projection électrostatique (suite)
Lorsque les particules sont solides, il est nécessaire, pour les charger, d’ioniser l’air ambiant, mais le dispositif est très simple. Il suffit de disposer un fil, ou quelques pointes, ou bien un tube présentant une arête vive, au voisinage du courant d’air chargé du matériau à déposer, les objets à revêtir représentant la contre-électrode à la terre. La tension à appliquer aux pointes varie de 50 à 90 kV suivant la distance de travail ; le courant d’effluve est de quelques dizaines de microampères.
Si le matériau est liquide (peinture), on peut réaliser simultanément la pulvérisation et la charge des gouttelettes en portant à la haute tension l’ajutage par lequel il s’échappe. Il faut alors que le liquide soit suffisamment conducteur pour permettre une transmission satisfaisante d’électricité aux gouttelettes durant le temps très court de leur formation, et sa résistivité doit, en conséquence, être inférieure à 108 Ωcm. La charge par conduction est plus simple et plus efficace que par ionisation de l’air, et elle est généralement préférée pour les liquides.
Dans beaucoup de cas, un courant gazeux participe au transport du matériau à déposer. Il en est presque toujours ainsi avec les poudres, qui sont mises en suspension dans l’air pour faciliter leur dispersion et leur transport jusqu’aux électrodes de charge ; avec les liquides (peinture, eau), on se sert fréquemment de pulvérisateurs à air comprimé analogues aux appareils classiques.
La présence d’un courant gazeux facilite en partie le transport des particules, mais gêne leur déposition sur l’objet à recouvrir en les entraînant rapidement hors du champ électrique. Les pulvérisateurs sans air à force centrifuge (disque, bol) n’ont pas cet inconvénient, et leur rendement de dépôt peut dépasser 90 p. 100, mais leur débit de liquide est plus limité.
La projection électrostatique a été appliquée avec grand succès à des problèmes très variés, mais sa réussite commerciale n’a été importante que dans le cas de la protection et du décor d’objets métalliques (peinture et surtout poudrage). La charge électrique permet en effet de rendre adhérente à l’objet à traiter une couche de plastique pulvérulent, jusqu’à sa fusion et sa polymérisation dans un four ; aucune autre technique ne permet d’obtenir un résultat équivalent de façon simple, et c’est un procédé de grand avenir qui se développe rapidement. Au contraire, la projection électrostatique de pesticides sur les récoltes, éprouvée avec succès à maintes reprises depuis trente ans, n’est jamais entrée dans la pratique, malgré ses avantages certains.
N. F.
➙ Précipitation électrostatique.