Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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physiothérapie (suite)

La chaleur et le froid

Si ces éléments peuvent être appliqués grâce à l’eau, ils peuvent également être utilisés en son absence : les applications chaudes (cataplasmes, briques, etc.) apportent souvent la sédation de la douleur, la résorption des inflammations. L’air chaud est employé dans les saunas (séjour en atmosphère très chaude et sèche, puis humide) et dans l’aérothermothérapie (air chaud pulsé). Le froid* est employé dans le traitement des affections péritonéales (vessies de glace) ainsi que pour réaliser les différentes modalités de la cryothérapie.


L’électricité

Elle est mise à profit par l’électrothérapie, à laquelle il faut rattacher l’ionophorèse (introduction électrolytique d’ions), qui est un moyen physique de faire pénétrer les médicaments chimiques dans l’organisme. Les courants de haute fréquence appliqués directement constituent la diathermie*, alors que les ondes courtes entrent dans le domaine des vibrations électromagnétiques. L’activité que l’on peut en attendre est uniquement thermique, mais ces méthodes permettent des localisations précises et profondes de la chaleur.


Les rayonnements

Tous les rayonnements utilisés en thérapeutique se trouvent dans l’énergie solaire, mais, si certains peuvent être utilisés directement (infrarouges, ultraviolets), d’autres sont arrêtés par l’atmosphère (rayons X, rayons gamma), et seule leur production sur place permet une action efficace. En allant des plus grandes longueurs d’onde vers les plus courtes, on rencontre :
— les rayons infrarouges, qui se transforment en chaleur lorsqu’ils sont absorbés par les corps et qui peuvent être reproduits par lampes spéciales (ces rayons sont efficaces contre les douleurs articulaires ou musculaires, qu’elles soient d’origine traumatique ou rhumatismale) ;
— la lumière visible, peu active sous sa forme brute, mais qui constitue sous la forme du laser* une arme physiothérapique très efficace, notamment en ophtalmologie ;
— les rayons ultraviolets*, doués, selon leur longueur d’onde, d’une activité érythémateuse (rougissant la peau) ou photochimique (provoquant la pigmentation et transformant la provitamine D en vitamine D) ; d’où l’emploi dans le traitement du rachitisme sous le nom d’actinothérapie (des lampes à parois de quartz fournissant les rayons).

• L’héliothérapie est l’emploi de la fraction du rayonnement solaire qui traverse l’atmosphère, c’est-à-dire les infrarouges, la lumière visible, les ultraviolets. Suivant l’altitude et la nébulosité, les proportions de ces divers rayonnements sont très différents. Des écrans matériels (vêtements, chapeaux, parasols, lunettes) permettent de localiser le rayonnement à la partie du corps à traiter. Diverses lotions ou crèmes filtrantes permettent d’éliminer plus ou moins complètement les ultraviolets érythémateux et de laisser passer les ultraviolets photochimiques (par exemple pour bronzer sans brûlures). L’héliothérapie doit être progressive (durées d’exposition chronométrées) et il convient de protéger les yeux et la nuque. Bien appliquée, l’héliothérapie est un traitement efficace des tuberculoses osseuses, mais elle est formellement contre-indiquée dans le cas de la tuberculose pulmonaire.

• Les rayons X, pénétrant profondément dans les tissus, ont, à faible dose, une action anti-inflammatoire et, à forte dose, une action destructrice des cellules, notamment des cellules en cours de division. C’est pour cette raison qu’ils sont employés dans le traitement des tumeurs (v. radiothérapie).

• Les rayons gamma, produits par les corps radioactifs et débarrassés des rayonnements alpha et bêta, sont également très employés contre les cancers (v. curiethérapie).

• Les isotopes* artificiels apportent, grâce à l’ensemble de leur rayonnement (α, β et γ), à la fois des moyens diagnostics et de nouvelles armes thérapeutiques qui entrent dans le cadre de la physiothérapie.


Les actions mécaniques

Ce sont les éléments du massage* et de la kinésithérapie. Les forces appliquées passivement ou activement sur les différents segments du corps et les mouvements qui en résultent constituent une arme efficace dans de nombreuses maladies ou suites de blessures. La mécanothérapie n’est qu’une forme instrumentale de la kinésithérapie ; elle ne doit se faire que sous la surveillance stricte du praticien.

Les ultrasons font également partie des moyens mécaniques de la physiothérapie, et leurs indications s’étendent à des affections diverses, allant de l’asthme au « tennis elbow » des joueurs de tennis.

J. B.

 A. de Loz, Électrothérapie. Traité de physiotechnique et de physiothérapie (Libr. de la Faculté, Bruxelles, 1960). / A. Denier, la Physiothérapie en pratique courante (Maloine, 1964). / P. Vogler, Physiothérapie (Stuggart, 1964). / G. Ledoux-Lebard et P. Bargy, Physiothérapie du médecin praticien en rhumatologie et en traumatologie (Masson, 1968).

physique

Science qui étudie les propriétés générales de la matière inerte et établit les lois qui rendent compte des phénomènes naturels.



Introduction

Les frontières de la physique avec la chimie*, qui étudie la composition des corps ainsi que leurs transformations en d’autres substances, sont assez floues. Lorsque ces dernières transformations existent, on a affaire à un phénomène chimique : dans le cas contraire, c’est un phénomène physique. C’est, par exemple, le cas des changements d’état : fusion, vaporisation, etc. Ainsi, si du phosphore blanc est chauffé dans un récipient clos, sa température s’élève, puis il fond ; si l’on refroidit le tout, la transformation inverse se produit ; elle redonne un corps identique au phosphore initial. Les phénomènes de variation de température, de fusion sont temporaires ; ils n’affectent pas profondément les propriétés du corps ; ce sont des phénomènes physiques. Chauffons maintenant le même fragment de phosphore en vase clos pendant une dizaine de jours et laissons le refroidir. On obtient une masse rouge violacé qui n’a plus les propriétés du solide primitif : elle n’est ni vénéneuse ni phosphorescente. La transformation du phosphore blanc en phosphore rouge est définitive : il y a eu réaction chimique. D’autre part, sur le même échantillon, les propriétés physiques peuvent être déterminées aussi souvent qu’on le désire, tandis que les propriétés chimiques ne peuvent l’être qu’une seule fois.