Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Paul VI (suite)

Cependant, Paul VI, formé à l’école du catholicisme social, est très attentif aux mutations économiques et sociales du monde actuel. L’encyclique Populorum progressio (1967), relative au développement intégral de l’homme et au développement solidaire de l’humanité au sein de la civilisation technique, s’inspire de l’enseignement du P. Louis Lebret (1897-1966), fondateur d’Économie et humanisme. Plus engagée encore est la lettre apostolique Octogesimo anno (1971), adressée par Paul VI au cardinal Maurice Roy à l’occasion du 80e anniversaire de l’encyclique Rerum novarum : dans ce document, le pape invite les chrétiens à trouver, jour après jour, les voies d’une action efficace, dans le monde tel qu’il est, avec les hommes tels qu’ils sont, sans risquer de s’aliéner dans les courants au sein desquels ou au voisinage desquels ils conduisent leur action.

« Rendre leur splendeur sur le visage de l’Église du Christ aux traits les plus simples et les plus purs de ses origines » : ce vœu de Jean XXIII, Paul VI s’efforce de le réaliser, compte tenu des timidités et des incompréhensions ou des emballements et des témérités.

P. P.

➙ Catholicisme / Église catholique / Jean XXIII / Papauté.

 G. Huber, Paul VI (Éd. du Centurion, 1963). / G. Scantamburlo, Paolo VI, avremo cuore per tutti (Rome, 1963 ; trad. fr. Paul VI, Marne, 1964). / M. Winowska, le Pape de l’Épiphanie (Éd. Saint-Paul, 1964). / G. Zananiri, Paul VI et les temps présents (Spes, 1966). / J. Guitton, Dialogues avec Paul VI (Fayard, 1967). / P. Ambrogiani, Paul VI, le pape pèlerin (Solar, 1971).

Pauli (Wolfgang)

Physicien suisse d’origine autrichienne (Vienne 1900 - Zurich 1958).


Pauli fait ses études à l’université de Munich, devient en 1921 assistant à Göttingen, puis va, en 1922, travailler auprès de Bohr* à Copenhague. En 1928, il est nommé professeur de physique théorique à l’École polytechnique fédérale de Zurich. En 1940, il va enseigner à l’université de Princeton, et il revient en 1946 à Zurich, où il achève sa vie, relativement brève.

Il commence très jeune sa carrière scientifique et, dès l’âge de vingt et un ans, il écrit sur la théorie de la relativité un livre qui reste l’un des meilleurs ouvrages sur le sujet.

Il est, avec Heisenberg*, le créateur de la théorie quantique des champs et l’un des représentants les plus actifs et les plus illustres de l’école dite « de Copenhague ». Sa célébrité est due principalement à deux découvertes, dont les conséquences ont profondément marqué la physique contemporaine.

On lui doit d’abord, en 1925, le fameux principe d’exclusion qui porte son nom, d’après lequel deux électrons d’un même atome ne peuvent avoir le même ensemble de nombres quantiques, c’est-à-dire le même niveau d’énergie. De ce principe dérivent, entre autres, l’interprétation des changements périodiques qui affectent les propriétés des atomes (volumes, potentiels d’ionisation, valences) et l’impénétrabilité de la matière. Des électrons, ce principe sera ensuite étendu aux particules (protons, neutrons) constitutives du noyau de l’atome.

D’autre part, en 1931, en même temps que Fermi*, Pauli affirme l’existence de particules nouvelles, les neutrinos. Cette hypothèse lui permet d’expliquer que le rayonnement bêta des éléments radioactifs présente une quantité d’énergie variable sans qu’il soit nécessaire de renoncer au principe de conservation de l’énergie. Malgré les très grandes difficultés inhérentes à la nature de ces particules, leur existence a pu être prouvée en 1955 grâce aux Américains Fred Reines et Cloyd Cowan, qui les captèrent à la sortie des réacteurs nucléaires de la rivière Savannah.

Notons encore qu’en 1927, en vue de concilier la mécanique ondulatoire et la relativité, et de tenir compte du moment magnétique de l’électron, Pauli édifie une mécanique à deux fonctions d’onde.

Ces remarquables travaux lui valent le prix Nobel de physique en 1945.

R. T.

Pauling (Linus Carl)

Chimiste américain (Portland, Oregon, 1901).


Pauling fait ses études à l’Institut de technologie de Californie, où il est reçu docteur, puis il va poursuivre ses travaux aux universités de Munich, de Copenhague et de Zurich. En 1927, il est nommé professeur de chimie à l’Institut de technologie de Californie, à Pasadena, dont il dirige actuellement le département de chimie fondamentale et industrielle. En 1949, il est porté à la présidence de l’American Chemical Society.

Ses premières recherches ont trait à la structure des cristaux. Puis il va s’imposer par ses travaux sur l’introduction de la mécanique quantique en chimie atomique, sur la structure des molécules et les liaisons qui unissent leurs atomes. Il développe notamment la théorie de la mésomérie. Son principal ouvrage sur ces sujets, The Nature of the Chemical Bond, publié en 1939, fait autorité dans le monde entier.

Comprenant l’immense apport que la chimie moderne est capable d’apporter à la biologie, Pauling s’est également consacré à l’étude des macromolécules organiques, et notamment à la configuration des protéines ; il s’est intéressé aux molécules biologiques complexes, douées de propriétés spécifiques, telles que les anticorps, faisant ainsi faire un grand pas à la chimie de l’immunisation.

Parmi les recherches qu’il effectue dans les directions les plus variées de la chimie, on peut citer une étude des combustibles pour fusées et des compteurs à oxygène pour sous-marins.

En 1954, à l’époque du maccartisme, Pauling prend courageusement position en faveur d’Oppenheimer et est lui-même inquiété. Il ne cesse de militer très activement en faveur de la paix et se prononce vigoureusement pour l’interdiction totale des essais nucléaires. Aussi, après avoir reçu le prix Nobel de chimie en 1954, obtient-il, faveur exceptionnelle, le prix Nobel de la paix en 1962. En 1966, il est élu membre associé étranger de l’Académie des sciences, en remplacement de sir John Russell.

R. T.