Insecte aux ailes membraneuses, qu’on rencontre près des cours d’eau dans lesquels vit sa larve. On désigne couramment sous le nom de « Perles » tous les Insectes hémimétaboles de l’ordre des Plécoptères.
On connaît environ un millier d’espèces de Perles, répandues dans le monde entier. En France, les genres Perla, Nemura, Nephalopteryx et quelques autres réunissent une cinquantaine d’espèces. Leur morphologie est très homogène et leur biologie rappelle, par plus d’un trait, celle des Éphémères.
Leur longueur dépasse rarement 2 cm (25 mm chez Perla marginata femelle). Généralement actives la nuit, elles restent immobiles le jour sur les pierres ou les plantes proches des rivières ; la « Voilette des pêcheurs » (Nephalopteryx nebulosa) se rencontre même sur les quais de Paris, en mars-avril. Elles volent peu ; au repos, les ailes se rabattent à plat sur le dos, les antérieures couvrant les postérieures, plus larges ; celles-ci replient en éventail leur vaste champ anal. La longévité des adultes n’excède pas un mois et ne dure souvent que quelques jours ; ils ne semblent pas se nourrir, comme l’atteste la régression de leurs pièces buccales. À part Nemura et Leuctra, toutes les Perles portent à l’extrémité de l’abdomen deux longs cerques multiarticulés, caractère qui permet de les reconnaître facilement.
Après l’accouplement, les femelles émettent une grappe d’œufs à l’arrière du corps, puis les déposent en volant à la surface de l’eau, où ils s’enfoncent en se dispersant.
La larve vit beaucoup plus longtemps que l’adulte, jusqu’à trois ans chez Perla, et le nombre de mues peut dépasser trente. La plupart des espèces se développent dans les rivières et les fleuves ; certaines formes de montagne (Tæniopterix trifasciata) vivent dans les torrents, alors que des Nemura préfèrent les eaux stagnantes.
Peu douées pour la nage, les larves des Perles se maintiennent sous les pierres et capturent un grand nombre de vers et de larves d’Insectes ; leurs pièces buccales sont broyeuses. Leur tégument mince assure l’essentiel des échanges respiratoires ; cependant, des trachéo-branchies existent chez plusieurs formes, en général insérées sur les côtés du thorax. Chez toutes les espèces, l’abdomen porte deux cerques allongés, même chez celles qui n’en ont pas à l’état adulte.
À la fin de la vie larvaire, l’Insecte quitte l’eau, s’installe sur une pierre ou sur une plante et subit la mue imaginale, qui libère directement l’adulte.
Les Plécoptères s’enracinent dans un passé lointain puisqu’on en a trouvé des restes dans les terrains permiens du Kansas (États-Unis) et de Russie. Parmi ces Protoperlaires, certains, comme le Lemmatophora, possédaient des expansions en forme d’ailerons sur le premier segment thoracique ; ce caractère se trouve également chez les Paléodictyoptères du Carbonifère. Des Perles comparables aux formes actuelles sont connues dans le Permien australien. On a des raisons de penser que le groupe des Plécoptères s’est manifesté à l’ère primaire par des lignées d’origine gondwanienne ; quelques-unes ont persisté jusqu’à nos jours. On range les Perles dans le superordre des Orthoptéroïdes.
M. D.