Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Procordés (suite)

Plusieurs caractères distinguent les Procordés des Vertébrés. On observe la présence d’un endostyle, gouttière formée de cellules ciliées situées sur la ligne médioventrale du pharynx (avec une exception, l’endostyle existant aussi chez un Vertébré, la larve ammocète de la Lamproie) ; les fentes branchiales ne s’ouvrent pas à l’extérieur, mais dans une cavité péripharyngienne ; le squelette ainsi que les membres pairs sont absents ; le cerveau est simple et non différencié en segments ; les sacs cœlomiques mésodermiques qui flanquent de chaque côté la corde sont complètement divisés par des cloisons successives chez les Procordés, de sorte qu’il y a une paire de ces sacs par segment ; la partie supérieure de chaque sac donne un myotome d’où dérivent les muscles, et la partie inférieure donne le cœlome péri-intestinal. Chez les Vertébrés, les sacs cœlomiques ne sont individualisés que dans la partie dorsale, qui fournit les vertèbres et les muscles ; la partie ventrale reste indivise et donne la plaque latérale d’où proviendra le tissu conjonctif.


Origine de la notion de Procordé

Pendant longtemps, la séparation entre Invertébrés et Vertébrés est apparue comme absolue, aucun type de transition n’étant connu. Or, les travaux de plusieurs zoologistes, et en particulier du Russe Aleksandr Onoufrievitch Kovalevski (1867), ont montré que l’Amphioxus* présente dans son développement des caractéristiques considérées jusque-là comme spéciales aux Vertébrés ; d’autre part, les recherches de ce même auteur sur les Ascidies révélaient des affinités avec l’Amphioxus en ce qui concerne les formes larvaires. Ces travaux furent accueillis avec enthousiasme par les darwinistes, qui voyaient là la preuve de l’origine des Vertébrés dans un groupe d’Invertébrés. Les recherches acharnées entreprises sur l’Amphioxus et sur les Tuniciers en vue d’apporter des arguments à l’idée d’évolution font que ces animaux sont parmi les mieux étudiés, y compris dans les moindres détails.

Tous ces travaux amènent sans aucun doute possible à la notion de Cordé. Mais le rapprochement dans un groupe des Procordés d’animaux aussi différents que l’Amphioxus et les Tuniciers doit faire l’objet d’un examen critique.

Les caractères communs aux deux groupes de Procordés, Amphioxus et Tuniciers, sont soit des caractères présents seulement à l’état larvaire (la corde disparaît chez l’adulte des Tuniciers, sauf chez les Appendiculaires), soit des caractères négatifs. Les divergences entre les deux groupes sont profondes : citons par exemple l’absence de métamérie chez les Tuniciers, les particularités biochimiques très spéciales de chaque groupe, le fait que beaucoup de Tuniciers sont des organismes coloniaux capables de bourgeonnement, la localisation de la corde dans la queue des Tuniciers, alors qu’elle, s’étend chez l’Amphioxus sur toute la longueur du corps.

Pour toutes ces raisons, on admet que les Tuniciers et les Céphalocordés constituent deux groupes indépendants ; ils ne sont pas des ancêtres des Vertébrés, mais représentent simplement deux rameaux latéraux qui ont évolué indépendamment. À partir d’un ancêtre des Cordés (qui nous est inconnu en l’absence de restes fossiles), trois phylums évolutifs ont mené aux Tuniciers, à l’Amphioxus et aux Vertébrés.

R. D.

production

Combinaison de facteurs nécessaires pour l’obtention d’un bien* ou d’un service économique.



Les facteurs de production

La façon dont les « facteurs de production » sont combinés détermine une fonction qu’on appelle la fonction de production. Cette fonction peut être formalisée : on dira que
Oa = f(xy),
Qa étant la quantité de biens et de services produits, x et y la quantité utilisée des facteurs de production, et f l’expression logique de cette combinaison.

Par « facteurs de production », on entend tout ce qui concourt à la production, le capital et le travail notamment. Les facteurs de production peuvent être substituables entre eux : ainsi, on préférera utiliser une machine plus élaborée (d’où une quantité de capital plus élevée) et réduire le temps de travail nécessaire, ou inversement. On constate alors que la fonction de production n’est pas simplement une fonction technique, mais une fonction qui englobe les données du marché (il y aura plus ou moins de travail ou de capital utilisé selon le coût de l’heure de travail, le prix des machines et la rareté des capitaux) et qui tient compte des données politiques, de l’environnement de la firme, etc.


La notion de productivité

On peut considérer (pour simplifier l’exposé) qu’une firme produit un seul produit à l’aide de deux facteurs de production : on conviendra d’appeler ce produit le produit a et les facteurs de production les facteurs x1 et x2. Sans spécifier la fonction de production, nous pouvons écrire
Qa = f(x1x2),
où Qa est la quantité de produit a obtenue par la combinaison des facteurs x1 et x2. (On appelle habituellement Qa l’output et x1 et x2 les inputs.)

Supposons que nous décidions de fixer la quantité de l’input x1 de façon arbitraire (à un niveau constant de ) et que nous regardions comment évolue la quantité de produit a. Une nouvelle notion, ici, va intervenir.

Mesure de la productivité

Pour mesurer la productivité, on considère, habituellement, que celle-ci est le quotient d’une production par l’un des facteurs de production.

La notion de productivité la plus utilisée est celle de productivité du travail humain : on parle, dans ce dernier cas, tout simplement de productivité.

Dans l’acception moderne du terme, la productivité est calculée pour une valeur physique de la production : on parlera ainsi de la productivité de telle usine en disant que, pour une heure de travail, on obtient tant de tonnes d’acier. Quand on utilise une valeur monétaire de la production, on préfère utiliser l’expression valeur ajoutée.