Ascomycètes (suite)
Classification des Euascomycètes
Pratiquement, l’organogénie de beaucoup d’Ascomycètes est encore imparfaitement connue, et les coupures systématiques proposées restent sujettes à révision. La plupart des auteurs s’accordent toutefois à reconnaître cinq groupes fondamentaux.
Les Plectomycètes sont caractérisés par leurs ascocarpes complètement clos, où les asques sont répartis irrégulièrement. À l’ordre des Eurotiales appartiennent les moisissures les plus connues, surtout sous leur forme conidienne (Penicillium, Aspergillus), et largement exploitées pour leurs propriétés antibiotiques* ou leur pouvoir fermentaire. On y rencontre également les Dermatophytes, agents de teignes ou de mycoses superficielles. Les Erysiphales sont des parasites obligatoires de végétaux, responsables des « blancs », ou oïdiums (Uncinula necator, agent de l’oïdium de la Vigne).
Les Loculoascomycètes sont répartis en plusieurs ordres selon la disposition des asques, isolés ou groupés dans les locules d’un stroma, et le développement plus ou moins important des tissus stromatiques ; chez les Pléosporales, le stroma fertile, réduit à une mince enveloppe, délimite un conceptacle qui ressemble à un véritable périthèce. À ce groupe appartiennent des parasites des plantes cultivées : les Venturia (agents de tavelures des arbres fruitiers), les Leptosphæria et Ophiobolus (piétins des céréales), Guignardia Bidwelli (black-rot de la Vigne), les Mycosphærella, etc.
Les Pyrénomycètes proprement dits, ascohyméniaux, comportent des espèces à périthèces charnus, de couleur claire (Nectria, agents des chancres des arbres fruitiers ; Hypomyces, parasites de Basidiomycètes), ou minces et foncés : Sordaricées coprophiles, Chatomium saprophytes sur des substrats cellulosiques. Chez les Xylariales, les périthèces sont enfoncés dans des stromas globuleux ou dressés. Ces stromas sont charnus chez les Clavicipitales, représentées par Epichlœ typhina, parasite des Graminacées, Claviceps purpurea, ou ergot du Seigle, les Cordyceps, parasites d’insectes.
Les Discomycètes ont un appareil fructifère (apothécie) largement ouvert, tapissé par une palissade régulière d’asques et de paraphyses. Les Hélotiales comportent des espèces de petite taille, saprophytes ou parasites (genre Sclerotinia). Aux Pezizales appartiennent des Champignons charnus, souvent de grande taille, dont quelques-uns sont d’excellents comestibles ; les Pezizes ont une forme de coupe plus ou moins régulière, sessile ou pédicellée ; chez les Helvelles et surtout les Morilles, l’hyménium fertile s’accroît considérablement et constitue un chapeau plissé et contourné. Aux Discomycètes sont rattachées les Tubérales (Truffes), dont la structure est profondément modifiée par l’habitat souterrain.
Les Laboulbéniomycètes, de position systématique incertaine, ont un appareil végétatif très réduit, et leur mode de reproduction rappelle celui des Algues rouges. Ils vivent en parasites sur les téguments d’insectes terrestres ou aquatiques.
J. N.
L. R. et C. Tulasne, Selecta fungorum carpologia, t. II (Klincksieck, 1863). / J. A. Nannfeldt, Studien über die Morphologie und Systematic der nichtlichenisierten inoperculaten Discomyceten (Uppsala, 1932). / G. S. Luttrell, Taxonomy of the Pyrenomycete (Columbia, Missouri, 1951). / J. A. von Arx et E. Müller, Die Gattungen der Amerosporen Pyrenomyceten (Berne, 1954) ; Die Gattungen der didymosporen Pyrenomyceten (Berne, 1962). / M. Chadefaud et L. Emberger, Traité de botanique, t. I : les Végétaux non vasculaires (Masson, 1960). / R. W. G. Dennis, British Ascomycetes (Stuttgart, 1968).

