pharynx (suite)
L’hypopharynx
Au niveau de l’hypopharynx, la pathologie est essentiellement tumorale.
Le cancer du bas pharynx se rencontre chez le sujet fumeur ou alcoolique et est favorisé par la mauvaise hygiène bucco-dentaire. Les signes sont la gêne à la déglutition, avec souvent douleur transmise dans l’oreille. La tumeur entraîne un œdème du larynx et bloque la mobilité de la moitié correspondante du larynx, avec dysphonie (voix anormale) et parfois gêne respiratoire (dyspnée de type laryngé). La fréquence des métastases ganglionnaires aggrave encore le pronostic. Le traitement doit être chirurgical. Il implique en règle générale le sacrifice du larynx, associé à l’exérèse d’une partie du pharynx (pharyngo-laryngectomie totale). On y associe de principe un évidement des territoires lymphatiques du cou correspondants et une radiothérapie complémentaire. Malgré tout, le pronostic reste réservé dans les formes étendues. Les lésions localisées bénéficient d’interventions moins délabrantes, qui permettent de conserver la moitié du larynx, c’est-à-dire l’usage de la voix, et qui n’obligent pas au port définitif d’une canule de trachéotomie (hémipharyngo-laryngectomie selon la technique préconisée en France par P. André, J. Pinel et H. Laccoureye).
Les formes très étendues, atteignant la bouche œsophagienne, sont au-dessus de toute thérapeutique. Les tumeurs siégeant derrière le cricoïde (cancer rétrocricoïdien) sont fréquentes chez les Anglo-Saxons et particulièrement redoutables.
Autres affections
Le pharynx est encore le siège d’affections nerveuses : paralysie du pharynx s’inscrivant dans le cadre de polynévrites (diphtérie), atteinte tronculaire ou centrale. Ces affections se manifestent essentiellement par la perte de la mobilité du voile du palais. Celui-ci est attiré du côté sain lors de la contraction (signe du rideau).
Les troubles sensitifs se manifestent par une anesthésie avec disparition du réflexe à l’abaisse-langue et par des paresthésies, sensations diverses de gêne, de brûlures, de boule dans la gorge, sans gravité, mais souvent mal supportées chez des malades à profil psychologique naturellement angoissé.
La syphilis du pharynx est devenue très rare. Elle se rencontre au stade primaire (chancre), au stade secondaire (énanthème vermillon, plaques muqueuses très contagieuses), au stade tertiaire (ulcéreuse ou gommeuse, entraînant des impotences fonctionnelles par cicatrices rétractiles et synéchies).
Quant à la tuberculose, elle n’est généralement que la complication des formes pulmonaires. Les formes aiguës du type granulie d’Isembert entraînaient l’apparition de douleurs très vives que l’on retrouvait dans les formes ulcéro-végétantes les plus fréquentes et qui s’apparentent aux formes lupiques d’évolution très lente. La pratique du B. C. G., l’apport des antibiotiques spécifiques en ont considérablement diminué l’incidence.
J. T.
F. Baclesse, Tumeurs malignes du pharynx et larynx (Masson, 1960).
