Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Perche

Poisson Téléostéen d’eau douce à première dorsale épineuse, à épine operculaire, à écailles au bord postérieur crénelé (écailles cténoïdes). La Perche est un Poisson carnassier d’eaux calmes, très estimé pour sa chair.


Elle a été prise pour type du grand ordre des Perciformes, qui représente la majorité des Téléostéens évolués, qu’on rangeait autrefois parmi les Acanthoptérygiens. Les nageoires pelviennes, qui n’ont jamais plus de six rayons, sont insérées à l’aplomb ou en avant des pectorales. La première dorsale ou la partie antérieure de la dorsale ainsi que la partie antérieure de l’anale sont épineuses ; les écailles sont en général cténoïdes ; la vessie gazeuse a perdu toute connexion avec l’œsophage (disposition physocliste).


Les Percidés

La Perche (Perca fluviatilis), avec la Grémille (Acerina cernua), le Sandre (Sander lucioperca) et l’Apron (Zingel asper), est l’une des quatre espèces de Percidés des eaux douces de France. Elle possède une première dorsale de treize à seize épines, contiguë à une seconde dorsale, dont le premier rayon est également épineux ; les deux premiers rayons de l’anale sont aussi épineux. Le dos est vert plus ou moins foncé, barré de cinq à sept bandes verticales sombres ; le ventre est clair, et les nageoires pelviennes, anale et caudale sont rouges.

La Perche vit dans les eaux calmes des rivières de plaine, où elle recherche pierres ou herbes aquatiques ; elle est perpétuellement en chasse et se déplace en groupes de plus en plus restreints au fur et à mesure qu’elle grandit. La ponte a lieu en avril ou en mai, et les œufs, pondus en longs cordons enchevêtrés dans les herbes aquatiques, éclosent une dizaine de jours plus tard ; l’alevin naît avec une vésicule vitelline sur laquelle il se nourrit pendant une semaine environ. Les jeunes vivent et se déplacent en bancs, et ils se nourrissent de plancton. Dans certains lacs de montagne, vie en bancs et nutrition microphage subsistent et donnent des races naines. Plus généralement, la jeune Perche quitte le groupe, devient prédatrice et chasse les petits Poissons. Elle atteint alors son poids normal, c’est-à-dire de 500 à 1 000 g environ. La Perche est autochtone dans toutes les eaux douces du nord de la France. Elle a gagné le bassin aquitain et les fleuves méditerranéens il y a moins de deux siècles ; on ne la trouve pas dans les zones montagneuses au-dessus de 1 000 m environ.

La Grémille se reconnaît à sa dorsale unique. C’est un Poisson d’Europe centrale, signalé en France depuis moins de deux siècles et qu’on ne trouve que dans la moitié nord du pays. Sa taille n’excède pas 20 cm. Le Sandre a deux dorsales distinctes et séparées. Originaire, comme la Grémille, d’Europe centrale, on le rencontre dans le Rhin et le bassin du Rhône. Les grands exemplaires peuvent atteindre 1 m et peser une dizaine de kilogrammes. L’Apron a à peu près la même répartition géographique que le Sandre, mais c’est un petit Poisson qui ne dépasse pas une vingtaine de centimètres.


Autres familles de Percoïdes

Le sous-ordre des Percoidei renferme un grand nombre de familles proches de celle des Percidés. Parmi les Poissons d’eau douce, citons les Centrarchidés, ou Perches d’Amérique, dont trois espèces ont été acclimatées dans nos rivières — la Perche-Soleil (Eupomotis gibbosus) et les Black-Bass (Micropterus dolomieu et M. salmoides) —, et les Cichlidés, ou Perches des eaux douces tropicales, qui se sont différenciés dans ce milieu aquatique pour occuper toutes les niches écologiques, y compris les eaux profondes des grands lacs africains. Les autres familles sont surtout marines. Les Serranidés comprennent le Loup, ou Bar, les Serrans, le Mérou, tous marins ; à cette famille appartient aussi la Perche du Nil (Lates niloticus), déifiée par les anciens Égyptiens. Les Luthjans (Lucianidés) sont, comme les Serrans, des prédateurs côtiers des mers tropicales. Les Sciénidés (Grogneurs ou Tambours), sont connus pour les sons qu’ils émettent, surtout en période de reproduction. Aux Carangidés appartiennent les Chinchards de nos côtes, mais les représentants les plus nombreux sont surtout des Poissons tropicaux de grande taille ; on range également dans cette famille le Pilote (Naucrates ductor), qui accompagne les Requins et les nettoie de leurs parasites. Les Mullidés (Rougets-Barbets) ont une paire de barbillons mentonniers ; on distingue sur nos côtes le Surmulet, ou Rouget de roche (Mullus surmuletus), du Rouget de vase (M. barbatus). Les Sparidés (v. Dorade) appartiennent également à ce sous-ordre. Les Chétodontidés sont aussi des hôtes des mers tropicales et des récifs coralliens ; leurs brillantes couleurs leur valent le nom commun de Papillons de mer.

R. B.

 L. Bertin et C. Arambourg, « Systématique des Poissons », dans Traité de zoologie, sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1957). / C. J. Spillmann, Faune de France, t. 65 : Poissons d’eau douce (Lechevalier, 1962).

percussion

Force infiniment grande agissant pendant un temps infiniment court, de manière à communiquer à son point matériel d’application une variation finie de vitesse sans déplacer ce point.


Sous cette forme rigoureuse, mais purement théorique, une force de percussion est une abstraction pratiquement irréalisable, car il n’existe pas dans la nature de force infinie ; mais, dans la pratique, on conçoit qu’une force très grande, agissant dans un temps très court, se comporte comme une force de percussion en produisant un choc qui communique au point d’impact une variation finie de vitesse, sans que la position de ce point ait eu le temps de changer d’une manière sensible. Cette approximation est légitime à condition d’admettre que la vitesse acquise par le choc n’est pas trop considérable.


Théorie des percussions

Si dans un système matériel en mouvement on applique à l’un de ses points une force de percussion, on déterminera l’effet de cette percussion, agissant pendant un temps très court, sans déplacement sensible du système, en considérant ce système comme immobile et en négligeant, en présence de la force de percussion, les autres forces qui agissent sur le système ; étant donné la grandeur d’un ordre très supérieur de cette force de percussion, dans le temps très court dt, ces autres forces ne produisent que des variations de vitesse négligeables.

Les phénomènes de choc développent toujours des forces de percussion, de même que les liaisons brutalement introduites. L’application d’une force de percussion sur un point libre se manifeste par le changement de vitesse v et, par conséquent, par la variation de la quantité de mouvement mv éprouvée par son point d’application.

Le théorème des quantités de mouvement fournit les trois équations :

Dans chacune de ces équations, le premier membre représente la variation de la quantité de mouvement projetée sur un axe, et le second membre est l’impulsion de la force projetée sur le même axe.

On désigne sous le nom d’impulsion de la force de percussion le vecteur dont les composantes sont :

Théorème
La variation de la quantité de mouvement est égale à l’impulsion de la force de percussion.

Ce théorème est d’ailleurs vrai pour une force quelconque, mais à condition qu’elle agisse seule, tandis que, dans le cas d’une force de percussion, il peut y avoir d’autres forces qui interviennent simultanément, car l’action de toutes ces forces est négligeable vis-à-vis de celle de la force de percussion.

Si plusieurs forces de percussion sont appliquées simultanément à un même point, la variation de la quantité de mouvement est évidemment égale à l’impulsion de leur résultante. Il importe peu d’ailleurs dans ce cas que ces percussions aient ou non la même durée θ.