Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Primo de Rivera (Miguel)

Général et homme politique espagnol (Jerez de la Frontera 1870 - Paris 1930).



Le Directoire militaire

Après ses études militaires, Miguel Primo de Rivera participe aux opérations qui se déroulent au Maroc (1893), à Cuba (1895), aux Philippines (1897), puis assume diverses fonctions en Espagne, où il est nommé en 1922 capitaine général de Catalogne. Il s’oppose aux gouvernements en place, en particulier sur la question sociale de Catalogne. Certains hommes politiques, estimant que les pouvoirs civils sont incapables de sortir le pays de l’ornière, songent à recourir aux militaires, et notamment à Primo de Rivera.

On ne connaît pas exactement le rôle que le roi Alphonse XIII* joua dans la prise du pouvoir par ce dernier. D’aucuns pensent que le souverain en fut le véritable investigateur, alors que d’autres déclarent qu’il en fut la première victime. Quoi qu’il en soit, le monarque devait reconnaître la victoire militaire du coup d’État militaire de Primo de Rivera le 13 septembre 1923.

Dans l’un de ses premiers manifestes, Primo de Rivera dément catégoriquement les intentions qu’on lui prête de devenir dictateur et déclare qu’il ne veut que rétablir la paix et l’équilibre dans le pays. Promu chef du gouvernement, il forme un Directoire militaire, qui supprime les libertés démocratiques (censure de la presse, poursuite des partis politiques, répression du mouvement ouvrier, dissolution des Chambres, etc.).

Le rétablissement de l’ordre social et politique contribue à asseoir sa position. Toutefois, le mouvement autonomiste catalan subsiste. Le général se voit contraint de changer rapidement de politique, malgré l’approbation, en 1924, du Statut d’administration locale préparé par José Calvo Sotelo (1893-1936). Désireux, avant tout, d’abolir le système politique qui a prévalu en Espagne auparavant, il crée en 1924 un nouveau parti, l’Union patriotique, qui accueille tous ceux qui sont favorables au Directoire.


La question marocaine

La situation de l’Espagne s’aggravant au Maroc*, où les rebelles dirigés par Abd el-Krim* poursuivent la lutte, Primo de Rivera décide de mettre un terme à la sédition avec l’aide de la France. Plusieurs réunions sont organisées à cet effet en 1925, et le général José Sanjurjo (1872-1936) est nommé la même année commandant des forces espagnoles, dont font partie les légionnaires de Franco*.

Les troupes, dirigées par Primo de Rivera lui-même, débarquent, grâce à l’escadre française, le 8 septembre à Alhucemas, où elles sont victorieuses, mettant fin ainsi à la « république du Rif ». Les opérations reprennent en 1926 avec le maréchal Pétain. Abd el-Krim se livre à la France, qui le déporte à l’île de la Réunion.


Le Directoire civil

Le triomphe d’Alhucemas accroît la popularité de Primo de Rivera, qui, le 3 décembre 1925, forme un Directoire civil et économique, et qui convoque une Assemblée nationale. Malgré la transformation du régime, le malaise économique et financier grandit. Le ministre des Finances, José Calvo Sotelo, ne peut y remédier, et le pouvoir doit faire face à des difficultés sans cesse croissantes. La grève des étudiants et l’agitation politique placent Primo de Rivera dans une telle situation que, considérant qu’il doit son mandat aux militaires, il fait savoir que c’est à eux de décider s’il doit continuer à l’assumer. Cette attitude déplaît au roi ; les militaires eux-mêmes n’accordent pas leur confiance au général. À la suite du Conseil des ministres du 28 janvier 1930, Primo de Rivera présente sa démission et celle de tout son gouvernement. Il s’exile à Paris, où il meurt le 16 mars 1930 après avoir été remplacé à la tête de l’État par le général Dámaso Berenguer (1878-1953).

José Antonio Primo de Rivera

(Madrid 1903 - Alicante 1936). Fils au général Miguel Primo de Rivera, avocat, il devient en 1930 membre du parti de l’Union monarchiste nationale pour essayer de réhabiliter la mémoire de son père. Il se présente sans succès aux élections de 1931. Sa pensée politique évolue vers un totalitarisme antilibéral et antimarxiste de caractère profondément nationaliste. J. A. Primo de Rivera collabore à la revue El fascio et, le 29 octobre 1933, fonde la Phalange espagnole avec Julio Ruiz de Alda (1897-1936) et Alfonso García Valdecasas. Élu député de Cadix, il est, le 4 octobre 1934, le chef unique de son parti, qui vient de fusionner avec les Juntas de ofensiva nacional-sindicalista (J. O. N. S.), créées par Ramiro Ledesma Ramos (1905-1936) et par Onésimo Redondo (1905-1936). Il l’oriente vers le national-syndicalisme ; mais il se heurte aux partis de gauche et est battu aux élections de 1936. Arrêté par le Front populaire, jugé par un tribunal militaire, il est condamné à mort et exécuté le 20 novembre 1936.

R. G.-P.

Primulales

Ordre groupant les deux familles des Primulacées et des Plombaginacées, que de nombreux auteurs font dériver des Caryophyllales.



Primulacées

Les Primulacées (800 espèces et 30 genres ; respectivement 50 et 15 en France), originaires de l’hémisphère Nord (de nombreuses vivent dans la chaîne himalayenne), sont des plantes herbacées parfois bulbeuses ou rhizo-mateuses (Cyclamen). Les feuilles sont le plus souvent simples et en rosette basale ; les fleurs sont régulières et du type cinq ; le calice, renflé, est gamosépale. La corolle, ordinairement à cinq pétales soudés en un tube plus ou moins long, peut, cependant, présenter des pétales libres (Pelletiera) ou même manquer (Glaux). Les étamines sont soudées aux pétales, et l’ovaire est à une loge et muni en son centre d’une colonne sur laquelle sont fixés de nombreux ovules (placentation axile). Le fruit est une capsule. On a remarqué chez les Primevères deux positions respectives du stigmate et des étamines ; ainsi, les fleurs « longistylées » ont leurs étamines insérées vers le milieu du tube de la corolle, alors que le stigmate, porté par un très long style, apparaît juste au niveau du tube de cette dernière. Inversement, certaines autres fleurs ont leurs étamines insérées très haut dans le tube de la corolle, et leur style, très court, atteint à peine le milieu du tube. Ce dispositif semble favoriser la pollinisation par les Insectes. On trouve dans différents genres des structures particulières : ainsi, chez Soldanella alpina la « corolle », en clochette, est formée non seulement par des pétales soudés, mais aussi par des staminodes (étamines stériles réduites à leur filet).