Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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prothèse (suite)

Les prothèses musculaires

Essentiellement utilisées pour le traitement des importantes éventrations et hernies, elles sont constituées d’une pièce de tissu synthétique, bien tolérée, cousue aux berges de la perte de substance, créant ainsi un plan résistant à la poussée abdominale.


Les prothèses cardio-vasculaires

• Les prothèses vasculaires. Faites en Dacron, elles sont utilisées pour remplacer un segment d’artère, le plus souvent l’aorte, soit au niveau de son tronc, soit au niveau de sa bifurcation. Elles sont très bien tolérées.

• Les prothèses valvulaires. Lorsque les valves cardiaques, aortiques ou mitrales sont rendues inutilisables, elles peuvent être remplacées par une prothèse ; celle-ci est constituée par une valve métallique, à bille métallique ou plastique, laissant passer le sang dans un sens seulement. Là encore, il s’agit d’interventions qui ont quitté le domaine expérimental pour entrer dans la pratique courante.

Prothèse dentaire

La prothèse dentaire englobe un ensemble de techniques permettant de reconstituer une dent lésée avec un élément dit « unitaire », ou bien plusieurs dents, parfois même toutes les dents manquantes de l’un ou des deux maxillaires.

Elle contribue également à restaurer la fonction masticatoire en reconstituant l’arcade dentaire et l’articulé ; elle rétablit dans une certaine mesure la phonation ; elle redonne à la physionomie un aspect esthétique normal.

Prothèse fixe inamovible ou conjointe

• Prothèse unitaire. Si la lésion est réduite, la reconstitution pourra se faire par une obturation en or platiné, en céramique ou par un amalgame composé essentiellement d’un alliage d’argent, de cuivre, de zinc et d’étain malaxés avec du mercure.

Si la lésion est plus étendue, il sera nécessaire de recouvrir les parois de la couronne dentaire par une coiffe métallique, ou « couronne », le plus souvent en or ou en or platiné. Ces coiffes peuvent également être effectuées en porcelaine (couronne-jaquette) ou en porcelaine cuite sur or (technique céramo-métallique) ; ce dernier procédé joint à un excellent aspect esthétique de très bonnes qualités de résistance à la mastication. Lorsque la couronne de la dent est très fortement délabrée et n’est pratiquement plus utilisable, le spécialiste pourra effectuer une dent à tenon radiculaire avec une chape ajustée ou coulée enserrant la racine sur tout le pourtour du collet (couronne de Richmond). La couronne de cet élément prothétique pourra comporter une facette vestibulaire en porcelaine ou en acryl, ou un faux moignon sur lequel sera fixée une couronne-jaquette.

• Bridges ou ponts. Ce sont des éléments prothétiques destinés à remplacer les dents manquantes en prenant comme points d’appui des dents voisines, appelées piliers de bridge. Ces piliers sont reliés l’un à l’autre par un tablier constitué par les dents de remplacement. Les bridges dits de contention sont des constructions prothétiques destinées à solidariser des dents mobiles au cours des parodontoses, appelées improprement pyorrhées alvéolo-dentaires.

Prothèse mixte amovo-inamovible

Les bridges amovo-inamovibles se situent entre la prothèse fixe et la prothèse mobile ; ils sont fixes, mais peuvent être retirés par le praticien ou le patient et prennent point d’appui sur des tenons ou différents moyens d’ancrage. Tous ces ponts sont établis selon des lois biologiques respectant la vitalité des tissus, et mécaniques, concernant la résistance des piliers en fonction de l’étendue du tablier.

Prothèses mobiles, amovibles ou adjointes

Elles se composent des prothèses mobiles partielles et des prothèses mobiles totales. Le spécialiste les réalise en général lorsque des prothèses fixes ou conjointes ne peuvent être effectuées.

Les prothèses mobiles partielles prennent appui sur les muqueuses et en partie sur les dents restantes à l’aide d’une plaque-base réalisée en acryl ou en métal coulé (or platiné ou stellite composé essentiellement de chrome, de cobalt et de molybdène avec parfois une adjonction de platine). Les appuis dentaires sont établis sur les faces occlusales et au niveau des cingulums (bourrelets d’émail cernant le sillon lingual). Certaines plaques-bases peuvent être très décolletées et réduites en surface avec plusieurs appuis dentaires en or platiné ou en stellite (appareils squelettés).

Sur cette plaque-base sont montées des dents en porcelaine ou en acryl qui doivent s’articuler parfaitement avec les dents antagonistes.

Prothèses mobiles totales

Elles sont nécessitées par l’absence totale de dents sur l’un ou l’autre des deux maxillaires ou sur les deux. S’il en est besoin, des interventions chirurgicales préalables sont effectuées : régularisation des crêtes osseuses, résection de frein labial, de polype gingival, etc.

La plaque-base prend complètement point d’appui sur les muqueuses. Après la prise d’empreinte et la détermination des rapports d’occlusion, restitués au cours du montage des dents à l’aide d’un appareil appelé articulateur physiologique, les dents artificielles sont montées sur cire et essayées en bouche avant la terminaison de la prothèse. Ces dents sont choisies en fonction des rapports d’occlusion, de l’âge, de la morphologie, du sexe et de la taille du sujet.

Le spécialiste peut également réaliser des prothèses implantaires sous-périostées ou intra-osseuses à l’aide d’implants en forme de grilles, d’aiguilles, de lames, etc., qui sont mis en place par intervention chirurgicale.

L’orthodontie et l’orthopédie dento-faciales comportent également la pose d’appareils mobiles ou fixes (v. orthodontie).

Ch. M. S.


Conclusion

L’os, les artères, les articulations, la fonction éliminatoire du rein sont déjà artificiellement remplacés et assurés. Il est certain que ces procédés de substitution sont la voie de l’avenir immédiat. Mais, à lointaine échéance, lorsque les problèmes d’immunologie auront été résolus, les greffes de tissu vivant donneront sûrement encore de meilleurs résultats.

A. J.