Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Achéménides (suite)

La garnison achéménide d’Égypte est écrasée, ses débris bloqués au Château-Blanc de Memphis. Mais, tandis qu’Athènes doit lutter contre ses voisines qu’elle a provoquées, le roi envoie une forte armée qui bat les Athéniens (v. 456) et les enferme dans une île du Delta, dont la garnison capitule vers 454. Malgré le sauf-conduit qu’ils avaient obtenu, Inarôs et les chefs rebelles qui s’étaient rendus avec lui sont suppliciés à Suse. Les satrapes de l’Asie Mineure suscitent les défections de villes de Troade et de Carie, qui cessent de payer le tribut à Athènes et se mettent sous la protection de l’Empire perse.

Une dernière offensive des Athéniens, conduite par Cimon (v. 450-449), ne leur permet pas de se maintenir à Chypre, et les derniers rebelles d’Égypte se soumettent alors au roi. L’Athénien Callias va conclure à Suse un accord verbal (v. 449), que l’on considère parfois comme marquant la fin des guerres médiques : Athènes renonce à soutenir les révoltes contre l’Achéménide, et ce dernier cantonnera ses flottes d’Anatolie en deçà du Bosphore, au nord, et de Phasêlis (en Pamphylie), au sud ; les deux puissances gardent les cités grecques qu’elles occupent au moment de l’accord. Mais si la guerre ouverte cesse alors, les satrapes de l’Asie Mineure ne renoncent pas à grignoter le domaine athénien et exploitent à cette fin les ennuis d’Athènes, qui perd ainsi des villes de Carie, lors de la guerre de Samos (440-439), puis Colophon, en Ionie, au début de la guerre du Péloponnèse (431-404). Mais, dans cette même Anatolie, les royaumes de Bithynie et de Paphlagonie se constituent à l’intérieur du domaine achéménide. Plus que celui de Xerxès Ier, le long règne d’Artaxerxès Ier marque le début de la décadence de l’Empire perse.


Le legs et le souvenir des Achéménides

C’est la fin de la dynastie perse, mais non de l’Empire. À la grande indignation des Macédoniens, Alexandre se pose en successeur du roi. Ainsi, malgré eux, les Achéménides, conquérants et organisateurs de l’Orient ancien, ont préparé le cadre du monde hellénistique, dont la civilisation est déjà en germe dans l’Asie Mineure et la Phénicie, profondément hellénisées au cours du ive s. La dynastie portée à la tête de l’Orient par un petit peuple barbare n’a pu répandre sa culture dans l’ensemble de son empire : son art monumental n’est représenté, en dehors de la Perse, que dans les palais (Suse, Babylone) et les résidences des satrapes ; l’écriture cunéiforme, à la fois syllabique et alphabétique, que l’on avait créée pour sa langue, le vieux perse, n’est guère employée en dehors des inscriptions rupestres de Perse. Au contraire, les efforts des Achéménides pour unifier leur immense domaine ont accéléré la synthèse des vieilles civilisations de l’Orient et donc facilité les progrès de la civilisation grecque, qui ne pouvait se répandre que dans un monde où les particularismes étaient en recul. Dans ces conditions, il ne restera des Achéménides que le souvenir d’une armée valeureuse, d’une conquête foudroyante et de rois tout-puissants. Le nationalisme iranien, qui triomphe définitivement de l’influence grecque avec la dynastie sassanide, ne s’y est pas trompé, et il a fait de ces souverains, qu’il ne connaissait plus que par les légendes hellénistiques, les premiers héros de l’Iran.

Textes historiques

• Inscription du palais de Cyrus à Pasargades : « Je suis Cyrus, le Roi, l’Achéménide. »

• Inscription de Darios Ier au palais de Persépolis : « Je suis Darios, le Grand Roi, le Roi des rois, le Roi de nombreuses contrées, le fils d’Hystaspe, un Achéménide. Ainsi dit Darios le Roi : par la faveur d’Ahura-Mazdâ, avec le peuple perse, j’ai pris possession de ces pays qui ont pris peur de moi et m’ont apporté le tribut : Élam, Médie, Babylonie, Arabie, Assyrie, Égypte, Arménie, Cappadoce, Sardes, Ioniens qui sont sur le continent et ceux qui sont au bord de la mer et les pays qui sont au-delà de la mer, Sagartie, Parthie, Drangiane, Arie, Bactriane, Sogdiane, Chorasmie, Sattagydie, Arachosie, Sind, Gandara, Scythes, Maka... »

Sources de l’histoire des Achéménides

• Inscriptions royales monumentales (en Perse, à Suse, Ecbatane, Van, Suez) : généralement trilingues (vieux perse, élamite, babylonien).

• Tablettes des archives administratives de Persépolis et de Suse : en élamite.

• Inscriptions hiéroglyphiques des temples et du canal Nil-mer Rouge ; papyrus démotiques.

• Livres de la Bible (Chroniques, Isaïe, Esdras, Néhémie) : en hébreu ou en araméen.

• Œuvres littéraires grecques : d’Hérodote (Histoires), de Thucydide (Guerre du Péloponnèse), de Xénophon (Cyropédie, Anabase, Helléniques), de Diodore de Sicile (Bibliothèque historique).

G. L.

➙ Alexandre le Grand / Assyrie / Babylone / Cyrus II / Darios Ier / Grèce / Iran / Médiques (guerres) / Mésopotamie / Persépolis / Xerxès Ier.

 A. T. Olmstead, History of the Persian Empire : Achaemenid Period (Chicago, 1948). / R. G. Kent, Old Persian ; Grammar-Texts-Lexicon (New Haven, 1950). / R. Ghirshman, l’Iran des origines à l’islam (Payot, 1952). / W. Culican, The Medes and Persians (Londres, 1965).

acides

Composés chimiques présentant un certain nombre de propriétés communes, parmi lesquelles : une saveur piquante (saveur acide) ; une action sur les réactifs colorés en solution (par exemple, rougissement de l’hélianthine) ; une action sur les bases telles que la soude, avec dégagement de chaleur et formation d’un sel et d’eau ; une action sur les alcools, avec formation d’esters ; une action sur certains métaux, avec dégagement d’hydrogène et formation d’un sel du métal ; en outre, les solutions aqueuses de ces acides sont des électrolytes.


On classe les acides en oxacides, qui contiennent de l’oxygène, et en hydracides, qui n’en contiennent pas ; l’acide sulfurique H2SO4 est un oxacide, l’acide chlorhydrique HCl un hydracide. À un oxacide correspond un anhydride d’acide obtenu par élimination d’eau, tel SO3, anhydride sulfurique, et un chlorure d’acide, tel CH3—COCl, chlorure d’acétyle, qui correspond à l’acide acétique CH3—COOH. On classe aussi les acides suivant le nombre de sels qu’ils donnent avec la soude ; les acides nitrique HNO3, chlorhydrique, acétique ne donnent qu’un sel : ce sont des monoacides ; l’acide sulfurique en donne deux : c’est un biacide ; l’acide phosphorique H3PO4 en donne trois : c’est un triacide. On classe enfin les acides d’après leur « force ».