement des droits de douane et ne restent pas insensibles aux arguments des bimétallistes. Au début du xxe s., le vent du progressisme redonne vie chez les républicains à une aile « radicale » qui veut un renouveau de la vie politique et économique et trouve un leader en la personne de Théodore Roosevelt*. Le parti éclate en 1912, puis refait son unité, avant de connaître une nouvelle scission en 1924. De fait, il s’endort sur la prospérité du pays. Quand survient la crise de 1929, il n’est pas prêt à réagir ; le pouvoir l’a usé ; ses leaders ont peu d’imagination et encore moins d’audace ou de dynamisme. L’initiative passe alors aux démocrates (1933), remarquablement conduits par Franklin D. Roosevelt*. Les républicains glissent de plus en plus vers la droite et pendant vingt ans sont écartés du pouvoir. L’accession de D. D. Einsenhower* à la présidence en 1953 correspond au renouvellement, à la mise à jour du Grand Old Party (GOP).