Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

psychotrope (suite)

Administration des psychotropes

Excepté les psychodysleptiques, ou hallucinogènes, dont certains sont extrêmement toxiques et qui n’ont d’ailleurs pas encore d’applications thérapeutiques, les médicaments psychotropes sont assez faciles à manier, mais exigent des règles de prescription, des posologies et une surveillance très rigoureuses. On les administre par voie orale ou par voie parentérale en cas d’urgence. Ces substances ne sauraient être utilisées sans surveillance médicale, leur abus pouvant créer une certaine accoutumance : en outre, les psycholeptiques potentialisent l’action des sédatifs et sont susceptibles d’accroître fortement leur toxicité, en particulier celle des barbituriques.

L’introduction des médicaments psychotropes marque une date importante dans l’histoire de la thérapeutique : elle s’est faite en plusieurs étapes. Ont été découverts successivement : d’abord les neuroleptiques, le premier étant la chlorpromazine (1952), qui reste un des plus employés ; vinrent ensuite les tranquillisants, médicaments des anxieux. Furent introduits, ensuite, les thymoanaleptiques du groupe de l’iminodibenzyle (imipramine) [1958], puis ceux de la série des I. M. A. O., enfin, et surtout, les sels de lithium, efficaces dans 80 p. 100 des formes de cyclothymie. L’usage des neuropsychotropes a complètement bouleversé la pratique de la psychiatrie.

Il ne faut surtout pas confondre les neuropsychotropes avec les « drogues » au sens commun du terme, qu’il s’agisse de drogues interdites par la loi (héroïne et dérivés) ou de drogues permises (alcool, tabac). Ces dernières sont finalement infiniment plus dangereuses pour l’homme que les neuroleptiques, tranquillisants ou antidépresseurs.

G. R.

 Y. Donadieu et E. Albrecht, Thérapeutique psychotrope (Maloine, 1963 ; nouv. éd., 1966). / A. G. Karczmar, W. P. Kœlla et coll. Neuro-physiological and Behavioral Aspects of Psychotropic Drugs (Springfield, Illinois, 1969).

Ptéridophytes

Végétaux, le plus souvent fossiles, qui sont des Cryptogames vasculaires, c’est-à-dire des Cormophytes possédant des éléments conducteurs lignifiés et montrant un embryon à un certain moment du cycle de végétation.



Introduction

Ils peuvent être répartis en embranchements plus restreints : Psilophytes, Lycophytes, Sphénophytes (Arthrophytes), Nœggerathiophytes et Filicophytes.

Qu’elles soient vivantes ou fossiles, les Ptéridophytes montrent dans leur ensemble les mêmes tendances évolutives, mais exprimées plus ou moins complètement selon les phylums : passage de l’homoxylie à l’hétéroxylie et passage de l’homosporie à l’hétérosporie, aboutissant dans certains cas très évolués à un stade préovulaire. Les Psilophytes, qui sont les plus primitives, sont toujours à la fois homosporées et homoxylées.

On peut également joindre à ces embranchements un groupe de formes fossiles dont l’appartenance aux Ptéridophytes n’est pas toujours démontrée, les Ptéridophylles, frondes filicoïdes pouvant aussi bien appartenir aux Filicophytes qu’aux Ptéridospermaphytes, dont elles représentent souvent la partie stérile, ce qui rend toute identification difficile.


Psilophytes

Sous le nom de Psilophyta, on désigne des espèces se présentant uniquement sous la forme de ramifications dichotomes ou encore avec une tige principale plus ou moins nette, porteuse de dichotomies.

Ces axes sont dépourvus de racines et de vraies feuilles et ils se présentent seulement sous la forme d’un rhizome porteur de rhizoïdes et de tiges dressées plus ou moins dichotomes, parfois terminées par un sporange orthotrope.

Les Psilophytes sont surtout fossiles et d’âge dévonien lorsqu’il s’agit de la classe des Psilopsida, ou encore actuelles s’il s’agit de la classe des Psilotopsida.

Une longue interruption de près de 400 millions d’années sépare donc ces deux ensembles dans le temps géologique.

Le problème principal posé par les Psilophytes réside dans l’état très rudimentaire de leur appareil végétatif et de leur appareil reproducteur, qui sont tels qu’on a souvent considéré les Psilophytes comme étant le point de départ de l’ensemble des plantes possédant un appareil conducteur lignifié (Trachéophytes).

Ce groupe initial, cette souche de départ, ce « creuset » a cependant été contesté par certains auteurs, qui y verraient plutôt des plantes dégradées par le milieu aquatique.


L’ordre des Rhyniales

Il est abondamment représenté dans le Dévonien inférieur. L’espèce principale est Rhynia major des cherts de Rhynie, en Écosse, espèce bien connue depuis les recherches de Robert Kidston et W. H. Lang en 1917. Entièrement reconstituée, cette plante consiste en un rhizome horizontal sur lequel sont dressés des axes nus à dichotomie équivalente possédant un cordon conducteur centrique rudimentaire de trachées annelées, et que terminent des sporanges orthotropes.

Ces auteurs ont décrit en même temps un autre Rhynia, le R. Gwynne-vaughani, de plus petite taille, à partir de fragments comparables plus petits, pareillement vascularisés. La découverte d’archégones dans certaines protubérances hémisphériques sur les petits axes rapportés à R. Gwynne-vaughani les fait considérer maintenant comme appartenant à des gamétophytes.

On est ainsi conduit à admettre que les deux phases du cycle de végétation des Rhynia sont connues. Le R. major est le sporophyte, et le R. Gwynne-vaughani le gamétophyte.

Le fait que deux sortes de tiges fossiles sont pareillement vascularisées s’accorde avec ce que l’on sait du cycle de végétation des formes vivantes de l’embranchement. Dans le Psilotum par exemple, le sporophyte est vascularisé comme le gamétophyte. Il y a, semble-t-il, dans les deux phases du cycle de végétation de cet embranchement très primitif, équivalence. En suivant les espèces de plus en plus évoluées dans d’autres groupes, on voit régresser la phase gamétophytique haploïde, alors que le sporophyte prend une plus grande importance dans le cycle de végétation de l’espèce.