Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Pompidou (Georges) (suite)

Arrivent les événements de mai 1968 : Georges Pompidou joue un rôle déterminant dans la reprise en main du pouvoir et aussi au cours des accords de Grenelle (27 mai). Il semble que les rapports entre le chef de l’État et son « dauphin » se soient alors quelque peu détériorés. Toujours est-il qu’au lendemain des élections législatives des 23 et 30 juin — qui marquent le triomphe des gaullistes — Georges Pompidou est remplacé à la tête du gouvernement par Maurice Couve de Murville (10 juill. 1968).

Un moment à l’écart, Pompidou affirme sa personnalité ; le 17 janvier 1969, dans une déclaration faite à Rome, il annonce qu’il briguera, le moment venu, la succession du général de Gaulle. Or, à la suite du résultat négatif obtenu lors du référendum d’avril 1969, le général de Gaulle se retire de la politique (28 avr.). Pompidou se présente aux élections présidentielles. Au premier tour de scrutin, il obtient 43,95 p. 100 des suffrages exprimés, devant Alain Poher (23,42 p. 100) et Jacques Duclos (21,52 p. 100). Au second tour, il l’emporte sur Alain Poher avec 57,6 p. 100 des suffrages exprimés. Installé dans ses fonctions de président de la République, il donne à l’Élysée, dès le 10 juillet, une conférence de presse où il confirme la primauté du chef de l’État dans le cadre des institutions républicaines et sa volonté de poursuivre la politique engagée par le général de Gaulle.


Le président de la République

Cependant, le président Pompidou est tout de suite affronté au problème monétaire : le 8 août 1969, le franc est dévalué de 12,5 p. 100. Mais, contrairement à certaines prévisions, le gouvernement vient à bout sans trop de difficultés de l’agitation sociale qui se développe à la rentrée de 1969. Laissant à son Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, le soin d’étudier la mise en place d’une « nouvelle société », Georges Pompidou se révèle, avec une détermination au moins aussi grande que son prédécesseur, quoique avec plus de souplesse, comme le chef réel de la diplomatie française. Dans une Europe qui a du mal à sortir de l’enfance, il s’efforce de concilier les intérêts — voire la priorité morale — de la France avec la construction européenne. Entre une Allemagne expansionniste et une Grande-Bretagne qui accepte, non sans réticences, d’entrer dans le Marché commun, il a parfois du mal à se frayer un chemin, d’autant plus que l’opinion française est elle-même indécise : les résultats du référendum d’avril 1972 sur l’Europe prouve de quels mouvements contradictoires est faite la marche vers l’unité européenne. Le président de la République n’en reste pas moins à l’écoute de tous les problèmes mondiaux, comme en témoignent ses voyages à l’étranger, notamment en Belgique (mai 1971), aux Açores, où il rencontre le président Nixon (déc. 1971), en Afrique noire (1971 et 1972), en Italie (juill. 1972), en Grande-Bretagne (mars 1972), en U. R. S. S. et en Éthiopie (janv. 1973), en Chine (sept. 1973).

En remplaçant Jacques Chaban-Delmas par Pierre Messmer, le 5 juillet 1972, il semble vouloir étendre son contrôle sur une politique intérieure détériorée par certains scandales, par une économie à la fois dynamique et fragile ainsi que par des conflits sociaux nés d’une difficile adaptation du capitalisme industriel aux exigences d’une société de plus en plus éprise de liberté et de responsabilité. Quand, en mars 1973, le premier tour des élections législatives révèle le poids d’une opposition de gauche enfin soudée, il n’hésite pas à intervenir personnellement auprès d’un corps électoral assez indécis. La victoire des partis gaullistes ayant été acquise, il maintient Pierre Messmer à son poste, tout en gardant la haute main — malgré un état de santé déficient — sur la politique étrangère (voyage en U. R. S. S., mars 1974).

Il semble cependant souhaiter que le mandat du président soit ramené de sept à cinq ans : peut-être a-t-il conscience que les responsabilités sans cesse élargies qui sont attachées à sa charge sont peu compatibles avec un septennat ? La mort, survenue le 2 avril 1974, ne lui permet pas de mener à bien la réforme constitutionnelle.

P. P.

➙ France / République (Ve).

 P. Alexandre, le Duel de Gaulle-Pompidou (Grasset, 1970). / G. Martinet, le Système Pompidou (Éd. du Seuil, 1973). / J. D. Bredin, la République de M. Pompidou (Fayard, 1974). / C. Delbasch, la France de Pompidou. Bilan d’un quinquennat (P. U. F., 1974). / S. Rials, les Idées politiques du président Georges Pompidou (P. U. F., 1977).

ponction

Réalisation d’une ouverture punctiforme dans une partie de l’organisme.



Ponction de cavités

Le plus souvent, la ponction est faite dans une cavité de l’organisme contenant un liquide physiologique (sang, urine, liquide céphalo-rachidien, synovie, liquide amniotique...), ou un liquide pathologique (sérosité, pus...), ou un liquide physiologique, mais en place anormale (sang dans la plèvre, bile dans le péritoine...), ou un gaz, ou rien (la cavité est alors dite « virtuelle »).

La ponction s’effectue à travers les enveloppes de la cavité considérée ; d’où le nom de paracentèse donné à cette opération. La paracentèse de la plèvre, se faisant à travers la paroi thoracique, est une thoracocentèse, celle de l’amnios une amniocentèse, celle du tympan une tympanocentèse, etc.

La ponction d’une cavité est faite soit pour pratiquer une injection (par exemple ponction veineuse, préalable indispensable de toute injection intraveineuse, ou ponction du péritoine, pour création d’un pneumopéritoine), soit pour introduire un endoscope (par exemple thoracocentèse, par laquelle on introduit un pleuroscope), ou bien pour prélever en vue d’analyse un liquide physiologique (ponction veineuse, artérielle, lombaire, amniotique...) ou un liquide pathologique (ponction d’épanchement pleural, péricardique, péritoméal, articulaire...), ou encore pour évacuer un épanchement pathologique, (ponction de kyste, d’abcès, de plèvre, d’hématome, etc.).