Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pompe (suite)

Dans une centrale thermique moderne à vapeur, la vapeur vive est actuellement utilisée vers 165 bar, et l’alimentation en eau liquide a lieu au moyen d’une pompe alimentaire puisant l’eau au condenseur. La puissance nécessaire, de l’ordre de 12 MW pour une installation de 600 MW, entraîne l’utilisation d’une pompe à plusieurs étages. Sur une telle installation, on pompe actuellement 1 800 m3/h d’eau liquide. L’entraînement est réalisé à partir d’une turbine actionnée par un soutirage de vapeur.


Pompe à injection

Cette pompe sert à introduire un combustible liquide dans les cylindres d’un moteur ; actionnée par l’intermédiaire d’une came, elle permet d’atteindre une pression voisine de 500 bar. En aéronautique, la pompe à injection, généralement du type centrifuge, est le plus souvent installée en disposition immergée, ce qui correspond au double souci d’économiser de la place et d’éviter tout risque d’explosion.


Pompe pour réacteur nucléaire

Ce type de pompe est destiné à extraire d’un réacteur nucléaire le fluide ayant servi au refroidissement du cœur et à l’envoyer vers l’échangeur de chaleur. L’ensemble de la pompe et de son moteur d’entraînement est installé à l’intérieur d’une enceinte étanche pour des raisons de contamination, et les matériaux constitutifs sont toujours choisis en fonction des impératifs du fluide véhiculé ainsi que des conditions de protection biologique.


Pompe pour hydrocarbures

Les régions pétrolifères étant réparties géographiquement d’une façon très variée, il est nécessaire d’installer de nombreux oléoducs, à l’intérieur desquels circulent les hydrocarbures. On complète les installations par des stations de pompage dont l’énergie d’entraînement est de plus en plus fournie par une turbine à gaz.


Pompe à solides

Cette pompe permet de transporter des matériaux solides sous forme de granulés, en les élevant généralement jusqu’à un silo. Les forces à vaincre sont celles qui sont dues au poids des matériaux ainsi qu’au frottement des divers solides les uns contre les autres.


Pompe à vide

La technique du vide revêt actuellement un aspect industriel avec des applications aussi diverses que la fabrication de tubes électroniques, la conservation de denrées alimentaires ou pharmaceutiques, l’imprégnation sous vide, etc. Une pompe à vide a pour objet l’aspiration d’air ou de gaz raréfié, afin de l’amener au voisinage de la pression atmosphérique. La plus répandue est la pompe à anneau liquide, qui offre l’avantage de pouvoir aspirer un gaz chargé d’humidité ou de vapeur d’eau, ce qui permet, dans une certaine mesure, d’obtenir une condensation à l’intérieur même de l’appareil.


Pompes spéciales

Ces pompes n’entrent dans aucune des catégories précédentes et sont utilisées dans des domaines bien spécifiques.


Pompe électromagnétique

Dans cette pompe, qui n’est ni centrifuge, ni à hélice, ni volumétrique, le fluide, qui doit obligatoirement être bon conducteur électrique, est traversé par un courant électrique en présence d’un champ magnétique. Soumis alors à des forces dont la direction est perpendiculaire à la fois à celle du champ et à celle du courant, il est mis en mouvement. Dans une pompe à conduction, le courant pénètre à l’intérieur du fluide au moyen d’électrodes ; dans une pompe à induction, le courant qui traverse le fluide est un courant induit. La pompe électromagnétique est spécialement utilisée pour véhiculer le fluide caloporteur de certains réacteurs nucléaires. Le pompage des métaux liquides est possible à condition que ceux-ci soient compatibles avec un matériau amagnétique pour la réalisation des canalisations.


Pompe ionique

Cette pompe utilise les propriétés des ions d’un gaz d’être sensibles à l’action d’un champ électrique ou magnétique ; il y a ainsi production d’un gradient de pression, et des unités industrielles sont actuellement capables d’un débit de 10 m3/s.


Pompe cryostatique

Cette pompe utilise la variation de tension de vapeur d’un gaz en fonction de la température. On emploie principalement les liquides cryogéniques, qui, tels l’oxygène, l’azote, le méthane, l’hélium et l’hydrogène, ont un point de congélation très bas. Les matériaux en contact avec ces fluides sont souvent des bronzes d’aluminium ou des fontes au nickel. Les garnitures sont réalisées en acier à forte teneur en chrome ou bien en carbone à l’état relativement pur.

P. L.

 G. Cahen et P. Treille, Précis d’énergie nucléaire (Dunod, 1957 ; nouv. éd., 1963). / A. J. Stepanoff, Pompes centrifuges et pompes hélices (Dunod, 1961). / A. de Kovâts et G. Desmur, Pompes, ventilateurs, compresseurs centrifuges et axiaux (Dunod, 1962). / P. Lefort, les Turbomachines (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969).

pompe à chaleur

Machine thermique qui, empruntant de la chaleur à un corps froid, la restitue à un corps plus chaud moyennant une dépense d’énergie mécanique.


Pour chauffer, pendant la saison froide, les locaux habités, on doit dépenser de l’énergie ; habituellement, il s’agit d’énergie électrique, que l’on transforme en chaleur par effet Joule, ou d’énergie chimique libérée sous forme de chaleur par la combustion de charbon, de pétrole ou de gaz. Ces modes de chauffage sont faciles à réaliser, mais présentent l’inconvénient de faire appel à des transformations foncièrement irréversibles et d’entraîner une dégradation d’énergie électrique ou chimique : par cession d’énergie à un récepteur monotherme, il y a création d’entropie, dont la destruction ne peut plus être envisagée.

Il est possible, cependant, de concevoir un apport de chaleur dans ces locaux, apport effectué par voie réversible, sans dégradation d’énergie, au moyen d’un moteur thermique ditherme fonctionnant à l’envers : le fluide qui est utilisé comme agent de transformation emprunte à la source froide (à l’extérieur du local) à température T2 une quantité de chaleur Q2, à laquelle correspond l’entropie ΔS = Q2/T2 ; cette même entropie est ensuite cédée par l’agent de transformation à la source chaude, c’est-à-dire au local à température T1 et cela en cédant à cette source chaude la quantité de chaleur
Q1 = T1 · ΔS = Q2 · T1/T2 ;
on remarque que l’apport de chaleur Q1 à la source chaude est supérieur à l’emprunt Q2, fait à la source froide ; la différence représente le travail qu’il faut fournir à chaque cycle à la machine pour son fonctionnement : on appelle coefficient de performance (d’amplification frigorifique ou d’efficacité) de la pompe à chaleur le rapport

Ce rapport est supérieur à l’unité : si, par exemple, on veut, pour le chauffage, disposer d’un réservoir de chaleur à 57 °C, l’extérieur étant à 2 °C, on aura à chauffage égal, la dépense d’énergie mécanique, ou électrique, ou chimique, est six fois moindre dans cet exemple de chauffage « thermodynamique » que si l’une ou l’autre de ces énergies avait été transformée directement en chaleur suivant l’un des modes déjà indiqués : frottement, effet Joule ou combustion. Bien que, dans une machine réelle, le coefficient de performance soit inférieur à celui d’une machine réversible, il reste, cependant, très intéressant ; on remarque, par ailleurs, qu’il est d’autant plus élevé que la différence T1 – T2 est plus faible.