Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

photogravure (suite)

Scanners

L’utilisation de moyens électroniques pour l’obtention de sélections corrigées a été suggérée aux États-Unis dès 1937. Après des recherches préliminaires de la société Kodak, l’éditeur des revues Time et Life entreprit des essais et réalisa en 1948 un prototype de scanner, puis en 1955 un modèle convenant aux besoins pratiques. Depuis, différents constructeurs ont mis sur le marché d’autres scanners, qui sont soit des appareils de correction de couleur pour des films obtenus par la méthode photographique, soit des appareils de sélection produisant les films à partir de l’original. Les possibilités de ces appareils deviennent de plus en plus étendues à mesure que les appareillages électroniques se miniaturisent et se perfectionnent.

En principe, sur un scanner de sélection, un pinceau lumineux explore point par point l’original. La lumière transmise, s’il est transparent, ou réfléchie, s’il est opaque, arrive sur un sélecteur où elle est divisée en ses trois constituants, jaune, rouge et bleu. Chaque constituant est reçu par une cellule photoélectrique qui transforme l’énergie lumineuse en énergie électrique. Amplifiés, les courants électriques arrivent à un calculateur qui les interprète, les corrige, les combine en fonction des instructions programmées qu’il a reçues. Le calculateur commande en conséquence l’émission de quatre courants électriques qui, transformés en signaux lumineux, insolent point par point les couches sensibles des quatre films de sélection, qui produisent soit des négatifs, soit des positifs. Le balayage de l’original par les pinceaux lumineux est très rapide ; un jeu de sélections de 20 × 25 cm peut être obtenu en un quart d’heure. La finesse d’exploration, qui correspond à la définition de l’image en télévision, varie à la demande de 200 à 800 lignes au centimètre ; les plus fines permettent de grands agrandissements ultérieurs des films. Certains scanners peuvent faire directement des agrandissements ou produire des films tramés électroniquement.

Pour chaque travail, et en tenant compte du procédé d’impression, du papier et des encres, l’opérateur programme la compression de contraste nécessaire, la correction des couleurs, le calcul d’un cliché du noir plus ou moins complet, l’enlèvement de sous-couleurs sur les autres clichés et l’accentuation des détails dans les lumières, c’est-à-dire dans les tons clairs.

La concurrence des scanners a contribué à inciter les constructeurs d’appareillages conventionnels à utiliser également des techniques électroniques pour la réalisation de systèmes de sélection automatique, en vue de répondre à la demande sans cesse croissante de clichés pour impressions en couleurs.


Graveurs électroniques

D’autres machines fonctionnant suivant un principe analogue gravent directement des clichés typo en métal ou en plastique. L’original à reproduire est exploré ligne par ligne par le balayage d’un pinceau lumineux. Une cellule photo-électrique reçoit le rayon réfléchi et émet un courant. Amplifié, ce courant sert à commander l’enfoncement d’un outil graveur — stylet en acier sur certaines machines, thermocautère sur d’autres —, qui se déplace en synchronisme avec la tête d’exploration. On obtient ainsi un tramé ligné. Pour avoir un tramé quadrillé, la tête de gravure est animée d’un mouvement vertical alternatif réglé d’après la grosseur de trame désirée. Il existe des machines à graver répondant aux besoins particuliers des imprimeries de journaux, de périodiques, de labeur : format, trame, réglage des contrastes dans les tons clairs, moyens et foncés ; l’opérateur commande des corrections de valeurs. Certaines machines peuvent réduire ou agrandir l’image. Des machines combinées scanner-graveur font la sélection d’un original en couleurs et la gravure directe d’un jeu de quatre clichés. La matière du cliché typo peut être un métal (zinc, cuivre, magnésium) ou un plastique. Si l’on grave un plastique transparent dont la surface est couverte d’un colorant opaque, on obtient ce qui correspond à un film positif offset, utilisable comme tel pour la confection d’une plaque.

G. B.

➙ Héliogravure / Offset / Photographie / Trichromie / Typographie.

 M. Murail, Typographie Photogravure (Iniag, 1954). / G. Baudry et R. Marange, Comment on imprime (Dunod, 1956 ; 4e éd., 1971). / E. Kollecker et W. Matuschke (sous la dir. de), Der moderne Druck (Hambourg, 1956 ; 2e éd., 1958). / A. Bargilliat, l’Imprimerie au xxe siècle (P. U. F., 1967). / V. Strauss, The Printing Industry (New York, 1967).

photo-interprétation

Lecture et traduction des documents aériens ou spatiaux obtenus par avion ou par satellite, et qui se présentent finalement sous forme de photographies.


Initialement employée à des fins militaires et cartographiques, l’interprétation des photographies a trouvé son aboutissement le plus récent dans la recherche de sites pour l’atterrissage des engins spatiaux. Ses applications les plus intéressantes touchent les sciences de la Terre ainsi qu’une meilleure connaissance de l’homme et de son environnement, notamment la physique du globe et la climatologie générale, la géologie et la géomorphologie, l’hydrologie et la pédologie, la biogéographie animale et végétale, sans oublier le domaine des sciences humaines, qui, depuis la géographie économique, historique et l’archéologie, s’étend jusqu’aux problèmes plus actuels de l’aménagement des territoires, du génie civil, de l’urbanisme, de la pollution de l’atmosphère et des eaux.


Les procédés d’enregistrement

L’interprétation des photographies aériennes ne présente pas une fin en soi à travers l’enregistrement d’un certain « message » qui se trouve inscrit sur un support, le photo-interprétateur a pour mission de trouver l’explication ou l’exposition de données précises touchant l’objet de son étude et de matérialiser cette dernière par une carte thématique ou un inventaire prospectif. L’approche du résultat ne peut se faire que si le message photographique final est bon et si les éléments enregistrés correspondent bien à l’objet de la recherche.