Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Pershing (John Joseph) (suite)

Au moment de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, l’armée américaine, qui atteint à peine 200 000 hommes, n’est nullement préparée à une campagne outre-mer d’ampleur internationale. Si la conscription établie par le Draft Act du 18 mai 1917 permet d’incorporer des centaines de milliers de recrues, il faut créer de toutes pièces l’organisation capable de les équiper et de les instruire, et leur donner un chef. Dès le 26 mai, le président Wilson et le secrétaire d’État à la guerre, Newton D. Baker (1871-1937), choisissent le major général Pershing, alors âgé de cinquante-sept ans et qui commande sur la frontière sud des États-Unis, pour prendre le commandement des forces américaines en Europe et préparer leur engagement en accord avec le haut commandement franco-britannique. Pershing se consacre dès lors totalement à cette tâche : le 13 juin, il débarque en France à Boulogne, bientôt suivi par la 1re division américaine, qui va cantonner en Lorraine, où elle est engagée le 21 octobre suivant dans un secteur calme du front. Le rôle de Pershing se situe d’abord à la charnière de l’organisation et de la stratégie. Il se montre prudent, mais opiniâtre à l’égard des impatients états-majors français et britannique, qui l’auraient volontiers placé sous leur tutelle. Excellent organisateur, Pershing, qui a installé le 1er septembre son quartier général à Chaumont, s’entoure de collaborateurs de qualité, tels le colonel Charles G. Dawes (1865-1951), futur auteur du plan des réparations de 1924, qui dirige les achats américains en Europe, William W. Atterbury (1866-1935), chef des transports, et le capitaine Patton*, son aide de camp, futur chef de la IIIe armée de 1944-45. À la fin de 1917, les effectifs américains en France se montent à 175 000 hommes : ils augmentent rapidement en 1918, année où la cadence des transports maritimes passe de 74 000 hommes en mars à près de 10 000 hommes par jour à partir de juillet. Au moment de la crise très grave provoquée en mars 1918 par l’offensive de Ludendorff*, Pershing met spontanément ses troupes à la disposition de Foch* et accepte, quoi qu’il lui en coûte, de voir son infanterie engagée par petits paquets au sein des divisions alliées. Le 28 mai, pourtant, se déclenche à Cantigny la première attaque conduite par la division américaine du général Robert L. Bullard (1861-1947). Deux mois plus tard, six divisions de Pershing participent à la contre-offensive du 18 juillet entre l’Aisne et la Marne, et au cours de l’été ses forces passent de l’échelon de la division de renfort à celui de l’armée ; le 10 août, la Ire armée américaine est constituée, et Pershing devient enfin un commandant en chef à part entière. Avec l’accord de Foch, son P. C. est transféré le 26 août à Ligny-en-Barrois, et les Américains prennent en compte le secteur de Saint-Mihiel (80 km de front), dont Pershing rêve de faire la base de départ d’une grande offensive ayant Metz, la Sarre et le Rhin pour objectifs successifs. Pour obéir aux directives de Foch, il accepte, non sans dépit, d’y renoncer et, après leur belle victoire de Saint-Mihiel (16 sept.), de faire converger ses forces avec celles de l’armée Gouraud en direction de la Meuse et de Sedan. Elles se transforment à partir du 11 octobre en un groupe d’armées de vingt divisions par la création d’une IIe armée américaine, dont le général Bullard prend la tête dans la Woëvre. Huit autres divisions américaines combattent sur le front français, deux sur le front britannique, treize autres sont encore à l’instruction. Au lendemain de la victoire, Pershing conduit ses troupes à travers le Luxembourg jusqu’à Coblence et confie au général Hunter Liggett (1857-1935) le commandement de la zone d’occupation américaine. Avec Haig*, Pétain* et Diaz (1861-1928), il fait partie du conseil suprême de guerre de Versailles, qui, sous la direction de Foch, est chargé d’élaborer les clauses militaires de la paix. Mais, après avoir participé au défilé de la victoire du 14 juillet 1919, Pershing retourne aux États-Unis, où le Congrès lui donne à vie par une loi spéciale du 3 septembre 1919 le titre, créé en 1799 mais encore jamais décerné, de général des armées des États-Unis. Chef d’état-major de l’armée américaine de 1921 jusqu’à sa retraite en 1924, il publie ses Mémoires à New York en 1931 (My Experiences in the World War), traduits en français la même année.

Demeuré un très fidèle ami de la France, il est élu en 1936 membre associé de l’Académie des sciences morales et politiques et revient en France en 1937 pour inaugurer l’imposant monument consacré à la victoire de ses troupes à Montfaucon le 27 septembre 1918. Le général Pershing restera jusqu’à sa mort, le 15 juillet 1948, l’une des grandes figures nationales des États-Unis et sera enterré au cimetière d’Arlington.

J.-E. V et P. D.

➙ Guerre mondiale (Première).

Personales

Ordre de plantes à fleurs dont le type est le Muflier (Gueule-de-Loup).


Cet ordre, formé d’une dizaine de familles à pétales soudés et à symétrie bilatérale, se place dans le grand ensemble des Dicotylédones herbacées et dérive, à travers les Solanées, des Polémoniales, créant ainsi un phylum parallèle à celui des Lamiales. La principale famille est celle des Scrofulariacées, à laquelle on peut ajouter les Acanthacées, les Globulariacées, les Orobanchacées, les Lentibulariées et les Gesnériacées.


Scrofulariacées

Cette famille, d’environ 200 genres et 3 000 espèces, comprend principalement des herbes, exceptionnellement des arbres (Paulownia). Une vingtaine de genres et environ 150 espèces vivent en France. Elles sont surtout caractérisées par leurs fleurs hermaphrodites, presque toujours à symétrie bilatérale, ordinairement du type cinq, rarement quatre. Le calice gamosépale à cinq dents est persistant, et la corolle est le plus souvent bilabiée, avec parfois un éperon (Linaire). On constate des avortements dans l’androcée, ce qui fait que le nombre des étamines est toujours inférieur à cinq ; l’ovaire est à deux carpelles ; le fruit est une capsule ou une baie.