Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

péritoine (suite)

La dialyse péritonéale

C’est une méthode d’épuration extra-rénale. Elle est utilisée aussi comme méthode diagnostique dans les syndromes abdominaux difficiles ou dans certaines urgences chirurgicales. Elle consiste à introduire un liquide dans la cavité péritonéale par un cathéter et à faire ressortir ce liquide, modifié par l’absorption et la sécrétion du péritoine, par un autre cathéter.

La laparoscopie ou péritonéoscopie

C’est l’endoscopie de la cavité péritonéale. Elle consiste à introduire un appareil muni d’une optique et d’une source lumineuse pour regarder à l’intérieur de la cavité, à travers un petit orifice de la paroi réalisé sous anesthésie locale. On doit, au préalable, introduire avec une aiguille de l’air dans la cavité (on crée un pneumopéritoine), on voit ainsi, selon le lieu d’introduction de l’appareil, l’aspect du foie (cirrhose, ictère, tumeurs, métastases) ; de la vésicule biliaire ; des trompes, des ovaires ou de l’utérus (cœlioscopie) ; l’existence de sécrétions anormales (sang, ascite).

L’hémopéritoine

C’est la présence de sang dans la cavité abdominale. L’hémopéritoine est le plus souvent une grande urgence chirurgicale : les deux causes les plus fréquemment rencontrées en pratique sont la rupture traumatique de la rate*, ou la rupture de grossesse* extra-utérine.

Ph. de L.

 J. Rachet, A. Busson et C. Debray, Maladies de l’intestin et du péritoine (Flammarion, 1955). / J. Brizon, J. Castaing et F.-G. Hourtoulle, le Péritoine. Embryologie, anatomie (Maloine, 1956).

Perle

Insecte aux ailes membraneuses, qu’on rencontre près des cours d’eau dans lesquels vit sa larve. On désigne couramment sous le nom de « Perles » tous les Insectes hémimétaboles de l’ordre des Plécoptères.


On connaît environ un millier d’espèces de Perles, répandues dans le monde entier. En France, les genres Perla, Nemura, Nephalopteryx et quelques autres réunissent une cinquantaine d’espèces. Leur morphologie est très homogène et leur biologie rappelle, par plus d’un trait, celle des Éphémères.

Leur longueur dépasse rarement 2 cm (25 mm chez Perla marginata femelle). Généralement actives la nuit, elles restent immobiles le jour sur les pierres ou les plantes proches des rivières ; la « Voilette des pêcheurs » (Nephalopteryx nebulosa) se rencontre même sur les quais de Paris, en mars-avril. Elles volent peu ; au repos, les ailes se rabattent à plat sur le dos, les antérieures couvrant les postérieures, plus larges ; celles-ci replient en éventail leur vaste champ anal. La longévité des adultes n’excède pas un mois et ne dure souvent que quelques jours ; ils ne semblent pas se nourrir, comme l’atteste la régression de leurs pièces buccales. À part Nemura et Leuctra, toutes les Perles portent à l’extrémité de l’abdomen deux longs cerques multiarticulés, caractère qui permet de les reconnaître facilement.

Après l’accouplement, les femelles émettent une grappe d’œufs à l’arrière du corps, puis les déposent en volant à la surface de l’eau, où ils s’enfoncent en se dispersant.

La larve vit beaucoup plus longtemps que l’adulte, jusqu’à trois ans chez Perla, et le nombre de mues peut dépasser trente. La plupart des espèces se développent dans les rivières et les fleuves ; certaines formes de montagne (Tæniopterix trifasciata) vivent dans les torrents, alors que des Nemura préfèrent les eaux stagnantes.

Peu douées pour la nage, les larves des Perles se maintiennent sous les pierres et capturent un grand nombre de vers et de larves d’Insectes ; leurs pièces buccales sont broyeuses. Leur tégument mince assure l’essentiel des échanges respiratoires ; cependant, des trachéo-branchies existent chez plusieurs formes, en général insérées sur les côtés du thorax. Chez toutes les espèces, l’abdomen porte deux cerques allongés, même chez celles qui n’en ont pas à l’état adulte.

À la fin de la vie larvaire, l’Insecte quitte l’eau, s’installe sur une pierre ou sur une plante et subit la mue imaginale, qui libère directement l’adulte.

Les Plécoptères s’enracinent dans un passé lointain puisqu’on en a trouvé des restes dans les terrains permiens du Kansas (États-Unis) et de Russie. Parmi ces Protoperlaires, certains, comme le Lemmatophora, possédaient des expansions en forme d’ailerons sur le premier segment thoracique ; ce caractère se trouve également chez les Paléodictyoptères du Carbonifère. Des Perles comparables aux formes actuelles sont connues dans le Permien australien. On a des raisons de penser que le groupe des Plécoptères s’est manifesté à l’ère primaire par des lignées d’origine gondwanienne ; quelques-unes ont persisté jusqu’à nos jours. On range les Perles dans le superordre des Orthoptéroïdes.

M. D.

Permeke (Constant)

Peintre et sculpteur belge (Anvers 1886 - Ostende 1952).


Fils du peintre de marines Henri Permeke, il passe son enfance à Anvers, puis à Ostende, où son père s’installe en 1892. Inscrit comme élève libre à l’académie des Beaux-Arts de Gand (1904), il y fait la connaissance de Gustave De Smet et de Frits Van den Berghe. Il gagne Sint-Martens-Latem (v. Belgique, l’art) au printemps de 1909 et y demeure jusqu’en 1912. Ces trois années représentent une phase d’expérimentation de styles encore en faveur en Belgique, impressionnisme et symbolisme, mais le travail de certains Laethemois (V. de Saedeleer, A. Servaes) le retient davantage, et l’Hiver en Flandre (1912, musée royal des Beaux-Arts d’Anvers), son premier essai de synthèse du paysage et de l’homme, marque une volonté délibérée d’expression du terroir. D’autres thèmes abordés ensuite à Ostende (Maternité, 1913, Rotterdam, musée Boymans-Van Beuningen) indiquent une direction analogue de recherche.

Mobilisé en 1914, Permeke est grièvement blessé au siège d’Anvers et évacué en Angleterre. Convalescent, il s’installe dans le Devonshire ; c’est alors qu’il peint les grands tableaux de figures (l’Étranger, 1916, musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles) que l’on considérera plus tard comme les manifestes de l’expressionnisme* flamand, malgré un style encore inspiré du symbolisme. De retour à Ostende en avril 1919, il prend pour thème la vie du port et des pêcheurs dans une suite de toiles et de dessins d’une facture très diverse et d’une large organisation. Associé à partir de 1920 au mouvement moderniste de la revue Sélection à Bruxelles et retrouvant ses amis De Smet et Van den Berghe, qui reviennent de Hollande, Permeke va évoluer rapidement ; si son réalisme foncier ne se démentira guère, l’exemple du cubisme et de l’art nègre va le doter de moyens d’expression renouvelés, concentrant l’effet plastique (les Fiancés, 1923, musées de Bruxelles) ou restituant un espace souple (le Pain noir, 1923, Gand, coll. priv.). La réaction figurative des années 20 s’opère chez lui avec une particulière aisance, au niveau d’une synthèse créatrice inédite, qui peut appeler la comparaison avec celle que Léger* réalise en France (mais dans un autre domaine, celui de l’univers urbain traduit par la couleur). En revanche, sa thématique des situations humaines le rapprocherait de la « neue Sachlichkeit » allemande, dont le distinguent sa plénitude, son absence d’angoisse existentielle (Grossesse, 1924, Bruxelles, coll. priv.).