Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

peinture (suite)

Enfin, le rôle du subjectile est extrêmement important dans le choix de la peinture. Les peintures appliquées sur subjectile poreux pourront fournir des feuils perméables ou relativement perméables, à faible ou à forte stabilité chimique vis-à-vis des alcalis, tandis que les peintures pour métaux ferrifères ou non seront choisies, par exemple, dans la catégorie des peintures bitumineuses, grasses, à base de résines naturelles ou synthétiques ou à base de caoutchouc.


Essai des peintures

Le contrôle porte soit sur les peintures elles-mêmes et leurs constituants, soit sur les peintures après application. Dans le premier cas, on vérifie la composition de la peinture et ses principales caractéristiques : viscosité, masse spécifique, pouvoir couvrant, point d’éclair, finesse de broyage, stabilité en boîte, vitesse de séchage, facilité d’application à la brosse, etc. Dans le second cas, de nombreux essais permettent d’évaluer la résistance au vieillissement naturel ou artificiel, à la corrosion par les agents atmosphériques et corrosifs, au farinage, etc.

On peut également déterminer certaines qualités physiques : dureté, élasticité, résistance aux rayures, aux chocs et aux taches, brillance, porosité, facilité de lavage, etc.

G. G.

➙ Corrosion / Huiles siccatives / Matière colorante / Pigment / Siccatif / Solvant / Vernis.

 H. F. Payne, Organic Coating Technology (New York, 1954 ; 2 vol.). / G. Champetier et H. Rabaté (sous la dir. de). Chimie des peintures, vernis et pigments (Dunod, 1956 ; 2 vol.) ; Physique des peintures, vernis et pigments (Dunod, 1962 ; 2 vol.). / W. H. Tatton et E. W. Drew, Industrial Paint Application (Londres, 1964, nouv. éd., 1971). / P. Grandou et P. Pastour, Peintures et vernis. Les constituants (Hermann, 1966). / G. Nedey, Peintures et vernis (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969).

Pékin

Ou Pei-king, en pinyin Beijing, capit. de la Chine.



La situation

Pékin (la « capitale du Nord ») a retrouvé en 1949, avec l’installation de la République populaire, son rang de capitale de la Chine, fonction qu’elle avait perdue en 1928, sous le régime nationaliste, au profit de Nankin (Nanjing [Nan-king], « capitale du Sud »). Elle compte aujourd’hui plus de 7 500 000 habitants et constitue, comme Shanghai (Chang-hai) et Tianjin (T’ien-tsin), une municipalité urbaine autonome, directement subordonnée aux autorités centrales.

Elle est établie face à la Grande Plaine de la Chine du Nord, au débouché d’une petite plaine alluviale qui n’excède pas 45 m d’altitude moyenne, construite par le Yongdinghe (Yong-ting-ho) et le Chaobaihe (Tch’ao-pai-ho), qui se dirigent du Plateau mongol vers le golfe de Bohai (Po-hai) en coulant respectivement à 15 km à l’ouest et à 18 km à l’est de la ville. Cette plaine de Pékin s’enfonce comme un coin dans les hauteurs qui ferment au nord et à l’ouest la Grande Plaine : monts Yanshan (Yen-chan) au nord, derniers contreforts du Plateau mongol au nord-ouest (« Gril de Pékin »), collines de l’Ouest, qui appartiennent aux massifs orientaux du Shānxi (Chan-si). Tout cet ensemble montagneux, qui s’élève progressivement de 500 à 1 500 m, constitue une barrière naturelle imposante entre la Grande Plaine de Chine du Nord (et, par-delà, la Chine orientale et l’Asie centrale) et la Mandchourie. De rares cols le franchissent : Nankou (Nan-k’eou), Gubeikou (Kou-pei-k’eou), Shanhaiguan (Chan-hai-kouan), accessibles à la faveur du « golfe de Pékin ». Ainsi, la situation de Pékin, qui apparaît si excentrique dans l’espace chinois, s’avère-t-elle tout à fait remarquable en réalité : une situation de contact entre le domaine des steppes mongoles et mandchoues et le foyer de la civilisation chinoise ; une position stratégique commandant les accès à la Grande Plaine du Nord, rôle maintes fois souligné par l’histoire.

Depuis 1949, la mise en valeur et l’intégration économique des régions périphériques de l’espace chinois ont confirmé et valorisé une telle situation. Pékin se trouve aujourd’hui au cœur d’un ensemble géo-économique de premier plan en Chine, relié par un réseau ferroviaire dont elle est la plaque tournante : Mandchourie au nord-est, première région industrielle de Chine ; Plateau mongol au nord, front de colonisation agricole à partir de la Grande Plaine du Nord, surpeuplée, et nouvelle base industrielle (minerai de fer et combinat de Baotou [Pao-t’eou]) ; massifs et plateaux du Shānxi à l’ouest, où sont mis en valeur les plus riches gisements de charbon du pays.


Une croissance récente et accélérée

Ce n’est guère qu’aux environs de 1920 que Pékin atteignit le million d’habitants, et la ville n’était encore que la quatrième ville chinoise en 1949, avec 2 360 000 habitants. Dix ans plus tard, sa population avait doublé, pour atteindre aujourd’hui 7 500 000 habitants et se situer au deuxième rang des villes chinoises, immédiatement après Shanghai. Cet essor récent et considérable traduit naturellement l’importance des fonctions retrouvées ainsi que le développement de fonctions nouvelles, et notamment industrielles. Mais il résulte également de l’extension du territoire municipal.

Avant 1949, le territoire de Pékin était celui de la ville « intra-muros », couvrant 60 km2 ; en 1953, les limites municipales furent étendues à l’ouest jusqu’à la Grande Muraille, soit au total 4 400 km2 et 2 800 000 habitants ; en 1958, une large extension vers l’est porta la superficie de la municipalité à 8 700 km2, et la population dépassa les 5 millions d’habitants. Enfin, en 1959, le territoire de Pékin gagna essentiellement par une extension vers le nord son assise actuelle : 17 800 km2 et 7 500 000 habitants, mais dont une proportion importante (25 p. 100 au recensement de 1953) est constituée par la population rurale des districts progressivement englobés dans le territoire municipal. Ce caractère n’est pas particulier à Pékin, et on le retrouve dans la plupart des villes chinoises, grandes et moyennes : il s’agit d’une conception urbaine très différente de celle que nous connaissons et qui vise en Chine à établir des liens très étroits entre villes et campagnes, et surtout à faire disparaître progressivement tout ce qui peut opposer les modes de vie urbain et rural.