Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

psychothérapie (suite)

Les autres psychothérapies

La formation des psychothérapeutes est laissée à l’initiative de chacun.

Certains sont, par ailleurs, médecins, psychologues, infirmiers, éducateurs, etc., mais il n’existe aucune formation spécifique à la psychothérapie dans le cadre universitaire. Chacun se forme comme il l’entend, se fait psychanalyser ou non, s’inscrit à des stages de formation à certaines techniques. Il n’existe aucun contrôle officiel de la compétence.

En fait, plus que cette formation technique quelque peu anarchique, c’est souvent la « personnalité » du thérapeute — notion vague — qui semble déterminer l’efficience de sa pratique. Les qualités requises varient selon les méthodes : intuition et disponibilité ici, « ascendant » et chaleur humaine ailleurs...

Dans les hôpitaux psychiatriques et les dispensaires d’hygiène mentale, ce sont souvent des méthodes associées qui sont utilisées. Généralement, il s’agit d’une psychothérapie de soutien, directive ou d’inspiration analytique ou autre, jointe à la chimiothérapie. Parfois, on utilise les psychothérapies de groupe et le psychodrame. La psychothérapie institutionnelle, ou du moins l’utilisation à des fins thérapeutiques du contexte institutionnel, est essayée ici et là.

Au total, il n’existe pas une psychothérapie, mais des psychothérapies. Par la cohésion de son appareil conceptuel, la psychanalyse en demeure la référence indispensable.

J. G.

➙ Adler (Alfred) / Folie / Groupe / Hypnose / Jung (Carl Gustav) / Lewin (Kurt) / Névrose / Phénoménologie / Psychanalyse / Psychiatrie / Psychologie / Psychose / Rogers (Carl) / Sociométrie.

 J. H. Schultz, Das Autogene Training (Leipzig, 1942, 8e éd., Stuttgart, 1953 ; trad. fr. le Training autogène, P. U. F., 1958). / K. Jaspers, Wesen und Kritik der Psychotherapie (Munich, 1955 ; trad. fr. De la psychothérapie, P. U. F., 1956). / N. Walker, A Short History of Psychotherapy (Londres, 1957 ; trad. fr. Nouvelle Histoire de la psychothérapie, E. S. F., 1971). / G. Palmade, la Psychothérapie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 6e éd., 1973). / A. Berge, les Psychothérapies (P. U. F., 1968). / D. J. Duché, Psychothérapies de l’enfant (Éd. universitaires, 1968). / R. R. Held, Psychothérapie et psychanalyse (Payot, 1968). / G. Delpierre, les Psychothérapies. Finalités, méthodes, caractéristiques relationnelles (Privat, Toulouse, 1969), / S. de Schill (sous la dir. de), Psychoanalytische Therapie in Gruppen (Stuttgart, 1971 ; trad. fr. la Psychothérapie de groupe, P. U. F., 1973). / H. Aubin, la Psychothérapie institutionnelle chez l’enfant (P. U. F., 1973). / R.-M. Palem, le Psychiatre et la psychanalyse. Problèmes actuels de la psychothérapie (E. S. F., 1973). P. B. Schneider (sous la dir. de), Pratique de la psychothérapie de groupe (P. U. F., 1973). / J. Chazaud, les Psychothérapies de l’enfant (Privat, Toulouse, 1974). / M. Berta et J.-P. Benoit, le Traitement psychothérapique (Denoël, 1976).

psychotrope

Se dit d’un médicament agissant sur le système nerveux central et le psychisme. (On dit aussi neuropsychotrope.)



Classification

Les psychotropes peuvent, selon Jean Delay, se classer en quatre groupes.


Psycholeptiques

Ce sont des médicaments d’action sédative sur le psychisme et qui comprennent :
— les hypnotiques (nooleptiques), qui provoquent le sommeil (barbituriques, chloral, etc.) ;
— les neuroleptiques (ou thymoleptiques), qui réduisent l’agitation psychomotrice, l’agressivité, les idées délirantes, les hallucinations, l’anxiété et qui sont très actifs dans les psychoses aiguës ou chroniques (phénothiazines, butyrophénones, réserpine) ;
— les tranquillisants, sédatifs doux, moins puissants que les neuroleptiques, utilisés surtout dans les névroses en raison de leurs propriétés anxiolytiques (diazépam, chlordiazépoxide, méprobamate).


Psychotoniques

Les médicaments psychotoniques ou psychoanaleptiques sont tous les stimulants neuropsychiques, mais d’action différente. Ils comprennent : les stimulants de la vigilance et des fonctions intellectuelles (ou noo-analeptiques) et les stimulants de l’humeur (thymo-analeptiques ou antidépresseurs) actifs dans les états dépressifs.

• Médicaments noo-analeptiques. Les amines psychotoniques (amphétamines et leurs dérivés), les plus puissants des noo-analeptiques, accroissent l’acuité des sens, le degré de vigilance, le rendement intellectuel, l’attention, luttent contre le sommeil, entraînent une euphorie immédiate et passagère, élèvent la pression artérielle et le débit cardiaque. Mais ces médicaments noo-analeptiques sont souvent mal tolérés et comportent un risque d’accoutumance et de toxicomanie*. Une fois passé le maximum immédiat de leur action, ils laissent une angoisse avec une fatigue intense qui conduisent très vite le sujet à reprendre une nouvelle dose. Bientôt, la répétition des prises amène un affaiblissement de l’efficacité de ces drogues sur l’organisme (accoutumance), si bien que le sujet est tenté d’augmenter les quantités. Ainsi s’installe la toxicomanie. Les besoins de la vie moderne avec son allure trépidante, la fréquence des états d’épuisement et de psychasthénie* peuvent expliquer l’abus qui en est souvent fait. Ces médicaments devraient être réservés aux cas où un effort passager, dans une période difficile ou importante de l’individu, est nécessaire. Au contraire, leur usage prolongé et habituel ne peut être que nocif pour l’organisme. On connaît d’ailleurs, outre les toxicomanies, des états d’anxiété durables, des dépressions graves, des bouffées délirantes ou des confusions mentales avec onirisme provoqués par ces amines psychotoniques, imprudemment et trop longtemps absorbées. D’autre part, un certain nombre de dérivés amphétaminiques freinent considérablement l’appétit (anorexigènes, utilisés dans les cures d’amaigrissement). Ils risquent de provoquer des abus et des accidents, notamment chez les femmes victimes d’obsessions esthétiques, soigneusement entretenues par les modes de la vie contemporaine.