Pyrénées-Atlantiques. 64 (suite)
À l’ouest, le Pays basque associe, en arrière d’une façade littorale urbanisée, un ensemble de moyennes montagnes et une région de piémont. Au sud de l’agglomération bayonnaise, le tourisme est la fonction essentielle de Biarritz ; il a transformé profondément les villages de Bidart et de Guéthary ; il est, avec la pêche, la ressource de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure ; il concourt, avec la fonction de transit international, à animer Hendaye. Au total, près de 160 000 habitants vivent sur la côte basque dans une agglomération qui s’égrène le long de la N. 10 (ce qui rend urgent la construction de l’autoroute de Bayonne à Bilbao).
En arrière, la montagne est le domaine de l’herbe, des landes, qui accueillent des moutons en été (le lait sert à la fabrication de fromage de Roquefort), et de hêtraies, en voie de régénération ; la chasse à la palombe (forêt d’Irati) y attire les citadins à l’automne. La vie s’organise autour de petits bassins intérieurs, dont celui de Saint-Jean-Pied-de-Port. Les cultures occupent une place plus grande dans le piémont, où l’on trouve quelques ressources industrielles (sel gemme, fabrication de chaussures à Hasparren et à Mauléon-Licharre) et où le tourisme fait vivre de nombreux bourgs, dont Cambo-les-Bains.
Du gouffre de la Pierre-Saint-Martin à l’Aubisque, les Pyrénées béarnaises sont déjà une haute montagne (pic d’Anie, 2 504 m ; pic du Midi d’Ossau, 2 885 m). La dépopulation y a été sévère. Les hommes vivent dans les villages situés pour la plupart au fond des vallées, ou sur les versants orientés vers le sud (les soulanes). Ils cultivent quelques terres (maïs, prairies), exploitent les prairies d’altitude situées autour des granges et confient leurs troupeaux à des bergers, qui les font transhumer sur les estives, plus rarement dans l’avant-pays en hiver. La vie s’organise en fonction des grandes vallées méridiennes. À l’ouest, autour d’Arette, le Barétous est la partie la moins active. Le trafic international anime la vallée d’Aspe, qui conduit au Somport ; quelques hydrocentrales ont été construites ; en aval, Oloron-Sainte-Marie (13 138 hab.) est une cité industrielle (métallurgie, textiles, chocolat). Plus variées sont les ressources de l’Ossau (centrales hydrauliques, mines [fluorine ; marbre à Arudy]) ; si les activités thermales déclinent (Eaux-Bonnes), les sports d’hiver sont en essor (Gourette).
L’avant-pays béarnais associe des plaines alluviales à terrasses (les vallées des gaves) à des régions de coteaux accidentés et à des plaines plus élevées ; les densités humaines sont plus fortes dans les premières, où les hommes se groupent en villages (alors que l’habitat dispersé domine ailleurs). La vallée moyenne du gave de Pau, de Nay à Orthez, a toujours été le centre le plus actif du Béarn, avec une vieille tradition manufacturière se perpétuant à Nay-Coarraze (meubles, textiles), à Orthez (11 517 hab.), à Lacq* et à Pau ; les campagnes portent du maïs et, au voisinage de Pau, des cultures maraîchères ou sous serres. Au sud, la vallée du gave d’Oloron est essentiellement rurale (maïs, prairies) ; il en est de même des coteaux de l’Entre-Deux-Gaves, où se trouvent les petits vignobles de Jurançon et de Salies-de-Béarn. Au nord du gave de Pau, deux types de pays s’individualisent. À l’ouest, vers Arzacq-Arraziguet, Arthez-de-Béarn et Morlàas, le maïs a beaucoup progressé sur les terres récemment défrichées ; il est, avec l’élevage des bovins et des porcs, la grosse ressource. À l’est, vers Lembeye et Garlin, le Vicbilh, aux vallées dissymétriques et au ciel lumineux, annonce la Gascogne gersoise : le vignoble qui fit sa renommée s’est effacé devant la culture du maïs et de l’élevage. Au total, tout ce Béarn du Nord et du Nord-Est est à l’écart des courants de circulation : la dépopulation y est importante.
S. L.
➙ Aquitaine / Bayonne et la Côte basque française / Béarn / Lacq / Pau.