Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

plaines (Indiens des) (suite)

Peuple irascible et impétueux, les Indiens des Plaines avaient mis l’accent sur la guerre et les sociétés militaires. La guerre devint un jeu glorieux, qui s’organisa rapidement autour des règles fixes et d’une échelle de valeurs où le risque et le danger étaient plus importants que le fait de tuer un ennemi. Toucher celui-ci avec un bâton spécial était une action d’éclat, mais prendre un scalp était l’acte le moins valeureux de la hiérarchie guerrière. Ce sont les Européens, mettant à prix les tètes des individus qui les gênaient, qui donnèrent à ce trophée sa triste réputation. Les Sioux et leurs alliés aimaient la parade guerrière, pour laquelle ils créèrent un art décoratif très élaboré. Peints à la main, les récits de leurs actions d’exploit décoraient leurs tuniques de guerre, les peaux de bison dans lesquelles ils se drapaient pour accueillir un hôte, et parfois aussi les parois du tipi. Leurs selles, leurs sacs de selles et les couvertures qui couvraient la croupe des chevaux étaient, comme certains vêtements, embellis de piquants de porc-épic et de perles. Pendant certains combats, les chevaux portaient des masques soigneusement décorés. Les boucliers de guerre étaient revêtus d’une peinture symbolique, abstraite ou réaliste, qui devait porter chance au guerrier pendant la bataille. L’habillement était somptueux, et même les mocassins étaient surchargés d’ornements. Dans la vie domestique aussi, les Indiens recherchaient ce luxe décoratif, et tous leurs objets utilitaires étaient peints ou richement ornés.

Au xixe s., l’arrivée massive des Blancs sonna la fin de la civilisation des Plaines. En 1876, la bataille de Little Bighorn opposa les forces du général G. A. Custer à celles des Sioux alliés aux Cheyennes dans un dernier sursaut de résistance. Finalement vaincus, les Indiens des Plaines furent assignés dans des réserves où on les oublia en tant que peuple. Mais en 1973, dans le village de Wounded Knee (Dakota du Sud), choisissant de nouveau la voie de la révolte, les Indiens se dressent contre le gouvernement américain. Ils redemandent ce pour quoi leurs ancêtres avaient perdu la vie : la reconnaissance de leurs droits comme premiers occupants du sol américain et la reconnaissance de tous les traités, signés depuis des siècles, entre Indiens et Européens.

A. F.

➙ Indiens.

 G. Catlin, Letters and Notes on the Manners, Customs and Conditions of the North American Indians (Londres, 1841, rééd. Minneapolis, 1965 ; trad. fr. les Indiens de la Prairie. Dessins et notes sur les mœurs, les coutumes et la vie des Indiens de l’Amérique du Nord, Club des libraires de France, 1959). / F. J. Dockstader, Indian Art in America ; the Arts and Crafts of the North American Indians (New York et Londres, 1961 ; trad. fr. l’Art des Indiens de l’Amérique du Nord, Hazan, 1962). / H. E. Driver, Indians of North America (Chicago, 1961 ; nouv. éd., 1969). / R. Andrist, The Long Death. The Last Days of the Plains Indians (New York, 1964).

plan topographique

Document à grande échelle couvrant généralement une surface d’étendue suffisamment restreinte pour que la courbure terrestre puisse être négligée et que l’échelle locale (au sens de la théorie des projections) puisse être considérée comme constante.



Généralités

Le levé d’un plan topographique peut donc être effectué sans faire appel à un système de projection (ou de représentation) qui permet le passage de l’ellipsoïde terrestre au plan de projection ; on utilise alors un système de coordonnées local et parfois même un système d’altitude local, indépendants des systèmes officiels intervenant dans l’élaboration de la carte, comme les systèmes de coordonnées Lambert, et du nivellement général de la France. En fait, cette notion de plan topographique lié à des systèmes de coordonnées et d’altitude locaux tend à disparaître, la plupart des plans topographiques modernes étant dressés dans les mêmes systèmes de projection et d’altitude que ceux de la carte officielle. Le plan topographique se distingue alors de la carte par les éléments suivants.
1. L’échelle est supérieure ou égale à 1/5 000, alors que l’échelle de la carte est inférieure ou égale à 1/5 000.
2. La valeur métrique est plus rigoureuse que celle de la carte. Dans un plan topographique, à peu près tous les objets peuvent être représentés par leurs contours réduits exactement à l’échelle du levé, permettant ainsi dans tous les cas des mesures précises de longueurs, de surfaces, etc. En revanche, dans une carte, les signes conventionnels altèrent parfois de façon considérable les dimensions des détails représentés.
3. Le découpage n’est pas lié à celui de la carte, ce dernier correspondant généralement à des méridiens et parallèles géographiques. Le découpage du plan topographique est choisi en général en fonction de raisons de commodités d’utilisation.
4. Un plan topographique peut ne comporter que les éléments de la planimétrie, alors qu’une carte doit être complète et porter l’orographie, c’est-à-dire la représentation du relief par les courbes de niveau.


Principaux plans topographiques

• Les plans cadastraux sont destinés à la détermination de la propriété foncière. En France, les plans cadastraux servent de base pour la répartition de l’impôt foncier, mais n’ont pas une valeur juridique servant de preuve de propriété. Le cadastre napoléonien de 1807 révisé ne comporte que la figuration des limites de parcelles à l’exclusion de toute cote d’altitude et de tout accident topographique : talus, fossés, etc. Les nouveaux plans cadastraux, limités aux parties agglomérées des communes urbaines (villes de plus de 10 000 habitants), sont équipés en repères de nivellement, à raison d’un repère par 50 hectares en moyenne, rattachés au réseau du nivellement général de la France et comportent l’inscription des altitudes des points remarquables.

• Les plans de remembrement sont établis en vue d’une redistribution rationnelle des parcelles.

• Les plans d’urbanisme et les plans d’occupation des sols couvrent les zones urbaines, mais concernent aussi des zones rurales, et sont destinés aux études d’aménagement urbain ou rural.

• Les plans établis en vue de travaux de génie civil (construction de barrages, d’autoroutes, d’aérodromes, etc.) comportent les cotes d’altitudes et le figuré du terrain en courbes de niveau.

• Les plans établis en vue de travaux de génie rural, adduction d’eau, irrigation, etc., contiennent à la fois la planimétrie et le nivellement, celui-ci devant être extrêmement précis, surtout pour les plans de drainage, de manière à assurer l’écoulement des eaux.

• Les plans d’alignement (échelle de 1/200 à 1/500), établis en planimétrie seulement de part et d’autre des voies de communication, permettent de consigner l’état des limites parcellaires entre le domaine public et le domaine privé.

• Les plans forestiers couvrent les forêts domaniales et les forêts soumises au régime forestier.

• Les plans directeurs de guerre ont été établis lors de la Première Guerre mondiale à l’échelle de 1/20 000 dans les zones des combats.

• Les plans en relief sont obtenus en général par collage l’un sur l’autre de morceaux de carton découpés selon les courbes de niveau et destinés à des maquettes.

R. d’H.

➙ Cadastre / Planimétrie.