Primaire (suite)
Principaux événements géologiques
Le Paléozoïque inférieur
Des mouvements orogéniques importants affectent les bordures des plates-formes continentales ; entre les continents Canada-Groenland et Scandinavie s’édifie la chaîne calédonienne, chaîne de montagnes dont les plis actuellement arasés se retrouvent en Norvège, en Écosse, au Groenland. Les conséquences sont essentielles, car l’orogenèse calédonienne a pour résultat de souder des blocs relativement disjoints en un continent nord-atlantique unique, séparé d’un continent méridional (Amérique du Sud, Afrique, Inde, Australie) par une vaste mer, la Mésogée.
L’Europe est alors un domaine marin, sous climat chaud, peuplé d’une abondante faune. L’absence de toute vie animale et végétale sur les continents oblige à considérer la surface de ceux-ci comme absolument nue et désertique, sans sols, sans protection contre les agents de l’érosion, et donc permet de comprendre la formation d’abondantes séries détritiques terrigènes.
On peut observer en France les terrains du Paléozoïque inférieur dans le Massif armoricain (grès armoricains de l’Ordovicien, minerais de fer de la vallée de l’Orne, schistes ardoisiers d’Angers), dans les Ardennes (ardoises de Fumay), dans la Montagne Noire (calcaires à Archæocyathidés), etc.
Le Paléozoïque supérieur
Il correspond à la construction de la chaîne hercynienne, responsable d’une grande part de la structure de l’Europe et de l’Amérique du Nord.
Les conditions de sédimentation ont changé. La chaîne calédonienne est arasée ; sur les continents désertiques s’accumulent d’épaisses séries détritiques, mais des lagunes se forment où vivent les Vertébrés primitifs et d’où sortiront les premiers Tétrapodes ; un manteau végétal se développe qui donnera d’exubérantes forêts houillères.
Dans la Mésogée s’effectue le bouleversement essentiel. En Europe, des îles émergent, formant des guirlandes allongées le long des rides, séparées par des fosses étroites et allongées où s’accumulent d’épais matériaux ; d’importantes phases de plissement se succèdent ; l’ensemble émerge. On observe actuellement des roches qui occupaient au moment du plissement une position relativement profonde et qui ont conservé la trace de tout ce qu’elles ont subi pendant cette longue période de transformation : métamorphisme, granitisation. L’orogenèse s’échelonne sur un temps considérable ; la chaîne naît progressivement (phases bretonne, sudète, asturienne du Carbonifère inférieur et moyen en Europe occidentale, phase saalienne du Permien dans l’Oural, qui, en se soulevant, unit définitivement l’Asie à l’Europe). Les bouleversements se poursuivaient pendant que l’érosion attaquait la chaîne déjà formée : formation et plissements des dépôts houillers accumulés en bordure de chaîne (bassin houiller franco-belge) ou à l’intérieur de la chaîne (bassin houiller de Saint-Étienne), volcanisme intense (Esterel, Corse). Cette chaîne, grâce à laquelle les différents continents ont été pour la deuxième fois réunis, constitue encore en particulier l’ossature de l’Europe ; les traces actuelles en sont considérables et spectaculaires : ce sont les massifs « anciens » (Cornouailles, Massif armoricain, Massif central, Massif schisteux rhénan, Bohême, Meseta espagnole) ; c’est le soubassement de bassins sédimentaires peu épais (bassin de Paris, Allemagne du Nord) ; ce sont les noyaux des massifs alpins, ou pyrénéens, repris plus récemment dans de nouveaux mouvements tectoniques. Partout les terrains secondaires y sont discordants sur ce qui est devenu un socle, plissé et arasé, métamorphisé et granitisé. C’est pourquoi la discordance hercynienne constitue la grande coupure entre Primaire et Secondaire.
P. F.
➙ Évolution biologique / Géologie / Orogenèse / Précambrien / Quaternaire / Roche / Secondaire / Tertiaire.
V. géologie.