Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pouvoir d’achat (suite)

En second lieu, on établit un indice théorique pour une catégorie sociale déterminée, qui indiquera combien il faudrait, à une période X, puis à des périodes X′, X″, Xn, pour vivre selon un critère donné. Un tel choix aboutit à établir un indice qui permet d’apprécier l’évolution du minimum vital (et au contrôle de ses variations dans le temps) plutôt que de déterminer l’évolution du pouvoir d’achat dans le temps. Du fait que l’indice se rapporte à des dépenses constatées pour une catégorie sociale déterminée, on n’est pas toujours renseigné sur l’évolution du pouvoir d’achat des autres catégories sociales. Cet indice doit donc être utilisé avec beaucoup de précautions par le fait qu’il reflète la structure de la consommation à une époque déterminée et pour un groupe bien déterminé.

Historiquement, plusieurs indices ont été établis depuis le début du siècle sur des bases et selon des modalités différentes, concernant surtout la consommation de familles modestes. Ainsi, en 1916, l’indice ne retient que 13 articles, dont 11 pour l’alimentation, ainsi que 30 litres de pétrole et 10 litres d’alcool à brûler ; en 1930, il comprend 34 articles, parmi lesquels se trouvent encore 24 denrées alimentaires ; en 1950, il se rapporte à 213 articles, où l’alimentation ne représente plus que 58 p. 100 du total. En 1957, dans l’indice des 250 articles figurent les repas pris à l’extérieur, l’équipement ménager, l’essence (l’automobile apparaît pour la première fois en 1962 dans l’indice des 259 articles). De tels indices ont été modifiés à la suite d’enquêtes sur la consommation des ménages. Ainsi, le choix même des articles qui servent de base au calcul de l’indice traduit à lui seul, sur une longue période, un accroissement du pouvoir d’achat. L’institut national de la statistique et des études économiques élabore l’indice grâce à 250 enquêteurs effectuant chaque mois 1 600 000 relevés de prix pour 25 000 points de vente. Cependant, on lui reproche de sous-estimer les hausses lorsqu’elles sont rapides ; aussi des organisations syndicales ont-elles établi, à partir d’un nombre plus faible de relevés et selon des critères différents, des indices ou des budgets types qui évoluent à peu près parallèlement, mais nettement plus vite que l’indice officiel.

• En ce qui concerne les revenus, le calcul d’un indice d’évolution n’est pas simple. En effet, le revenu dépend de nombreux facteurs : si le salaire ou le traitement est un élément essentiel du revenu, il ne faut pas omettre les ressources provenant de capitaux mobiliers, la situation de famille, l’apport de plusieurs salaires dans une même famille, le prélèvement fiscal. Tenir compte de tous ces éléments conduit à examiner un nombre considérable de cas, dont il serait difficile de dégager des chiffres simples permettant de suivre l’évolution des revenus de l’ensemble des Français. En outre, la collecte des données devient plus difficile dès le moment que les éléments du revenu autres que les salaires sortent du champ d’action de l’entreprise responsable du versement des salaires. En raison de ces difficultés, on ne retient comme indice des revenus que celui du taux de salaire horaire des ouvriers payés au temps (hommes et femmes), communiqué chaque trimestre par le ministère des Affaires sociales. Cet indice permet de dégager l’évolution des rémunérations (et par conséquent du pouvoir d’achat) du plus grand nombre de salariés.


Des compteurs insuffisants

Cependant, si ces statistiques officielles sont très utilisables, il n’en demeure pas moins qu’elles présentent de nombreuses insuffisances. Tout d’abord, à part les déclarations fiscales de revenus des salariés, qui ne font pas l’objet d’analyses assez détaillées, toutes les statistiques officielles sont exclusivement fondées sur les déclarations des employeurs, ce qui ne permet pas de rendre compte de la situation exacte du salarié en matière de revenus. En second lieu, elles ne permettent, la plupart du temps, que des analyses à l’échelle nationale et ne peuvent pas, en conséquence, rendre compte des situations locales ou particulières. Par exemple, la répartition de travailleurs par qualification évolue dans le temps, dans un sens ou dans un autre. La conséquence en est que la moyenne des salaires d’un groupe de travailleurs n’évolue généralement pas comme le niveau des salaires, qui est calculé à juste titre à qualification constante.

G. R.

➙ Consommation / Minimum vital / Niveau de vie / Prix / Revenu / Salaire.

Poznań

V. de Pologne, sur la Warta.



La situation

C’est l’une des cités les plus importantes du pays ; elle compte plus de 220 000 habitants et constitue le noyau d’un district urbain comprenant 475 000 habitants.

La ville est située sur la Warta (affluent de l’Odra), près du confluent de la Cybina, petite rivière drainant la région jadis fort marécageuse au sud-est de la ville. La vallée de la Warta est orientée en amont et en aval du sud au nord, et il semble que, très anciennement déjà, on la franchissait à la hauteur de l’actuel Ostrów Tumski, qui est une langue de terre entre la Warta et la Cybina, coupée jadis au sud par des marais et menacée encore aujourd’hui de graves et assez fréquentes inondations. Poznań est installée dans une plaine basse, parsemée de quelques collines de part et d’autre de la Warta ; dans les environs s’étendent de nombreux lacs et d’anciens marais asséchés. La rive droite de la Warta est basse ; la rive gauche est relativement haute — c’est dans la partie basse, protégée par les cours d’eau et les marais, que s’installa une bourgade slave (serait-elle la Stragonia de Tacite ?).


L’histoire

L’une des plus anciennes villes de Pologne, Poznań a été avec Gniezno (située à une cinquantaine de kilomètres à l’est) le noyau de l’État polonais ; celui-ci comprenait toute la grande région arrosée par la Warta et bordée par la Vistule, qui fut appelée Polonia Major ou Wielkopolska (traduit improprement par « Grande Pologne »).