Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

polono-soviétique (guerre) (suite)

De l’armistice à la paix de Riga

De laborieuses négociations s’étaient ouvertes en septembre à Riga entre les deux adversaires. D’autre part, en dépit de l’accord polono-lituanien signé le 7 octobre 1920 à Suwałki et reconnaissant à la Lituanie la possession de Wilno, la ville fut occupée deux jours plus tard par les divisions polonaises du général Lucjan Żeligowski (1865-1947), provoquant une rupture des relations entre les deux pays qui durera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Le 12 octobre, Polonais et Soviétiques, dont les forces étaient à bout de souffle, signaient à Riga un armistice et adoptaient une ligne provisoire de démarcation entre les deux armées. Au cours d’un voyage à Paris en février 1921, Piłsudski signait avec la France un traité d’alliance et une convention militaire qui renforçaient considérablement la position de la Pologne au cours des difficiles négociations de paix. Celles-ci aboutirent au traité signé à Riga le 18 mars 1921 : il normalisa les relations polono-soviétiques et fixa entre les deux pays une frontière commune qui laissait à la Pologne la Galicie orientale et la Biélorussie occidentale. Quant à Wilno, son sort fut réglé après un plébiscite organisé par l’armée polonaise, et la ville fut finalement accordée à la Pologne par la conférence des ambassadeurs alliés le 15 mars 1923. Première rencontre de l’armée rouge avec des forces étrangères, cette guerre fut le creuset où se forgèrent ses nouveaux chefs et où s’affirma, sous le signe d’un sentiment national retrouvé, un certain amalgame entre les anciens officiers de l’armée russe et les nouveaux chefs issus de la révolution. Du côté polonais, la victoire de 1920 consacrait le pouvoir de Piłsudski, qui entendit s’attribuer exclusivement la victoire au point d’interdire qu’il soit fait mention en Pologne du rôle joué par le général Weygand.

P. D.

➙ Piłsudski (Józef) / Pologne / Toukhatchevski / Ukraine / U. R. S. S. / Weygand.

 W. Sikorski, la Campagne polono-russe de 1920 (en pol., Lwow, 1928 ; trad. fr., Payot, 1929). / J. K. Piłsudski, l’Année 1920 (en pol., Varsovie, 1931 ; trad. fr., la Renaissance du livre, 1929). / M. Weygand, Mémoires II. Mirages et réalités (Flammarion, 1957).

polyamide

Polymère thermoplastique préparé par réaction de diacides sur des diamines ou par polymérisation directe d’aminoacides de type lactame.


Un grand nombre de polyamides peuvent être préparés, mais la commercialisation a été limitée à ceux dont la préparation utilise des matières premières industrielles de coût abordable. La plupart des polyamides offerts sont des homopolymères ; mais on prépare aussi des copolymères par mélanges de réactifs. Les quatre homopolymères les plus répandus sont les polyamides 6/6, 6, 6/10 et 11. Ces appellations chiffrées désignent le nombre d’atomes de carbone de chaque réactif : diacide et diamine, ou caprolactame. Le polyamide 6/6, ou Nylon 66, est préparé par réaction de l’acide adipique sur l’hexaméthylènediamine en proportions égales. Le sel Nylon obtenu est ensuite polymérisé à chaud sous pression. Le polyamide 6, ou Perlon 6, est obtenu par polymérisation du caprolactame. Le polyamide 6/10, ou Nylon 610, est préparé à partir d’acide sébacique et d’hexaméthylènediamine. Le polyamide 11, ou Rilsan, est issu de l’huile de ricin, d’où l’on tire la matière première de l’acide amino-undécanoïque, lequel est ensuite polymérisé.

Par leur structure, les polyamides sont apparentés aux protéines naturelles telles que la laine. Leurs emplois sont nombreux non seulement comme matières à mouler (injection, extrusion, extrudogonflage, etc.), mais aussi en qualité de fibres synthétiques, de crins artificiels (poils de brosses), d’enduits pour tissus, etc. Les polyamides pour moulage permettent d’obtenir des pièces industrielles de haute résistance mécanique, inattaquables par les corps gras : cames et engrenages, paliers autolubrifiants, valves d’aérosols, bobines électriques, tuyaux, etc. Le Nylon 610 est moins sensible à l’humidité que le Nylon 66, mais il est plus coûteux. Le Rilsan est employé comme fibre textile, comme enduit pour tissus, pellicule pour l’emballage de produits alimentaires et aussi pour le moulage de pièces industrielles devant résister à l’humidité ou de tubes pour l’automobile et l’industrie. Le polyamide 12 a la moindre densité, le plus bas point de fusion et la plus faible absorption d’humidité de tous les polyamides commerciaux. La Trogamid T est un nouveau polyamide transparent. La préparation de copolymères permet de combiner les propriétés des polyamides, d’améliorer la souplesse et la solubilité, de diminuer le point de fusion ou de modifier d’autres caractéristiques. On prépare surtout le copolymère 6/6-6/10, employé pour la production de flaconnages, de tubes et de films, ainsi que le copolymère 6/6-6/6-10, soluble dans l’alcool dilué et qui peut être travaillé à température plus basse pour l’extrusion de profilés, de tubes. On peut réticuler des polyamides par action des isocyanates afin de les rendre insolubles. L’incorporation de plastifiants améliore la souplesse ; celle de stabilisants accroît la résistance à la lumière et aux intempéries. Des matières à mouler de hautes caractéristiques mécaniques sont préparées par incorporation de fibres de verre de 1 à 13 mm de longueur. Ces matières sont moulables à la presse à injecter. Enfin, les polyamides résistent bien à la chaleur et sont stérilisables ; aussi les emploie-t-on dans la fabrication de seringues médicales, d’accessoires pour la chirurgie, etc.

J. D.

Polybe

En gr. Polybios, historien grec (Megalopolis, Arcadie, v. 200 - v. 125-120 av. J.-C.).