Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Renard (suite)

Son habitat est un terrier qui est souvent partagé avec un autre animal, un Blaireau parfois. Il s’installe volontiers dans un terrier de Lapin, qu’il se charge d’agrandir à sa convenance. De toute façon, ce terrier a toujours plusieurs issues. Près de l’entrée, le Renard a un poste un peu élevé, d’où il peut surveiller ce qui se passe à l’extérieur : c’est la « maire » ; puis une galerie plus ou moins longue conduit à une chambre à provisions, « la fosse » ; un peu plus loin se trouve le nid (comme il est situé au fond, on l’appelle aussi l’« accul »). Toutes ces chambres communiquent entre elles par de longues galeries judicieusement disposées : ce sont les « fusées ».

Rôdant de jour en quête de nourriture, le Renard marche au trot ; c’est là son allure normale. Mais c’est surtout à la tombée du jour qu’il chasse les petits Rongeurs : Souris, Rats, Campagnols, Écureuils, Lapins, Lièvres, des animaux de basse-cour quêtant leur nourriture en liberté (volailles), de jeunes agneaux aussi ; il apprécie moins les Insectivores (Taupes, Musaraignes), mais plus volontiers les Batraciens (Grenouilles, Crapauds) et les Escargots quand il n’y a plus autre chose à manger. À la belle saison, il devient végétarien, il aime les fruits, les baies, les framboises, les mûres et surtout le raisin, dont il abîme les grappes pour y choisir les grains les plus mûrs, même la nuit.

On rencontre quelquefois des couples, mais le Renard vit plutôt solitaire en dehors de la période des amours, qui se situe de la fin de janvier au début de mars. Après une gestation de 49-55 jours, la renarde met bas de 3 à 12 petits ; la moyenne des nichées est de 5 petits. Ceux-ci naissent aveugles et ne commencent à voir clair que vers le 12e jour. La renarde les allaite avec soin, ses mamelles sont au nombre de trois paires pectorales et abdominales. Mais, de très bonne heure, elle leur fait manger de la viande prédigérée, qu’elle leur régurgite parfois devant le terrier. Le mâle ne semble pas toujours s’intéresser à ses petits.

Le cri du Renard est le glapissement ; c’est un aboiement rauque. L’animal émet aussi parfois un jappement répété plusieurs fois.

Quand la renarde joue avec ses petits, elle émet des gloussements de satisfaction. Si d’aventure un événement subit la dérange, elle émet un aboiement pour faire bondir rapidement les renardeaux vers le terrier.

Le Renard a une odeur musquée violente et très particulière qui le caractérise et qui s’établit quand l’animal devient adulte. Le terrier en est imprégné, les déchets alimentaires qui traînent devant le terrier également. C’est cette odeur très tenace qui le fait détecter par les Chiens.


Le Renard dans l’économie humaine

Le Renard est un animal de chasse, surtout en Angleterre, où on le chasse à courre.

Sur le continent européen, il a été aussi un animal de chasse. Sa fourrure est très estimée, mais ce sont surtout les Renards des régions circumpolaires qui sont à l’heure actuelle utilisés en pelleterie. L’élevage a subi des variations du fait des conditions de la mode.

En France, on considère le Renard comme un animal nuisible. En effet, il a introduit depuis mars 1968 une grave épizootie de rage*.

On détruit les Renards avec des pièges, des armes à feu en battues organisées, avec des appâts empoisonnés à la strychnine. Le procédé le plus efficace est le gazage des terriers à la chloropicrine, mais il faut pour cela un personnel très expérimenté.

P. B.

 R. Hainard, Mammifères sauvages d’Europe, t. I (Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1948 ; 2e éd., 1961). / A. Schmook, Vie et mœurs du renard (Payot, 1954). / S. Jacquemard, Des Renards vivants (Stock, 1969).

rendement d’une réaction

Rapport du nombre de moles obtenu d’un des produits de la réaction au nombre de moles que l’on obtiendrait de ce même corps si la réaction qui lui donne naissance était unique et totale (c’est aussi bien un rapport de masses).


Il est défini pour le produit recherché, par rapport à l’un des corps réagissants, ordinairement le plus coûteux ; ainsi, dans la préparation du chlore par le procédé Deacon, 4 HCl + O2 → 2 Cl2 + 2 H2O, le rendement est défini pour le chlore, par rapport à HCl introduit, l’oxygène étant celui de l’air.

Le rendement est donc un nombre, compris entre 0 et 1, égal à 1 dans le cas où la réaction est unique et totale, inférieur à 1 s’il existe des réactions parasites, ou encore si la réaction qui donne naissance au produit cherché est limitée et conduit à un équilibre chimique.

Dans ce dernier cas, très important, il est essentiel de connaître les facteurs dont dépend le rendement, et comment on peut améliorer celui-ci.

On peut d’abord faire abstraction du temps nécessaire pour atteindre l’équilibre, et supposer celui-ci réalisé. Le rendement correspondant, ρth, dit rendement à l’équilibre ou rendement théorique, dépend, pour une réaction donnée, de la température, de la pression, de la composition du mélange initial, suivant les lois qui régissent le déplacement de l’équilibre. Ainsi, en application de la loi de Van’t Hoff*, le rendement à l’équilibre est, à p constant, une fonction croissante de la température pour une réaction endothermique (par exemple C + CO2 → 2 CO [fig. 1]), décroissante pour une réaction exothermique (par exemple N2 + 3 H2 → 2 NH3). En application de la loi de Le Chatelier*, une augmentation de pression à T constant accroît le rendement d’une réaction qui s’effectue avec diminution du nombre de moles gazeuses (par exemple : synthèse de NH3 [fig. 2]). En application de la loi d’« action de masse », si le mélange est homogène et si v et T sont constants, un excès croissant de l’un des corps du premier membre (autre que celui par rapport auquel est défini le rendement) accroît le rendement à l’équilibre ; par contre, le rendement théorique ne dépend pas de la présence éventuelle de catalyseurs, puisque ceux-ci (v. catalyse) n’agissent pas sur la limite, mais seulement sur la vitesse avec laquelle elle est atteinte.