racisme (suite)
Quand on étudie des populations appartenant à la même « race » traditionnelle, mais réparties sur des zones suffisamment étendues, on observe souvent entre elles des différences de fréquences de facteurs sanguins hautement significatives. Ce phénomène, très général, démontre que les anciennes « races » sont faites, en réalité, de la juxtaposition d’une série de groupes génétiquement isolés les uns des autres. Par ailleurs, aucune frontière biologique n’existe entre les « races traditionnelles » : tous les intermédiaires se rencontrent entre les groupes que l’on pourrait considérer comme les plus représentatifs de deux races différentes.
Sur le plan biologique, le concept de race humaine peut être remplacé par celui de « population » : ensemble fait de sujets qui se croisent plus fréquemment entre eux qu’ils ne se croisent avec d’autres.
Grâce aux marqueurs sanguins, il a été possible d’appliquer à l’homme les modèles mathématiques de la génétique des populations et de connaître la structure biologique de chaque groupe, de suivre son évolution au fil des générations, d’établir des distances (ou « proximités ») entre populations.
Toutes les données ainsi recueillies indiquent qu’il n’existe pas de population biologiquement supérieure ou inférieure. Les différences observées entre les groupes humains tiennent à des traits culturels. Or, ceux-ci n’ont aucun déterminisme biologique. L’erreur fondamentale du racisme a été de confondre traits organiques et traits ethniques.
On a beaucoup parlé de race juive. Or, les Juifs forment un groupement culturel d’origine religieuse. Ils ne se distinguent par aucun trait biologique particulier. Parti de la Méditerranée orientale, le judaïsme a, au cours des siècles, largement pénétré en Europe et en Afrique du Nord.
L’étude des marqueurs sanguins démontre qu’il n’y a pas de type hématologique juif, mais que les Juifs s’apparentent à la population dans laquelle ils vivent et dont ils sont généralement issus.
Biologiquement, les Juifs polonais sont beaucoup plus proches des Polonais non juifs que des Juifs du Maghreb. Ces derniers, au contraire, sont très voisins des Arabes.
Sur le plan scientifique, le racisme constitue un non-sens.
Les groupes humains diffèrent surtout par leur culture. Y a-t-il des cultures inférieures ou supérieures ? Il ne le semble pas : chaque culture est plus ou moins adaptée à un contexte écologique et historique donné. Le nomadisme saharien est lié à l’aridité du désert. Brusquement transplanté au Sahara, un groupe d’Esquimaux n’aurait aucune chance de survie. Leur éducation répond à un autre environnement. Toutes les cultures sont le produit d’une activité spécifiquement humaine. Elles ont la même valeur. Toutes appartiennent au patrimoine commun des hommes et contribuent à sa richesse. Chaque culture qui disparaît entraîne un appauvrissement de l’humanité. En réalité, les populations diffèrent seulement par leur niveau technologique. Mais celui-ci n’a rien d’inné. Il est conditionné par les hasards de l’histoire. Mis dans des conditions favorables, tous les groupes peuvent assimiler des technologies venant d’ailleurs. C’est ce qui se passe aujourd’hui, où les découvertes sont mondialisées en un temps très court et utilisées par tous. Cette faculté d’intégration démontre l’égalité des hommes et assure leur progrès constant.
J. R.


