Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

renflouement (suite)

Renflouement par levage extérieur

On peut utiliser dans ce cas soit des engins de levage flottants ou terrestres, par l’intermédiaire d’élingues fixées à l’épave, soit des chalands de relevage dont on utilise la force qui résulte de leur flottabilité (par le jeu des marées ou par déballastage), à l’aide d’élingues passant sous la coque, soit encore des flotteurs extérieurs ou intérieurs gonflés à l’air comprimé et que l’on fixe au navire.


Utilisation de la force de flottabilité propre de l’épave

Toutes les ouvertures de la coque sont d’abord obstruées par des scaphandriers au moyen de panneaux en bois, de batardeaux en ciment coulé ou de plaques d’acier soudées. On procède ensuite au pompage de l’eau séjournant à l’intérieur de l’épave et à son remplacement par de l’air. L’efficacité du pompage peut être augmentée par injection d’air comprimé. Il est prudent de vérifier au préalable la stabilité de l’épave et, éventuellement, de prendre des dispositions pour l’augmenter, afin d’éviter son chavirement lors de sa remise à flot.


Combinaison des deux méthodes précédentes

L’épave, d’abord allégée au moyen de flotteurs ou remise en flottabilité, est soulevée par des engins de levage. Si elle est couchée sur le fond, on la redresse au préalable, soit par pompage ou injection d’air supplémentaire d’un seul bord, soit par une action mécanique à l’aide de câbles de traction si l’on dispose de points d’appui assez résistants et si l’épave est émergeante ou immergée à une assez faible profondeur.


Destruction des épaves

L’épave à détruire est fractionnée par découpage au moyen de chalumeaux sous-marins ou à l’aide d’explosifs. Les tronçons sont ensuite remontés au moyen d’engins de levage ou de flotteurs, puis enlevés. L’épave peut aussi être enfouie dans le sol, soit naturellement sous l’effet des courants, soit par basculement dans une fosse réalisée par dragage, ou bien encore au moyen de charges d’explosifs qui l’aplatissent sur le fond et l’y enfoncent.


Renflouement des navires échoués

Si l’échouage, sur fond mou par exemple, n’a pas causé d’avarie au navire, son renflouement peut s’effectuer en profitant d’une marée plus forte, en allégeant le navire ou en utilisant des remorqueurs. Sur fond rocheux, des déchirures de la coque entraînant son envahissement peuvent se produire. Le navire est alors assimilable à une épave émergeante. On peut procéder à la réparation provisoire des avaries et utiliser ensuite l’un des procédés de renflouement des épaves. Sur un fond dur de longueur insuffisante, le navire risque de se briser si le flot baisse et l’on peut être amené, après des réparations provisoires, à renflouer séparément les deux tronçons du navire.

E. C.

➙ Remorquage maritime / Réparation navale / Sauvetage.

 J. Chapon, Travaux maritimes, t. II (Eyrolles, 1966 ; nouv. éd., 1972).

Renne

Mammifère ruminant de la famille des Cervidés (Rangifer tarandus).


Il occupe une place un peu à part dans cette famille, car les femelles y portent les bois comme les mâles.


Description

Cet animal a une taille moyenne de 135 à 220 cm de long, une hauteur de 80 à 150 cm pour un poids de 60 à 300 kg. Les mâles sont plus longs et plus lourds que les femelles.

Le Renne a une tête lourde, portée bas quand il marche. Son museau est poilu jusqu’à son extrémité. Ses yeux sont grands, ses larmiers (glandes sous-orbitales) sont peu apparents. Il porte sur la tête des bois très caractéristiques : insérés sur le frontal par un pivot (ou « meule ») très court, ces bois forment un arc à concavité antérieure : ils peuvent atteindre chez les grands mâles près de 1,50 m de haut. Chaque bois est garni de plusieurs branches, ou andouillers. Sur les bois des grands mâles, on compte jusqu’à 130 pointes terminales.

La castration des mâles n’empêche pas l’évolution des bois, comme chez les Cerfs d’Europe ; ces bois restent alors simplement vêtus de velours (peau qui enveloppe les bois en évolution).

La chute des bois survient entre novembre et janvier, même pour les castrats. Les femelles les perdent aussitôt la mise bas, qui a lieu en juin. Les bois repoussent quinze jours après leur chute.

Le pelage du Renne est de couleur variable, en général marron grisâtre, mais plus clair en hiver. Dans le Grand Nord, il est presque blanc. C’est un pelage d’un moelleux extraordinaire, remarquablement isolant. Les mâles semblent avoir comme une crinière sous l’encolure.

Le Renne est plus bas sur pattes que les autres Cervidés ; son épaisse fourrure lui donne l’air trapu. Ses pattes sont munies de larges sabots médians grâce auxquels, avec l’aide de ses sabots latéraux, il marche sans trop enfoncer dans la neige ainsi que dans les sols mous des marécages. Cette disposition anatomique lui évite l’enlisement et en outre lui permet de nager avec facilité : la traversée de lacs ou de bras de mer ne le rebute pas.

Quand il marche, le Renne émet un bruit fort curieux à chaque fois qu’il plie une de ses pattes. Ce bruit ressemble à celui que fait une petite branche de bois sec que l’on casserait entre ses mains.


Distribution géographique

Le Renne était très répandu en Europe au Paléolithique supérieur. C’était probablement le gibier le plus à la portée et le plus profitable pour les hommes de cette époque, qui utilisaient tout l’animal : peau, fourrure, viande, os, bois, avec lesquels ils faisaient des outils. Certains de ces bois ont été retrouvés gravés et sculptés ; ils nous ont donné un fidèle témoignage de la vie et des mœurs de cette époque, que les préhistoriens ont appelé l’âge du Renne. Dans les grottes de Dordogne, on a aussi retrouvé de grandes fresques reproduisant des scènes de chasse.

L’habitat du Renne est le Grand Nord, par-delà le cercle polaire, c’est-à-dire les toundras et les forêts d’Europe, d’Asie et d’Amérique.