Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

peau (suite)

• Tumeurs du système pigmentaire
Nævo-carcinome. Exception faite pour les nævi pileux et verruqueux, tous les nævi peuvent dégénérer, en particulier les nævi noirs, en dôme, et, histologiquement, les nævi dits « de jonction ». Les nævo-carcinomes s’observent à tous les âges, mais sont exceptionnels avant la puberté. Mis à part la forme achromique relativement rare et siégeant électivement aux pieds, c’est la teinte noir sépia qui fait évoquer le nævo-carcinome. Les aspects sont variés : tache plane mélanique, tumeur mélanique. Si le mélanome périunguéal (panaris mélanique) est facile à reconnaître, le sous-unguéal, plus fréquent, l’est beaucoup moins, pouvant être confondu avec un hématome. La généralisation s’opère, par voie sanguine ou lymphatique, à la peau, aux ganglions et aux viscères. La mort survient tantôt en quelques mois, tantôt en quelques années.

Il faut enlever tout « grain de beauté » quand il s’accroît rapidement, fonce en couleur, devient inflammatoire ou, s’il a été traumatisé récemment, siège en un point de frottement (pied, ceinture, barbe) ou s’il est cause d’anxiété.

A. C.

➙ Dermatologie / Dermatoses / Tact.

 S. Rothman, Physiology and Biochemistry of the Skin (Chicago, 1954). / J. Marshall, Diseases of the Skin (Edinburg, 1960). / A. Carteaud, Dermatologie (Expansion scientif. fr., 1966). / J. Civatte, Histopathologie cutanée (Flammarion, 1967). / A. Bourlond, l’Innervation cutanée (Masson, 1968).

peau (effet de)

Encore appelé effet Kelvin, phénomène électromagnétique selon lequel un courant alternatif tend à circuler à la périphérie (dans la peau) des conducteurs.


Cet effet est dû au champ électromoteur d’induction que le courant induit lui-même dans le conducteur.

Considérons un conducteur cylindrique et rectiligne (fig. 1) parcouru par un courant. Ce dernier crée dans le conducteur un champ d’induction magnétique En tout point apparaîtra un champ électromoteur tel que

(V. Maxwell [équations de].)

Si on désigne par le champ électrostatique, le champ électrique total sera
Or, la densité de courant est liée au champ Et, par la relation σ représente la conductibilité du matériau.

Par suite,

D’après le théorème d’Ampère,

μ étant la perméabilité magnétique.

Par ailleurs, car est un champ électrostatique.

Il vient donc :

or, j = σ Et,
d’où
En dérivant par rapport à r :

soit

La résolution d’une telle équation différentielle fait appel aux fonctions de Bessel. Cependant, on peut en donner la forme approchée satisfaisante :

r0 est le rayon du fil, E0, j0 sont champ et densité de courant à la surface, δ est la « pénétration » ou « épaisseur de peau » et vaut

(f : fréquence du courant).


Résistance des conducteurs

Le courant ne traversant plus la section totale du conducteur avec une densité uniforme, la résistance électrique est plus grande que pour un courant continu, et cette augmentation est d’autant plus forte que la fréquence est plus élevée.

Si on reprend l’exemple du conducteur cylindrique, la résistance R varie avec la fréquence et par suite avec le rapport selon le graphe de la figure 2.

Des formules plus ou moins empiriques permettent de calculer la résistance R pour une fréquence donnée f à partir de la résistance en continu R0.

Par exemple, pour le conducteur rectiligne loin de toute masse magnétique :

S, section du fil (qui n’est pas nécessairement circulaire) ; p, périmètre du fil ; δ épaisseur de peau.

Quand le conducteur est au voisinage de masses ferromagnétiques, le calcul de la résistance devient pratiquement impossible, les trajets des lignes d’induction et, par suite, des lignes de courant devenant très compliqués. La figure 3 donne l’exemple d’un conducteur d’induit d’alternateur dans une encoche.

C. T.

pêche

Action de prendre le poisson.



Origines

Avec la chasse (et probablement avant elle), avec, également, la cueillette et le ramassage, la pêche a nourri les hommes depuis la nuit des temps. Mais il ne faut pas s’imaginer que nos très lointains ancêtres péchaient comme nous : c’étaient des piégeurs de poissons. Ils connaissaient sans doute toutes sortes de procédés, à commencer par la pêche à la main, sous les rochers et dans les racines des arbres. Ils devaient utiliser cette nasse primitive que l’on rencontre encore de nos jours dans toute l’Asie ; formant une coupe, avec un trou au milieu, elle est posée sur le fond de l’eau et empêche le poisson de s’enfuir.

Peut-être les premiers filets furent-ils suggérés aux hommes par la végétation aquatique, dans laquelle on arrive à emmêler avec ses mains un poisson que l’on prend ensuite. Et, dans un curieux ouvrage du xviie s. intitulé les Amusements de la campagne, on conseille encore de détourner le cours d’un ruisseau et de le mettre à sec sur une certaine longueur pour se procurer écrevisses et poissons. Ce n’était pas encore un délit...

En ce qui concerne les écrevisses, le procédé de pêche illicite consistant à mettre dans l’eau un fagot enfermant une tête de mouton et à le retirer d’un seul coup quelques heures plus tard est, sans doute, extrêmement ancien.

Ce qui semble certain, c’est que la pêche, jointe au ramassage des crustacés et des mollusques, marins, terrestres ou d’eau douce, a nourri d’énormes populations pendant très longtemps. On en trouve encore la trace dans les tumuli de coquilles d’huîtres, et parfois d’escargots, découverts dans différentes régions.