Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Piciformes (suite)

• Les vrais Pics. Ce sont des Oiseaux grimpeurs au bec puissant, dont la langue très longue est associée à des glandes salivaires volumineuses. Leur queue raide sert de point d’appui quand ils cessent de grimper. Ils crient et tambourinent (frappant de leur bec une branche sèche, ils produisent des sons qui portent loin et leur permettent de communiquer entre eux). Ils creusent leur nid dans un arbre sain ou malade (parfois dans une termitière, un cactus) et pondent de 2 à 8 œufs. Des espèces françaises, les plus communes sont les Pics Vert et Épeiche ; toutes sont entièrement protégées par notre législation.

• Les Pics nains, ou Picumnes (29 espèces ; 8-12 cm). Ils grimpent, mais ont une courte queue aux plumes molles. Leur plumage est gris, brun ou verdâtre. Ils vivent en Amérique tropicale, dans le Sud-Est asiatique et en Afrique au sud du Sahara.

• Les Pics terrestres (3 espèces). Ces Oiseaux sont adaptés à l’existence dans les régions désertiques d’Afrique du Sud et d’Amérique du Sud et nichant (certains en colonies) au fond de galeries creusées dans un talus.

• Les Torcols (2 espèces ; 17 cm). Leur plumage rappelle celui des Chouettes par sa coloration cryptique ; ils ne grimpent pas, nichent dans des trous, mais ne creusent pas le bois. L’espèce d’Eurasie est migratrice, l’autre vit en Afrique.


Ramphastidés

Les Toucans et Toucanets (ou Arassaris) [37 espèces ; 30-60 cm] vivent en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Ils ont un aspect lourdaud et possèdent un énorme bec recourbé, très léger malgré l’apparence, vivement coloré et dentelé sur les bords. Arboricoles, mais non grimpeurs, ils mangent des fruits charnus ou juteux, des baies, parfois des oisillons. Ils nichent dans des trous d’arbre et pondent de 2 à 4 œufs.


Indicatoridés

Les Indicateurs (14 espèces ; 15-20 cm) ont un modeste plumage brun ou gris avec des taches blanches ou jaunes ; 12 espèces vivent en Afrique au sud du Sahara, 2 dans l’Himālaya, en Malaisie, à Sumatra et Bornéo. Leur régime est insectivore ; quelques espèces se nourrissent d’Abeilles sauvages et probablement de cire. Plusieurs parasitent des Barbus et des Pics, dans le nid desquels ils pondent leurs œufs. Quelques-uns ont l’habitude de « guider » l’Homme ou le Ratel vers les ruches sauvages.


Capitonidés

Capables de grimper, Barbus et Barbicans (72 espèces ; 9-30 cm) sont vivement colorés et ont une lourde silhouette ; ils doivent leur nom aux plumes en forme de poils qui entourent la base de leur bec massif. Ils habitent l’Afrique au sud du Sahara, le Sud-Est asiatique, l’Amérique centrale et le nord-ouest de l’Amérique du Sud. Ils mangent des fruits, des graines et des Insectes et creusent dans le bois pourri une cavité où ils pondent de 2 à 5 œufs.


Bucconidés

Les Paresseux, ou Tamatias (30 espèces ; 13-27 cm), sont propres à l’Amérique centrale et à l’Amérique du Sud. Peu actifs, ils chassent les Insectes à l’affût. Eux aussi nichent dans une galerie souterraine ou une termitière et pondent 2 ou 3 œufs.


Galbulidés

Les 15 espèces de Jacamars (12-27 cm) ont de brillantes couleurs, un long bec fin et une élégante silhouette. Elles vivent en Amérique centrale et en Amérique du Sud, capturent des Insectes en vol après les avoir épiés du haut d’un perchoir et nichent au fond de galeries forées dans les talus ou les termitières. Les petits ont un costume de duvet blanc à l’éclosion, contrairement aux autres Piciformes.

M. C.

 H. Friedmann, The Honey-Guides (Washington D. C., 1955). / H. von Bœtticher, Die Pfefferfresser (Wittenberg, 1959). / D. Blume, Über die Lebensweise einiger Spechtarten (Berlin, 1961).

Pie V (saint)

(Bosco Marengo 1504 - Rome 1572), pape de 1566 à 1572.


Entré à quatorze ans chez les Dominicains, Antonio Ghislieri devient en 1556 évêque de Nepi et Sutri ; l’année suivante, le pape Paul IV le fait cardinal. Moine vertueux et austère, très en faveur à la cour pontificale, il est nommé en 1558 inquisiteur général.

Le 7 janvier 1566, il succède à Pie IV, qui, deux ans auparavant, a clôturé le concile de Trente.

Pie V entreprend d’abord de restaurer la discipline ecclésiastique ; les jeux, les spectacles sont interdits aux clercs. Il prescrit aux évêques de résider dans leur diocèse et de visiter régulièrement leurs ouailles. En réprimant les abus de la « commende », il fait en sorte que les princes ne puissent imposer à Rome des évêques indignes. Aussi a-t-on pu dire qu’avec l’aide de saint Charles Borromée il a renouvelé l’épiscopat européen ; lui-même entreprend avec zèle la réformation du diocèse romain.

Pour obtenir un bon clergé, le pape exige des évêques l’application du décret tridentin relatif aux séminaires. Dans le même esprit, il travaille à ce que l’enseignement théologique repose sur des bases solides ; en 1567, il proclame saint Thomas d’Aquin docteur de l’Église et, en 1571, il autorise les Jésuites à enseigner. Le pape réforme également le bréviaire (1568) et le missel romain (1570).

Ancien religieux et menant lui-même une vie exemplaire, Pie V s’emploie à rétablir la discipline dans les différents ordres religieux. En 1567, il réduit à une stricte observance la plupart des religieux espagnols. Il n’hésite ni à supprimer les ordres récalcitrants ni à retrancher des communautés les éléments malsains ou les moines gyrovagues. Désormais, une règle monastique, des vœux solennels et un habit distinct de celui des prêtres séculiers sont imposés à toutes les familles religieuses (constitution Lubricum vitae genus de 1568) ; la clôture est renforcée, principalement pour les ordres féminins (constitution Circa pastoralis de 1566).

Pie V encourage également la centralisation administrative des couvents d’un même ordre dans le cadre d’une congrégation nationale : bénédictins du Portugal en 1566, qui se réforment et essaiment au Brésil dès 1581, Servites en 1570 ; le 1er janvier 1572, il approuve le plus important des ordres consacrés au service des malades, celui de Saint-Jean de Dieu.

Le pape s’intéresse au problème des missions à l’étranger et il développe à leur sujet des vues d’une remarquable justesse dans une lettre au roi de Portugal : promotion d’un clergé indigène, obligation pour les missionnaires de parler la langue du pays, conversions obtenues par la persuasion, condamnation du travail forcé.