Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Rangoon

Capit. de la Birmanie ; 1 800 000 hab.


Rangoon est située à l’est du delta de l’Irrawaddy, au confluent de la Hlaing, de la Pazundaing et de la Pegu, qui, en aval, forment la Rangoon River. Le site primitif, occupé par les Môns (et où se trouve la célèbre pagode de Shwe Dagon, lieu de pèlerinage depuis des siècles), puis par les Birmans sous le nom de Dagon, est une ride de grès tertiaire d’une cinquantaine de mètres d’altitude, le Rangoon Ridge, extrémité méridionale du Pegu Yoma. C’était donc une position forte entre le delta de l’Irrawaddy à l’ouest et la plaine du Sittang à l’est, toutes deux très basses, très plates, inondées en été.

Le Rangoon Ridge se prolonge au sud de la Pegu par une colline, le Syriam Ridge, où les Portugais établirent un comptoir. Les Anglais, par contre, occupèrent le site primitif pour faire de Rangoon la base de leur domination sur la Birmanie, puisque la ville commande les deux voies d’accès vers le nord, celle de l’Irrawaddy et celle du Sittang. C’était, par ailleurs, un site portuaire tout à fait classique. La Hlaing, en effet, reçoit un défluent de l’Irrawaddy, le Panhlaing, et communique donc avec le fleuve ; quant à la Rangoon River, c’est sur 32 km un estuaire fortement remonté par la marée. Rangoon est ainsi un bon port maritime au débouché de la magnifique voie navigable de l’Irrawaddy (les bateaux remontent jusqu’à Myitkyina, à quelque 1 500 km, à proximité de la frontière chinoise). Enfin, au sud-ouest, une série de hauteurs, Twante Upland, protège assez bien le port de la mousson, qui, au contraire, interdit pratiquement le trafic maritime en été, à Akyab et Moulmein. Bon port maritime commandant les communications vers l’intérieur, Rangoon était une position exceptionnelle pour une puissance coloniale.

À l’époque britannique, Rangoon reçut donc un équipement portuaire et des moyens de communication vers l’intérieur. Rangoon fut équipée de 6 km de quais ; 24 km d’ancrage en rivière furent aménagés : le port peut recevoir des navires de 10 m de tirant d’eau. Les liaisons avec l’Irrawaddy furent améliorées par le creusement du Twante Canal, et Rangoon se trouva à la tête de la navigation sur l’Irrawaddy, navigation assurée par l’Irrawaddy Flotilla Company, fondée en 1865 (auj. nationalisée). Par ailleurs, Rangoon fut le point de départ des voies ferrées vers Prome (1877) au nord-ouest, vers Mandalay par la vallée du Sittang (1889) et au-delà vers Myitkyina (1899) et vers Lashio (1903). Grand port exportateur de riz et de teck, Rangoon avait en 1939 un trafic de 5,4 Mt, assurant 85 p. 100 du commerce extérieur birman ; par contre, les seules industries étaient les rizeries, les scieries et les chantiers navals. En outre, Rangoon était depuis 1900 un très grand port de voyageurs, et certaines années le premier port d’immigration du monde : en 1926-27, 408 000 arrivées et 342 000 départs. Il s’agissait d’immigrants tamouls, la plupart immigrants temporaires venant assurer la récolte du paddy dans le delta de l’Irrawaddy de novembre à avril. Mais beaucoup de Tamouls s’étaient fixés à Rangoon, qui se trouvait ainsi, comme tant d’autres villes « coloniales » de l’Asie du Sud-Est, en majorité peuplée de non-Birmans : en 1931, sur 400 000 habitants, Rangoon comptait 212 000 Indiens et 30 000 Chinois ; en 1941, sur 500 000 habitants, 58 p. 100 étaient Indiens, 9 p. 100 Chinois, 33 p. 100 seulement Birmans et Karens.

Devenue capitale de l’Union birmane, en 1948, Rangoon s’est « birmanisée ». Les Indiens sont, pour la plupart, partis : l’administration et les professions libérales sont, pratiquement, réservées aux Birmans ; les lois agraires ont dépossédé les grands propriétaires indiens. Beaucoup de Chinois sont également partis, frappés par les mesures de nationalisation touchant le commerce. Par ailleurs, Rangoon s’est industrialisée ; dans le cadre du Greater Rangoon Industrial Development Scheme, elle a reçu un certain nombre d’établissements industriels : filature et tissage de coton (à Thamaing), de soie, de jute ; produits pharmaceutiques ; installations frigorifiques et conserveries de poisson (montées par les Japonais) ; cimenteries ; raffinerie de pétrole (à Syriam) et même une aciérie électrique (construite par les Allemands). Inversement, le rôle portuaire a beaucoup diminué du fait de la désorganisation de l’économie birmane.

Première ville de Birmanie, Rangoon laisse, cependant, à la ville historique de Mandalay le prestige artistique et culturel.

J. D.

➙ Birmanie.

Rapaces

Oiseaux se nourrissant de proies vivantes ou mortes qu’ils capturent grâce à des adaptations particulières.


Ils appartiennent soit à l’ordre des Falconiformes (Rapaces diurnes), soit à celui des Strigiformes (Rapaces nocturnes).

Sur un effectif mondial de près de 8 700 espèces d’Oiseaux, les Rapaces diurnes comptent 287 espèces, groupées en cinq familles : Cathartidés, Pandionidés, Accipitridés, Sagittariidés, Falconidés. Les Rapaces nocturnes forment un groupe plus homogène divisé en deux familles : les Tytonidés, avec 11 espèces, et les Strigidés, groupant les 123 espèces de Chouettes et de Hiboux. On connaît, parmi les ancêtres les plus lointains des Rapaces, des Vautours et une Chouette de la période éocène (60 millions d’années). Il semble bien que la majorité des types actuels existent depuis une période très ancienne. Il niche en France 22 espèces de Rapaces diurnes sur 39 que compte l’Europe, et 9 espèces de nocturnes sur 13.


Les Rapaces diurnes


Les Cathartidés

Les Cathartidés, ou Vautours du Nouveau Monde, rassemblent sept espèces de nécrophages dont deux sont parmi les plus grands Oiseaux volants, avec une envergure pouvant dépasser 3 m et un poids de 9 à 12 kg. Ce sont le Condor des Andes (Vultur gryphus) et le rarissime Condor de Californie (Gymnogyps californianus).


Les Pandionidés

Cette famille comprend un seul représentant, d’ailleurs cosmopolite, le Balbuzard pêcheur (Pandion haliætus). Ce rapace est particulièrement spécialisé dans la capture des Poissons.