Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Q

quadrique (suite)

Si dét M = 0, la quadrique (S) admet un point double et un seul, I(x0y0z0), puisque d ≠ 0 et qu’ainsi (S) est de seconde espèce. C’est un cône de sommet I, imaginaire si les trois valeurs propres λ1, λ2 et λ3 sont de mêmes signes, et réel dans le cas contraire.

Il se peut que les racines λ1, λ2 et λ3 de l’équation caractéristique de M1 ne soient pas deux à deux distinctes.

•  ellipsoïde de révolution autour de Oz, aplati si a > c et allongé si a < c.
Si a = c, les trois valeurs propres sont égales, et l’ellipsoïde est une sphère.

•  hyperboloïde à une nappe, de révolution autour de Oy.

•  hyperboloïde à deux nappes, de révolution autour de Oz.

• λ (x2 + y2) + λ3z2 = 0 pour λ2 = λ1 = λ, cône de révolution autour de Oz.


Réduction des paraboloïdes et des cylindres

La conique à l’infini (Γ) de ces quadriques est décomposée en deux droites, car le déterminant d de la matrice M1 est nul. Il en résulte que l’une, au moins, des valeurs propres λ1, λ2 ou λ3 de M1 est nulle.

• λ3 = 0 est racine simple. Il existe une base de vecteurs propres, orthonormée, d’origine O. On fait un changement d’axes, sans changement d’origine, en plaçant les nouveaux axes OX, OY et OZ sur les vecteurs propres correspondant aux valeurs propres λ1, λ2 et λ3 = 0. L’équation f(xyz) = 0 de la quadrique (S) devient

1. Si on obtient l’équation réduite

en posant

ce qui indique une translation de deux axes, OX et OY. La surface obtenue est un cylindre de génératrices parallèles à Oz :

2. Si on obtient l’équation réduite

en posant

ce qui indique un changement d’origine et une translation des axes. En posant on a l’équation réduite

• λ3 = 0 est racine double. On arrive successivement aux équations

OY et OZ étant portés par deux vecteurs propres correspondant à la valeur propre nulle λ3, puis

en posant

ce qui indique une translation des axes OX et OY. On peut prendre comme nouvel axe des ordonnées la droite du plan Y′O′Z′, d’équation (comme axe O′Y1), O′Z1 étant perpendiculaire à O′Y1 et O′X1 = O′X′. On a l’équation réduite K étant une constante convenable, qui est l’équation d’un cylindre parabolique de génératrices parallèles à O′Z′.
1. Si on obtient l’équation réduite
avec

ce qui indique une translation des axes OX et OY. On obtient encore un cylindre parabolique.
2. Si on a l’équation réduite λ1X′2 + K = 0, avec qui est l’équation de deux plans parallèles, réels si λ1K < 0 et imaginaires si λ1K > 0.

On obtient ainsi toutes les équations réduites de quadriques et on les identifie aisément.

E. S.

➙ Conique / Déterminant / Espace euclidien de dimension trois / Matrice / Quadratique (forme).

 G. Cognac, E. Ramis et J. Commeau, Nouveau Cours de mathématiques spéciales, t. III : Géométrie (Masson, 1963). / A. Warusfel, Dictionnaire raisonné de mathématiques (Éd. du Seuil, 1966). / H. Blanchard et C. Forest, Traité de mathématiques, t. III (Hachette, 1970). / J. Lelong-Ferrand et J.-M. Arnaudiès, Cours de mathématiques, t. I : Algèbre (Dunod, 1971).

quakers

Membres d’une secte protestante dite « Société des Amis ».


Parmi les nombreux mouvements spirituels qui agitèrent et renouvelèrent le christianisme en Grande-Bretagne, la « Société des Amis » (créée en 1652) est un des plus significatifs. Son fondateur, George Fox (1624-1691), est un jeune cordonnier qui, révolté comme beaucoup d’autres par les abus du dogmatisme, du ritualisme et du conformisme de l’Église anglicane, trouve dans une méditation visionnaire de la personne, de la vie et des enseignements du Christ la source d’une vie spirituelle jaillissante : c’est l’Esprit qui est désormais son seul inspirateur, créateur en lui et en ses disciples d’une liberté souveraine. Les quakers ne connaissent pas d’institution rigide, ni clergé ni liturgie : la caractéristique de leur piété est l’attente de Dieu dans le silence, la disponibilité à ses interventions surprenantes et contraignantes. Une pureté morale remarquable, une pratique rigoureuse de la solidarité, une entière distance à l’égard du pouvoir politique et de son idéologie, un pacifisme absolu font d’eux des citoyens incommodes, à la fois à part de la vie sociale et, en son cœur, témoins d’une Parole porteuse d’une radicale contestation.

Ainsi reçoivent-ils à juste titre leur nom de « trembleurs » (de to quake), car, tremblant eux-mêmes devant la puissance qui va se manifester dans leur faiblesse, feuilles sans cesse agitées par le grand souffle divin, ils inspirent un tremblement de peur à tous ceux qui veulent diriger les hommes et les juger sans avoir appris à obéir au Christ et sans avoir mesuré face à l’Evangile le besoin qu’ils ont d’être sans cesse pardonnés. Convaincus qu’il y a en tout homme une semence divine qui ne demande qu’à porter son fruit, et que l’inspiration directe peut saisir et transformer les plus rebelles, les quakers, dès les origines de leur mouvement, affrontent la tête haute toutes les autorités, refusant de prêter serment, incorruptibles et inflexibles. Aussi connaissent-ils, en particulier sous la restauration des Stuarts, la prison et la torture auxquelles les soumet le code Clarendon (1662) de Charles II*. L’Acte de tolérance de 1689 leur donnera l’égalité civile et religieuse, que viendra confirmer un bill de 1695 les dispensant du serment.